Cette exclamation, qui rappellera un vers célèbre aux littéraires, ne doit pas laisser penser que, sur la question mise en lumière par les déclarations récentes du ministre Benoit Hamon, je considère la note comme « ce pelé, ce galeux, dont vient tout le mal » et je crains même que le débat se concentre sur pour ou contre la note, auquel cas ce serait un pseudo-débat sans grand intérêt.
Voir aussi les réflexions de Laurent Fillion sur son blog, qui vont dans le même sens
J’ai simplement envie ici, alors que je publie avec Florence Castincaud l’ouvrage L’évaluation plus juste et plus efficace : comment faire ? par CANOPE en partenariat avec le CRAP-Cahiers pédagogiques qui propose réflexions et outils, de recenser dix assertions qu’on peut lire ici ou là parfois dignes de figurer dans des bêtisiers, mais aussi dénotant une incompréhension de ce que souhaitent les « pédagogues » concernant l’évaluation.
Au lieu de traiter la maladie (l’échec scolaire), on va casser le thermomètre
Pascal dénonçait déjà le danger des métaphores (« comparaison n’est pas raison »). Aucun thermomètre ne peut influer sur la température, ce qui n’est pas le cas de la notation. Celle-ci peut participer de la prophétie auto-réalisatrice quand le cercle vicieux de la mauvaise note par exemple entraine un surcroît de mauvaise note. Ici la mesure a un effet en retour sur ce qui est mesuré, même s’il est vrai que l’absence d’évaluation peut masquer une situation peu reluisante. Mais il n’est pas question de supprimer l’évaluation, bien au contraire !
Les notes sont des repères clairs, et les élèves et parents en ont particulièrement besoin.
Je crois qu’il faut argumenter largement sur l’inanité de cette affirmation. Les notes sont de bien faibles repères, car très trompeuses. Les fictions républicanistes veulent nous faire croire que le 16 obtenu dans le collège le plus difficile du 93 est équivalent au 16 du collège chic (public) du Quartier latin, ou que le 15 obtenu à juste titre par ses efforts par la meilleure élève de cette classe passerelle est la même chose que le 15 de la classe d’élite dans le même collège , lorsque les classes sont ainsi constituées. La note peut être décourageante, mais elle peut aussi être illusoire, et c’est sans doute un angle d’approche qu’il faudrait développer. Les élèves ont surtout besoin d’informations précises sur leurs atouts, leurs points faibles et ce sur quoi ils doivent progresser, et c’est aussi cela qui devrait intéresser les parents.
Supprimer les mauvaises notes, c’est envoyer un message laxiste et décourager l’effort. L’évaluation par compétences encourage la médiocrité.
Il ne s’agit pas forcément de supprimer les notes, mais de s’attaquer à ce qu’elles peuvent avoir de nocif et en particulier la constitution de « moyennes » qui ne veulent rien dire. Et ces moyennes sont en fait laxistes dans bien des cas et n’encouragent pas à se dépasser, dans une logique de compensation effectivement « médiocre ». Tandis que dans une évaluation par compétences bien comprise, Sun Yen, une élève que j’ai eue, était vexée de n’avoir pas la compétence « travailler en groupe » validée, le seul point qui n’était pas vert dans un ensemble d’une dizaine d’items et avait fait des efforts en ce sens. On peut imaginer une évaluation avec quatre niveaux, permettant dans le premier d’évaluer des compétences plus solides, « remarquables » selon le vocabulaire de la DEP des années 90. Et puis, l’idée que les notes stimulent est souvent fausse. Je pense à cette expérience décrite par Alain Lieury où des étudiants réalisent un apprentissage, un groupe étant récompensé (mais pas par une note, par un paiement), l’autre non. A court terme, le premier groupe réussissait bien lors d’un test post-apprentissage, à long terme, c’’était le contraire, de manière spectaculaire. Apprendre pour la note n’est pas très conforme au développement durable des connaissances.
S’attaquer aux notes, c’est s’attaquer à l’autorité des professeurs, ce n’est pas de cela dont ces derniers ont besoin en ce moment !
Le moyen de pression des notes est bien plus faible qu’on ne le croit pas, il est lui aussi illusoire pour un grand nombre d’élèves. J’ai plus d’une fois entendu le « eh, bien mettez moi 0 » de certains. Quand les élèves s’habituent aux mauvaises notes, la pression disparait et c’est pire pour l’autorité. Mais effectivement, il convient de travailler sur cette question de l’autorité, mais considérer la note à travers la carotte et le bâton est très dangereux car ça disqualifie l’idée que l’évaluation doit être au service des apprentissages.
Les autres types d’évaluation (couleurs, smileys) ne sont pas moins « stigmatisants » ou « démotivants » pour les élèves en difficulté
Il y a un débat au sein des partisans d’une évaluation par compétences entre ceux qui ne voudraient évaluer que le positif et d’autres qui ont une position plus complexe selon les contextes. Il y a bien des situations où l’aspect « motivation » de l’évaluation doit céder la place à la « justesse », à la lucidité du bilan, lequel peut être mauvais. Mais d’autres où on est dans une phase d’apprentissage et où dans certains cas, on peut recevoir une information négative sur sa performance, mais qui n’est pas rédhibitoire, d’autres, dans des activités de plus haut niveau où on ne veut signaler que ce qui est réussi. Et bien entendu, tout dépend de la logique d’ensemble. On peut démotiver avec du rouge, on peut aussi proposer des objectifs accessibles, faire refaire le travail qui donne alors au rouge un côté provisoire, il n’est plus qu’une étape, parfois nécessaire pour mieux voir le chemin à accomplir. En revanche, je suis plutôt hostile aux smileys, surtout en collège, car cela renforce un côté affectif (le sourire) de l’appréciation qu’il faudrait au contraire mettre à distance
Les notes, ça a toujours existé et ça existe dans la société. En les remettant en cause, on sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas bien ce qu’on va gagner
L’esclavage, ça a toujours existé aussi (voir cependant ma remarque initiale sur les limites des comparaisons). Je me suis déjà référé ici même à l’idée que brandir l’argument de l’effet pervers est une caractéristique des positions conservatrices. Oui, les notes existent de plus en plus dans la société, on note les footballeurs après un match (comme si leur prestation n’était pas hyper dépendante du collectif) ou les restaurants, on a voulu noter les ministres. Mais il n’est pas interdit d’être innovant, de façon pragmatique ; certains de mes amis pédagogues trouvent par exemple que Hamon ne « va pas assez loin », voudraient plus de radicalité. Les lecteurs de ce blog savent que « ce n’est pas mon genre ». Il faut avancer avec prudence, ne pas braquer par des affirmations péremptoires et voir le contexte de manière précise : une équipe qui garde les notes à côté d’une évaluation par compétences mais travaille par projets et de façon intelligente est bien préférable à l’enseignant seul dans son coin qui a supprimé la notation, mais a établi des grilles d’évaluation fastidieuses et incompréhensibles pour le commun des parents mortels. Si l’école française marchait bien, on pourrait admettre de ne pas changer le système d’évaluation, mais même des politiciens de droite, même s’ils sont ensuite en désaccord sur les remèdes, peuvent affirmer que « Notre système de notation est très certainement mauvais: il sanctionne au lieu d’encourager, il pénalise au lieu de récompenser l’effort et la progression, il s’applique de manière uniforme sur l’ensemble du territoire. En fait, il est l’emblème d’un système éducatif fait sur un seul moule: on y entre, on s’y plie avec succès ou on échoue sans seconde chance. Pour y parvenir, mieux vaut être initié aux codes et options: les enfants d’enseignants ont d’ailleurs des taux de réussite inégalés. » (tribune dans le Figaro)
Les notes, c’est simple et pratique pour les enseignants, évaluer « autrement », d’accord, mais alors réduisez le nombre d’élèves et de classes, sinon, c’est une surcharge de travail.
Cette question d’une éventuelle « surcharge » est à prendre au sérieux. Or, je suis persuadé qu’on peut parvenir à ne pas accroitre le temps passé à la « correction » si on l’envisage autrement. Sans doute n’est-ce pas possible dans un premier temps, quand il faut « changer de routines », mais si ensuite, on se fixe un plan d’économies d’énergie, si par exemple on renonce à la correction pointilliste qui ne sert pas à grand-chose au profit d’un repérage ciblé d’erreurs en fonction d’un apprentissage précis, on peut gagner du temps. Dans ma pratique, il m’est arrivé de corriger très rapidement un exercice technique d’orthographe où il fallait ou non bien écrire des terminaisons verbales, sans m’intéresser au reste et en ne me posant pas d’autre question, sur cet exercice là, que celle du « validé ou pas validé ». Il faut aussi introduire progressivement des auto-évaluations et des auto-corrections, qui pourront être faites bien plus sereinement puisque l’enjeu ne sera pas le même pour les élèves.
Il est très choquant de laisser penser qu’aujourd’hui, les enseignants « démolissent » les élèves par leur manière de noter ; la bienveillance, elle est très présente au contraire dans les corrections de copie, etc.
Oui, il faut faire attention à certains discours radicaux qui ne prennent pas en compte l’extrême diversité des situations. Il ne s’agit pas du tout de s’en tenir aux images convenues des « profs vaches » et de ceux qui « notent large », mais plutôt de remettre en cause la religion de la note, l’importance « démesurée » qu’elle prend (au lieu de prendre la mesure…), qu’elle soit punitive ou qu’elle récompense. Reste qu’on ne peut pas relever la persistance de pratiques humiliantes dans trop de classes, comme l’avait bien montré Pierre Merle dans son ouvrage L’élève humilié, tant pis pour les pourfendeurs du laxisme, ceux qui sont durs avec les faibles et finalement peu durs avec les causes de cette « faiblesse », toujours prompts à brandir des slogans rebattus à coup de « pauvres chéris », « bisounours »,et de « de mon temps, on n’en mourrait pas » !
Les pays où on a remis en cause les notes sont revenus en arrière
Là on est plutôt dans la désinformation. Il y a pu y avoir des correctifs ici ou là, c’est vrai et la Suède par exemple a réintroduit des notes plus précocement. Mais la tendance internationale est à l’évaluation des compétences. De plus l’échelle de notation est souvent bien plus restreinte qu’en France et en Finlande, on considère que la note plancher normale est 13. Le thème du « ils en sont revenus » est un grand classique. A noter d’ailleurs que les mêmes qui pourfendent les compétences comme « néolibérales » ont du mal à expliquer que celles-ci sont plutôt prônées par des politiques social-démocrates (les pays scandinaves sont plutôt passés à droite et c’est dans ce contexte qu’il y a un certain recul de ce type d’évaluation ; même chose au Québec, tandis que l’Écosse où les forces conservatrices sont faibles, l’évaluation positive tournée vers les apprentissages est mise en avant)
ce n’est pas la bonne entrée pour réformer l’école. Il aurait fallu procéder autrement.
Le ministre a ironisé récemment sur ces arguments multiples selon lesquels ce n’est jamais la bonne entrée, jamais la bonne méthode, jamais le bon tempo, quand on doit réformer. Je suis vraiment en désaccord avec l’article du Monde de Marilyne Baumard, que j’apprécie d’habitude. Si on sait communiquer avec finesse, si on organise bien la conférence de consensus, si on évite les affirmations péremptoires et les guerres de tranchée (ce sera pourtant la période cet automne), alors on pourra tirer profit de ce qui se fait déjà sur le terrain, à travers les classes dites « sans notes » (mais qu’il faudrait peut-être appeler : « à évaluation différente »), tout ce qui est décrit dans l’ouvrage que j’évoque au début de ce blog, où l’on voit combien cela peut mener à des évolutions de pratiques favorables à une plus grande réussite. Argumentons patiemment face à ceux qui nous accusent avec peu de bonne foi de penser que supprimer les notes ferait réussir davantage les élèves, alors qu’il s’agit d’interpeller la notation, d’évaluer l’évaluation, comme on l’avait fait dans les années 68 et suivantes et qu’on n’a pas voulu inscrire dans l’indispensable durée.
Pingback: Sam Bouzidi (documentdelecture) | Pearltrees
Pingback: Premiers courts | Pearltrees
Pingback: Evaluer par compétences | Pearltrees
Pingback: PEDAGOGIE | Pearltrees
Pingback: Classe sans notes | Pearltrees
Réponse à ACLB:
je pense qu’il faut être à la fois audacieux et prudent quand on est un peu seul à pratiquer une évaluation différente, pardon pour l’oxymore.
Audacieux en allant de l’avant sans trop d’état d’âme, notamment dans la façon dont on présente les choses aux élèves et aux parents, en disant que ça va dans le sens des évolutions sociales et pédagogiques, et surtout en mettant l’accent sur l’idée: c’est plus efficace, ça permet de mieux évaluer, etc.
Mais prudent: je ne suis pas convaincu par la suppression des notes en cow boy solitaire, mieux vaut un système de coexistence, tant pis s’il n’est pas cohérent. Mieux vaut combattre les moyennes arithmétiques et subvertir la note sur 20 en notant parfois sur 15 ou sur 25, ou d’autres en termes purement binaires, etc. Mieux vaut introduire une évaluation par compétences dans certains secteurs: évaluer les attitudes, le travail de groupe, l’investissement sous forme de couleurs, ou encore la créativité.
Mais le plus important me semble être de développer l’idée que les évaluations traditionnelles ne sont pas seulement démotivantes pour beaucoup d’élèves, mais ne permettent pas de repérer les progrès ou les lacunes, globalisant les choses. L’idée centrale est bien: l’évaluation permet de mieux apprendre quand elle est bien faite.
tout cela est un peu développé dans le livre que j’ai co-coordonné: « l’évaluation plus juste et plus efficace: comment faire? » (voir le site du crap: http://www.cahiers-pedagogiques.com
M. Zakhartchouk,
J’aimerais vivement avoir des pistes de solutions pour mettre en place une autre évaluation possible dans un collège quand on est seul ou presque en tant qu’enseignant à porter un tel projet. Je suis vraiment désireuse de faire bouger les lignes mais je me heurte à des collègues très réfractaires. Et pourtant je suis convaincue que c’est dans ce sens que nous devons aller… Merci de votre réponse et merci aussi infiniment de partager vos réflexions très intéressantes sur ce blog.
1 – Métaphore quand tu nous tiens. C’est à la fin d’un repas au restaurant que vous demandez la note. Que vous ayez trouvé les plats bons, passables ou mauvais, et sauf exception rare, vous payez ce qu’indique la facturation. VOUS SAVIEZ AU PREALABLE A QUOI VOUS EN TENIR CAR LES PRIX SONT AFFICHES AVANT LE DEBUT DE LA CONSOMMATION. Voilà l’un des malheurs de l’évaluation, que ce soit par notes pour les connaissances ou par validation pour les compétences. Les critères d’attribution ne sont que trop rarement connus des élèves AVANT le devoir à faire, et seulement dans quelques disciplines d’enseignement, l’EPS par exemple.
2 – La note n’existe pas en elle même, pas plus que la validation de compétences. Ce sont des productions, des réalisations d’ELEVES , en chair en os et en devenir qui sont jugées. Dès lors le problème qui se pose à tout enseignant donc à l’Education Nationale dans sa totalité devient : « Quel système d’évaluation mettre en place pour obtenir la meilleure réussite du plus grand nombre des élèves ? » Alors se pose le QUOI évaluer, puis le QUAND …
3 – Tout système d’enseignement repose sur un certain nombre d’objets d’enseignement que les élèves doivent « assimiler »(pour faire court) mais qui paradoxalement tourne quelque peu le dos à « l’apprentissage sur le tas »(aus apprentissages dans la classe). Si l’enseignant se mettait davantage dans la peau de « l’appreneur » (celui qui construit les conditions pour que l’élève apprenne)son rapport au système d’évaluation serait très certainement différent.
il est tout à fait disponible, en tout cas sur la « librairie » des cahiers pédagogiques
http://librairie.cahiers-pedagogiques.com/lang/629-l-%C3%A9valuation-plus-juste-et-plus-efficace-comment-faire-.html
Bonjour, le livre est déjà en rupture, est ce qu il va etre rééditer ??
Merci.
Slts
Christelle Lazier
D’abord, je pense qu’il faut éviter de focaliser le débat sur notes ou pas notes. S’il est possible de supprimer les notes jusqu’en fin de 6ème, cela veut dire que ce soit le système le plus efficient.
Ne serait-il pas possible de réfléchir, sans aucun a priori sur la méthode à employer, à qu’est-ce qui permet le mieux de faire progresser tous les enfants sans les stresser et en informant de manière adaptée les parents ?
Il n’y a pas seulement l’évaluation écrite à destination de l’enfant et des parents, mais il y aussi la forme des devoirs ou exercices données aux élèves et la partie évaluation non écrite dans la pratique quotidienne de l’enseignant, dans ses interactions avec l’élève.
En réalité ce n’est pas la note qui entraîne le découragement de l’élève, mais le fait d’avoir des devoirs infaisables. Le caractère humiliant de la mauvaise note est largement exagéré par des doctrinaires qui ont envie de jouer aux démiurges en faisant des changements radicaux. (Les profs qui s’amusent à humilier les élèves sont des cas extrêmement rares. Sans notes, ils continueront.).
Les grosses violences que subissent les élèves proviennent principalement de leurs camarades de classe. Les élèves se retrouvent dans le découragement quand ils décident de faire des efforts et qu’il n’y aucun changement dans les résultats. C’est plus la forme des contrôles et l’impossibilité des enseignants à donner le soutien nécessaire pour réussir l’exercice qui causent le découragement. (temps, ou manque de formation pour comprendre certaines difficultés).
Pour contre et vous semblez le nier, il y a bien eu à l’intérieur de l’éducation nationale, par la hiérarchie et au plus haut niveau, une présentation malveillante pour les enseignants pour justifier la suppression de la note. C’est d’ailleurs, à mon avis, le plus grand frein pour réfléchir sereinement à l’évaluation. C’est un petit jeu de management pervers qui est courant dans cette institution, présenter les choses de manière moralement agressive pour les enseignants pour les bloquer et ensuite prétendre qu’ils sont de mauvaise volonté et ainsi se mettre en valeur, et c’est délétère.
Par ailleurs, l’homo sapiens sapiens a sa maturité à 13 ans (âge des rites de passages dans toutes les civilisations). Ce qui explique la quasi-totalité des systèmes éducatifs du monde ont une affectation à une diversité de parcours vers 15 ans. Ce qui oblige à une préparation du choix dès la 5ème et donc des repères plus fort sur ce qui est acquis. C’est lié à la maturité humaine et ce n’est pas envisageable de faire autrement. Les adolescents finlandais sont en situation de mal-être plus important que les autres pays à cause du manque de préparation à ce passage dans un autre paradigme. Cela aussi vous semblez ne pas en avoir conscience.