On attend un second souffle
D’un côté, bien sûr, la consternation : un ministre de l’Education de plus qui s’en va, en battant les records de durée dans le mauvais sens, rien de tel pour renforcer le scepticisme ambiant et la démotivation des enseignants.
De l’autre, une absence de vrai regret de ce départ. Lisons le billet de Louise Tourret dans Slate pour nous rendre compte que Benoit Hamon était sans doute plus intéressé par les débats internes au sein du PS qu’à ceux qui peuvent agiter le monde de la pédagogie ! Il y a eu aussi les reculades dont la plus spectaculaire et la plus déplorable a été sans doute le report de cette prérentrée qui avait pourtant été intelligemment placée avant un week-end, ce qui permettait aux enseignants de bien se préparer pour le premier contact avec les classes et (dans un certain nombre de cas au moins) ébaucher des projets avec des collègues… Reculade aussi sur les rythmes scolaires. Il fallait peut-être apaiser mais pas pour autant autoriser de libérer démagogiquement le vendredi après-midi, comme dérogation possible (même si elle n’était pas recommandée). Et très peu d’expression du ministère sur des sujets essentiels comme le socle commun, les programmes..Ainsi, le Conseil supérieur a remis un projet de texte, que personnellement, avec d’autres, je n’apprécie pas vraiment, mais cette remise n’a donné lieu à aucune médiatisation et est passée inaperçue. Et sur la formation, pas plus à vrai dire que son prédécesseur, le ministre n’a vraiment pris conscience que les choses ne tournaient pas rond dans les ESPE et que la formation continue continuait à être au point mort. Peu de déclarations sur cette école commune, prônée notamment par la note de Terra nova sur la continuité école-collège, qui n’a pas eu l’air de le passionner, d’après ce que j’en sais. Beaucoup de négociations et conciliabules, semble-t-il, avec le syndicat majoritaire, qu’il ne fallait pas mécontenter. Les discours sur l’égalité et l’affirmation de la continuité par rapport à la refondation pèsent peu par rapport à une certaine inaction (et un silence depuis le début de l’été sur tout ce qui avait trait à l’école). (suite…)