Et on voudrait se limiter à «l’instruction» ?
« On est là pour instruire, pas pour éduquer », ose-t-on encore nous dire, à l’heure des dramatiques événements parisiens, des risques graves que court la société française, entre désespérance, manque de confiance dans l’avenir et recours au tout-sécuritaire, aussi illusoire soit-il. Certains continuent à déclamer, dans un vertige pseudo-lyrique, que c’est l’étude des Grands Textes à l’école qui va nous sauver de la Barbarie, quand ils n’ont pas l’indécence scandaleuse d’assimiler les odieuses destructions de monuments des « djihadistes » à celle, supposée, des Humanités par les « pédagogistes ». Un plumitif misogyne et opportuniste, dont il faut lire les pages avec un pince-nez, sort un livre-source de revenus pour nous dire que l’alternative serait « Voltaire ou le djihad » (allez, vous aurez reconnu de qui je parle). Pauvre Voltaire ! Parmi les mille mensonges de cet ouvrage, l’idée que la ministre serait bien loin de promouvoir la laïcité, et par exemple, le montrerait en ne vantant pas les mérites du magnifique Timbuktu de Sissako, alors qu’on peut lire cet encouragement suite à l’attribution du prix des lycéens à ce film. Mais on pourrait multiplier les exemples de mensonges, désinformations et manifestations de malhonnêteté intellectuelle de ces gens-là (« Chez ces gens-là, monsieur, on ne débat, non, on ne débat pas, on vitupère, on calomnie, on insulte ») (suite…)