Lire Umberto Eco fait toujours du bien!
La disparition du grand intellectuel italien m’attriste. J’étais un de ses fervents lecteurs et c’est l’un des rares contemporains dont j’ai lu toute l’œuvre romanesque, avec délectation. Même si j’ai été déçu par ce qui sera donc son dernier récit Année zéro, pas à la hauteur des précédents, malgré l’intérêt du sujet.
Je l’ai découvert, étudiant, découvrant toute la richesse de la sémiologie, alors qu’il n’était connu que dans le petit cercle des passionnés de Barthes, Greimas ou Jakobson. Puis est arrivé le coup de tonnerre du Nom de la rose, ce roman brillant, savoureux, fête de l’intelligence et de l’humour au beau milieu du schéma traditionnel des meurtres en série dans un lieu clos. J’ai été d’abord mis en appétit par une émission de Pivot où on découvrait ce monsieur barbu (ah, j’ai regretté un jour que la barbe ait fait place à la moustache !) à l’accent délicieux et à la culture immense (dont il usait à bon escient). Le film tout-à-fait honorable de Annaud a suivi quelques années plus tard, qui a fait encore plus connaitre l’œuvre au grand public. Mais on ne doit pas oublier la délicieuse Apostille au Nom de la Rose qui est une sorte de mise en pratique de l’ouvrage théorique Les limites de l’interprétation qui trace une frontière entre l’interprétation raisonnable et le délire interprétatif, commun aux théories du complot d’ailleurs, nous y reviendrons plus loin.
Je voudrais ici, pour me conformer aux objectifs de ce blog, souligner quelques points concernant ce que Umberto Eco peut apporter à la réflexion pédagogique et à nos missions d’enseignant du XXI°siècle. (suite…)