Enseigner au XXI siècle

Archive mensuelles: avril 2017

Macron et l’école : promesses et zones d’ombre…

Les urnes ont parlé, selon la formule et mettent donc face à face pour le second tour de la présidentielle deux projets de société que tout oppose. Si on s’intéresse aux questions éducatives, on ne peut que rejeter les conceptions éducatives du Front national que nous avons dénoncées ici-même et que condamnent de nombreux acteurs du système éducatif.

Nous n’aurons pas en tout cas de mise en œuvre de deux autres politiques éducatives que j’avais aussi analysées sur ce blog. Chez Fillon comme chez Mélenchon, il y aurait eu la remise en cause complète de la politique de refondation (réforme du collège, cycles…) Les réponses de Mélenchon à JJ Bourdin exposant son vœu de revenir à un fort jacobinisme dans les rapports entre établissements et Ministère, rejetant pas exemple la marge de 20% d’autonomie laissée aux collèges, ne manquaient pas d’inquiéter. Quant à Fillon, jusqu’au bout il a réitéré ses diatribes contre les « pédagogistes prétentieux », y compris dans ses grandes meetings de fin de campagne, sans oublier son éloge du soi-disant « roman national » moqué de façon habile par Laurence de Cock dans sa confrontation avec lui sur France 2.

Emmanuel Macron est désormais le favori de l’élection et il faut s’intéresser de près à ce qu’il dévoile d’un programme éducatif qui reste flou et peu incarné dans des personnes (qui sont ses experts ?) Un document récent nous éclaire un peu : une réponse qu’il a donnée à la Société des Agrégés à certaines questions. Je voudrais commenter certains aspects de cette réponse. (suite…)

Une école pas très insoumise ! A propos du programme éducatif de Jean-Luc Mélenchon

Je vais parler ici du programme éducatif du candidat de la France insoumise, en espérant que cela ne me vaudra pas des injures ou des attaques insupportables de chatcertains de ses partisans qui, à mon avis, sont le plus souvent contre-productifs et donnent une image sectaire d’un mouvement qui vaut certainement mieux que cela. Je pense aux appréciations lamentables portées sur mon ami Philippe Watrelot quand récemment il a pointé sur son blog certaines tendances conservatrices de la vision de l’école du futur chez JLM. Je précise bien « certains », car je connais aussi de nombreux partisans du candidat ouverts au dialogue et au débat d’idées. (suite…)

Innover, mais…Mais, innover !

On peut légitimement se méfier de la notion d’innovation. Elle est aux yeux de certains la marque d’un néo-libéralisme qui remet en cause les acquis sociaux par exemple. Ou  une pièce du fameux « tout changer pour que rien ne change ». Ou encore un rejet du passé bien préjudiciable au profit du « bougisme » et des effets de mode. De plus il est essentiel de savoir à qui profite l’innovation  et dans le domaine scolaire,  certains sociologues ont pu montrer qu’elle pouvait creuser les écarts culturels et défavoriser les élèves réforme dessindes milieux populaires.
Toutes ces objections, inquiétudes, interpellations nous aident, d’une certaine manière à mieux penser l’innovation, ou les innovations. Mais en même temps, celles-ci sont indispensables, évitent les scléroses, motivent et régénèrent. Quoi de plus à plaindre que ces enseignants se lamentant du temps présent et se repliant sur ce passé mythique qui n’a jamais existé ou qui sont revenus de tout sans y être jamais allés ! On ne peut guère compter sur eux pour faire aimer l’avenir à leurs élèves, cet avenir présenté comme une menace et non une promesse (que leur dit-on : « si vous ne travaillez pas à l’école, vous n’aurez pas un bon métier » ou « si vous travaillez à l’école   vous aurez des chances d’avoir un métier qui vous plaira » ? Rien que dans ses formulations, il y a toute une conception de la vie et de l’avenir…)

innovation

La ministre remettans un prix ice avec Philippe Watrelot président du CNIRE

Ces réflexions me viennent à   propos de deux événements récemment vécus (suite…)