Peut-on être nuancé sur les réseaux sociaux ?
La mode est aux tweets et aux messages type Facebook sentencieux et définitifs ou outranciers, renforcés par une typographie insupportable et parfois des fonds de couleur agressifs. Il est demandé de réagir vite et lorsque la réponse à telle déclaration, à tel évènement, semble tarder, on interpelle la personne concernée sur son absence de réaction. Ainsi, on évoque le silence du ministre de l’éducation nationale au message stupide du MEDEF « si l’école faisait son travail, j’aurai du travail », alors que celui-ci faisait part de sa consternation dans la journée (mais il a donné le mauvais exemple en réagissant par tweets sur de multiples sujets). De même ne se préoccupe-t-on pas vraiment de ce qui est à la base de toute lecture d’un message informatif : à quelle date est-il émis ? D’où provient-il ? Qui est précisément l’émetteur ? À qui est-il destiné ? C’est ainsi que dans le cas du message cité issu du MEDEF, on ne connaissait pas vraiment son statut, et c’est de plus en plus fréquent (ce qui permet ensuite plus facilement les démentis d’ailleurs, de façon hypocrite). De même circulent de manière loufoque des messages sur facebook faisant allusion à des événements vieux parfois de trois ou quatre ans : très récemment, j’ai vu annoncer la mort d’Albert Jacquard (qui date de 2013) ou on reprend des phrases de personnalités qui peuvent remonter à dix ans sans que cela soit précisé. Ne parlons même pas des extraits sortis de leur contexte : ce n’est pas spécifique des messages sur les réseaux sociaux, mais c’est amplifié dans ce cas. (suite…)