Eh non, l’elixir miracle n’existe pas !
L’elixir d’amour du Docteur Dulcamara de Donizetti n’était que du charlatanisme, mais il était vanté avec tant de truculence ! Mais on sait bien que les remèdes magiques, ça n’existe pas. Et en matière de pédagogie, plutôt moins qu’ailleurs. Et pourtant, la tentation est grande, malgré les dénégations, de chercher le moyen infaillible de faire réussir les élèves et de résoudre tous les problèmes d’échec et toutes les difficultés scolaires.
Le dernier en date de ces solutions si merveilleuses est sans doute les neurosciences, qui nous diraient ce qu’il faut faire, il suffirait de suivre les indications sur la notice. Toute phrase commençant pas « les neurosciences nous disent que… » doit nous pousser à la vigilance, voire à la méfiance. Bien sûr que les travaux de Houdé, Dehaene, Della Chiesa ou Steve Masson sont passionnants, utiles, féconds. Mais quand ils sont transformés en préceptes, lorsqu’ils sont instrumentalisés, souvent à partir d’éléments partiels, le risque est grand, par contre-coup, de les voir alors rejetés dans un refus des sciences cognitives au lieu de constituer un élément éclairant les pratiques. Pour les uns d’ailleurs, ces neurosciences iraient dans le sens d’une pédagogie active, créative, tandis que pour d’autres, elles réhabiliteraient la répétition et le par cœur ! (suite…)