Enseigner au XXI siècle

Archive mensuelles: septembre 2018

Orwell, Weber, Hugo…

Je vais inaugurer en cette saison V de mon blog (bientôt 200 billets) une nouvelle formule en alternance avec des points de vue sur un sujet précis : quelques réflexions qui me viennent au fil de lectures ou auditions médiatiques, toujours en lien plus ou moins direct avec l’éducation. Occasion de signaler des éléments intéressants qu’ils soient déplorables ou stimulants…

La guerre, c’est la paix ! »

On connait les fameux slogans du monde de Big Brother dans 1984, dont celui-ci. Certes, des paradoxes judicieux peuvent prendre la forme de ces formules saugrenues, qui sont en quelque sorte des « contre-tautologies ». Mais c’est aussi une grande facilité de pensée et une astuce de la com, qui nourrit parfois de vains slogans, empêcheurs de penser tout autant que leur plat envers. (suite…)

Si ça vous amuse !

Les propositions faites par de très sérieux linguistes et grammairiens belges de mettre fin à l’obligation d’accorder différemment le participe passé selon qu’il est employé avec «être » ou « avoir » risquent à nouveau de déclencher une polémique (si ce n’est déjà fait). Après la querelle du prédicat, il faut bien se mettre quelque chose sur la dent. On va évoquer la défiguration de notre belle langue française, la beauté du « es » des « fleurs qu’on a cueillies », dénoncer le laxisme qui va mener inéluctablement à une écriture phonétique et accentuer la déjà dangereuse pente de la paresse généralisée et du renoncement à tout effort. On croirait par moments entendre d’ailleurs des discours du bon vieux Maréchal… Et puis ces Belges ne veulent-ils pas ainsi se venger de leur défaite en coupe du monde en s’en prenant à un quasi symbole national, eux qui, en Wallonie du moins, prétendent toucher à une langue dont ils ne sont que des dépositaires, avec leurs bizarreries (pourtant bien rationnelles parfois tel le « septante » et le « nonante »….)

Je sais, j’ai déjà utilisé ce dessin de Charb, mais je ne résiste pas à le mettre à nouveau (paru dans les Cahiers pédagogiques)

Les toujours-déjà nostalgiques d’un passé rêvé qui constamment regrettent le piétinement de la belle langue sont fatigants. Savourons la délicieuse réplique de Victor Hugo après la déclaration de Victor Cousin : « la décadence de la langue française a commencé en 1789 » : « à quelle heure s’il vous plait ? ». Ces tristes personnes qui « contre les mœurs du temps se mettent en peine » (suite…)