Etonnante complaisance
Lex comportements arrogants du président de la République, la façon de gérer l’Etat en passant par-dessus les « corps intermédiaires » (une notion un peu vague, qui mériterait d’être précisée), la vision technocratique de la « réforme », le manque d’écoute, tout cela est fustigé à juste titre à l’heure actuelle. Que la critique soit parfois excessive et qu’on soit passé, selon la formule, un peu vite de « lécher » à « lyncher », qu’on peine à énoncer des alternatives, dont le fameux RIC n’est certainement pas la meilleure ; avec sa logique binaire et ses risques populistes, c’est une autre histoire que je n’aborderai pas ici.
Non, ce qui m’étonne, c’est que le ministère de l’éducation nationale semble échapper aux critiques médiatiques. La gestion Blanquer parait exemplaire aux yeux de nombreux commentateurs et peu se risquent à énoncer des critiques. Et pourtant, que de faits vont dans le même sens que ce qui est reproché à la plupart de ceux qui nous gouvernent !
Arrogance ? : certes, feutrée et toujours courtoise, mais que dire d’un ministre qui ne répond pas aux vraies critiques qui lui sont faites. Par exemple, contre l’avis d’un rapport parlementaire consensuel, supprimer le CNESCO, instance indépendante pour le remplacer par un Haut conseil nommé par le ministre. Déclarer qu’on « n’a rien contre les cycles » et publier des repères annuels qui en démolissent la logique. Proclamer qu’il n’y aura pas de nouvelle loi et en proposer une fourre-tout qui continue le détricotage de la loi Peillon, sans le dire vraiment. (suite…)