Enseigner au XXI siècle

Archive mensuelles: décembre 2018

Etonnante complaisance

Lex comportements arrogants du président de la République, la façon de gérer l’Etat en passant par-dessus les « corps intermédiaires » (une notion un peu vague, qui mériterait d’être précisée), la vision technocratique de la « réforme », le manque d’écoute, tout cela est fustigé à juste titre à l’heure actuelle.  Que la critique soit parfois excessive et qu’on soit passé, selon la formule, un peu vite de « lécher » à « lyncher », qu’on peine à énoncer des alternatives, dont le fameux RIC n’est certainement pas la meilleure ; avec sa logique binaire et ses risques populistes, c’est une autre histoire que je n’aborderai pas ici.
Non, ce qui m’étonne, c’est que le ministère de l’éducation nationale semble échapper aux critiques médiatiques. La gestion Blanquer parait exemplaire aux yeux de nombreux commentateurs et peu se risquent à énoncer des critiques. Et pourtant, que de faits vont dans le même sens que ce qui est reproché à la plupart de ceux qui nous gouvernent !
Arrogance ? : certes, feutrée et toujours courtoise, mais que dire d’un ministre qui ne répond pas aux vraies critiques qui lui sont faites. Par exemple, contre l’avis d’un rapport parlementaire consensuel, supprimer le CNESCO, instance indépendante pour le remplacer par un Haut conseil nommé par le ministre. Déclarer qu’on « n’a rien contre les cycles » et publier des repères annuels qui en démolissent la logique. Proclamer qu’il n’y aura pas de nouvelle loi et en proposer une fourre-tout qui continue le détricotage de la loi Peillon, sans le dire vraiment. (suite…)

La petite flamme de la raison ou les brasiers de la démagogie ?

Ce matin, avec d’autres collègues élus de ma commune, nous étions présents pour soutenir l’équipe éducative du gros lycée de notre ville (plus de 3000 élèves), autour de son proviseur (un homme remarquable, capable de garder sa sérénité tout en s’appuyant sur son équipe solidaire) face à l’agressivité d’un petit groupe de 100 à 200 lycéens (ou non-lycéens), prêt à partir à l’assaut de l’établissement et à sans doute détruire et casser, comme cela a été le cas la veille dans un autre lycée proche.  La fermeté du barrage face à l’assaut, il est vrai peu structuré, le sang–froid malgré les feux de pneus et de poubelles, puis l’inévitable intervention policière, avec lacrymogènes (pas très violents), tout cela a permis le rétablissement du calme et l’entrée au lycée de très nombreux élèves. Malheureusement, certains jeunes ont incendié des voitures, tout en jouant au chat et à la souris avec les policiers (rappelons au passage que seule la police nationale peut intervenir , contrairement à ce que pensent des habitants qui reprochent à la police municipale son inaction, quand celle-ci cherche à éviter aussi les agressions sur leurs véhicules notamment), . Des habitants du voisinage quelque peu traumatisés par la violence ambiante et craignant pour leurs enfants (confinés dans leur école pour éviter l’extérieur) (suite…)

Le jaune n’est pas forcément la couleur du soleil

Il n’est évidemment pas question, dans le cadre de ce blog, de se livrer à une analyse du mouvement des Gilets jaunes. Beaucoup le font, certains de façon argumentée et étayée, d’autres à coup d’approximations et de propos de cafés du commerce, citant ici Guilluy comme l’autorité suprême en matière de sociologie ou en s’appuyant sur des sondages qu’on décrie quand ils sont défavorables et qu’on prend pour vérité quand ils vont dans votre sens.

Je voudrais seulement livrer quelques réflexions concernant l’école et l’éducation qui me viennent à propos de ce mouvement et de son écho médiatique (en incluant les réseaux sociaux dans les médias) (suite…)