Enseigner au XXI siècle

Archive mensuelles: mai 2019

Parler de l’Europe à l’école !

Je ne cache pas mon sentiment profond d’être européen. De même que les adversaires de la pédagogie ajoutent un méprisant « iste » à ce mot pour nous dévaloriser, les nationalistes de tout poil font de même avec « européiste ». Tant pis ! J’aime ce continent tant de fois déchiré par les guerres qui vit en paix depuis de longues années, chose devenue si naturelle qu’on oublie ce fait qui aurait semblé incroyable à nos ancêtres. Bien sûr, il y a des Salvini, des Orban, des Kaczinsky et chez nous des Lepen et Dupont-Aignan qui ternissent l’image d’un continent ouvert, avancé socialement quoiqu’on dise et même écologiquement, malgré toutes les insuffisances qu’on pourra épingler à juste titre.

Est-ce que notre école en fait assez pour faire partager ce sentiment d’appartenir à un passé et un avenir commun européen ? Probablement pas assez. (suite…)

La démocratie et l’Education nationale

Différentes affaires où des enseignants sont rappelés à l’ordre ou sanctionnés suite à des critiques des décisions ministérielles, le vote de la loi « pour la confiance » élaboré par un ministre qui avait pourtant déclaré qu’il n’y aurait pas de nouvelle « grande loi » sur l’école,  des annonces très médiatisées sur la réduction d’effectifs et des petits déjeuners gratuits en REP,  tout cela m’incite à écrire ce billet. Il se trouve que parallèlement, j’ai lu un ouvrage très stimulant de Pierre-Henri Tavoillot Comment gouverner un peuple-roi ? traité nouveau d’art politique (Odile Jacob) qui traite notamment des fondements d’un régime démocratique. Un livre clair, mais tout en nuances et à l’écriture fluide et agréable, qui fait réfléchir, même si on n’est pas d’accord sur tout, mais qui me semble bien supérieur à tous ces ouvrages récents, dont certains visiblement bâclés sur la crise actuelle de notre démocratie. Cela me fournit une grille de lecture en matière de politique éducative que je voudrais partager ici.

Pour Tavoillot, la démocratie digne de ce nom, c’est-à-dire « libérale » (elle s’oppose à ses diverses négations : l’anarchisme de la remise en cause permanente sous couvert de démocratie directe -illusoire-, la fausse monnaie de l’illibéralisme et la pseudo-démocratie théocratique) repose sur quatre piliers :

  • L’élection équitable
  • La délibération suffisante
  • La décision ferme
  • La reddition régulière de comptes

Qu’en est-il du fonctionnement actuel de l’Education nationale ? (suite…)