Bac et bashing
Un psychodrame national qui a donné du piment au marronnier actuel : le moment du bac. A côté des images sempiternelles de jeunes exultant à la vue de leur inscription sur la liste des reçus, des sujets de philo traités par divers intellectuels ou journalistes, ou des non moins sempiternelles évocations de triches et de fuites, on a eu droit au feuilleton de la rétention de copies. A ma gauche, les proclamations enflammées : « on n’a pas eu d’autre choix pour se faire entendre », « on a fait notre travail, on a juste retenu les notes, car jamais, ô grand jamais nous ne léserons nos chers élèves à qui nous pensons tous les jours et eux aussi victimes de la surdité (on n’ose plus dire « autisme » et c’est heureux) du ministre. Et de protester contre la réforme du bac, qui n’est-ce pas va aggraver les inégalités et introduire des différences, en oubliant combien elles sont régnantes aujourd’hui. A ma droite, le ministre droit dans ses bottes, avec en appui la porte-parole du gouvernement fustigeant les profs « non élus au suffrage populaire » et la presse à droite, voire très à droite ravie de l’aubaine pour taper sur les profs qui ne respectent pas les devoirs du fonctionnaire. (suite…)