Depuis quelques jours, en dehors des discussions autour des grèves et de l’écho dérisoire qu’a la COP 25 qui devrait pourtant être au centre de nos préoccupations, on lit pas mal de commentaires autour des résultats PISA. Je ne reviendrai pas ici sur le score général et le classement de la France ni sur la confirmation du côté inégalitaire de notre école (voir par exemple l’analyse fort pertinente de Philippe Watrelot). Non, je voudrais ici mettre l’accent sur quelques aspects finalement assez peu relevés, alors même qu’ils devraient faire réfléchir les enseignants et inciter à l’action.
Ainsi, » les élèves en France sont parmi ceux qui indiquent co-opérer le moins tout en étant aussi ceux qui se sentent aussi le moins en compétition avec les autres élèves de leur établissement scolaire en 2018. En France, seuls 45 % des élèves ont déclaré que les élèves coopèrent entre eux dans leur établissement (moyenne OCDE : 62 % » (voir ici)
De nombreux rapports soulignent l’efficacité de la coopération, du travail collectif. Or, elle reste peu pratiquée dans notre pays où la verticalité des relations enseignant-enseigné fait souvent obstacle à l’horizontalité du travail entre élèves. On peut certes se demander si tous les élèves des territoires de l’OCDE comprennent la même chose sur ce mot et on peut s’étonner du second résultat concernant la compétition. Mais cela ne signifie-t-il pas au fond que les élèves français, ne se sentant pas en « compétition » sont prêts à coopérer avec d’autres ? Souvenir personnel d’un entrainement collectif convivial et efficace en classe prépa littéraire contrairement aux idées reçues sur le climat de compétition forcément induit par les concours. D’ailleurs, comme le soulignent plusieurs chercheurs dont Sylvain Connac, la coopération peut être compatible tout autant avec une idéologie libérale, dès lors qu’on a compris que l’individualisme forcené n’était efficace souvent qu’à court terme. (suite…)