“ Êtes-vous déjà présents à l’international ? “ C’est une question que l’on nous pose de plus en plus souvent chez LearnAssembly. Et à chaque fois la réponse est la même : “ oui, grâce à nos clients….français”. En effet, les entreprises françaises s’intéressent de près aux Moocs d’entreprise. Quelles sont les raisons d’un tel engouement ?
Un million d’inscriptions ! C’est ce qu’annonce fièrement France Université Numérique en septembre 2015. Vous noterez que le terme choisi est celui “d’inscriptions” et non celui “d’inscrits”, petite subtilité dont ne sont pas embêtés les médias qui ont reprise en boucle le chiffre “ d’un million d’inscrits “. Mais qu’importe ! Ce chiffre nous montre clairement l’engouement des Français pour les Moocs.
Si les particuliers sont friands de Mooc pour se former, analysons de plus près les raisons qui poussent les grands groupes à lancer des Moocs d’entreprise. La présence dominante d’ex-monopoles publics ou de géants leaders sur leur marché, nos chers “ champions nationaux “ . De l’autre, des millions de TPE, qui représentent 20% de l’emploi salarié en France mais moins de 10% du PIB. Ce déséquilibre structurel est l’une des spécificités de notre économie : quelques géants font vivre une batterie de PME sous-traitantes et génèrent des millions d’emplois indirects dans leurs bassins d’emploi.
Or nos entreprises géantes emploient aujourd’hui plus de la moitié de leurs salariés à l’étranger. C’est d’ailleurs à l’international qu’elles réalisent le gros de leur croissance, le marché français étant soit saturé, soit en crise, soit ouvert à la concurrence et trop complexe. Logiquement, les plans de formation des entreprises du CAC40 sont maintenant conçus à l’échelle internationale. Autre conséquence, les plans de formation sont de plus en plus souvent centralisés.
Deuxième élément à prendre en compte, le contexte de transformation digitale et de transformation managériale induit. Confrontées à une l’urgence de se transformer, à la nécessité d’innover plus rapidement, elles sont confrontées à l’impératif de former pour transformer, vite et massivement.
La formation remonte donc dans la chaîne de valeur des entreprises car son caractère réellement stratégique apparaît enfin évident aux directions générales. Encore très souvent considérées comme secondaires par les dirigeants, les directions formation reprennent du poil de la bête. La formation n’est plus (seulement) perçue comme une nième taxe plus ou moins justifiée mais comme un véritable investissement dans le futur de l’entreprise, voire même un acteur de sa survie pure et simple.“Formez-vous ou mourrez » pourrait être aujourd’hui le motto d’un grand nombre de métiers dans nos entreprises.
Logiquement, les Moocs, grâce à leur dimension massive et transversale, sont une modalité pédagogique plébiscitée par les entreprises françaises comptant plusieurs dizaines ou centaines de milliers de collaborateurs.
Ainsi, notre accompagnement de BNP Paribas dans la conception et le déploiement international de Moocs montre à quel point la rapidité et la possibilité de capitaliser sur un premier Mooc séduisent les entreprises. Un Mooc d’entreprise est rapidement déployable dans plusieurs langues (moins de 6 mois), peut toucher des collaborateurs partout dans le monde, évaluables facilement et intégrant une véritable dimension de conduite du changement.
L’enjeu de la transformation digitale est également une urgence pour nombre d’entreprises. Le Mooc, formation par essence digitale, est également un bon levier de formation et/ou d’acculturation au digital. Axa a par exemple déployé avec LearnAssembly comme l’un de ses partenaires le programme Do You Speak Digital, un parcours de Moocs sur le digital progressivement ouvert dans différents pays.
Que retenir de cette tendance ? Les Moocs d’entreprise touchent aussi bien à la communication interne, qu’à la conduite du changement. Ils mobilisent les Direction des Systèmes d’information pour les enjeux de plateforme, les équipes formation évidemment, des experts métiers. Les projets de Moocs sont des projets transversaux qui contribuent à transformer les modes de travail silotés des grands comptes. Le sur-mesure est également une tendance de fond : chaque entreprise souhaite communiquer autour de ses produits, de son positionnement. Les entreprises se dotent de petites équipes de digital learning qui recueillent les besoins de clients internes et externalisent ensuite la conception et la production à des partenaires. Les modules sur étagère remplissent plutôt bien les degrés acculturation et formation initiales, mais doivent prouver leur capacité à former sur des sujets plus techniques. Quant à la personnalisation, elle devient rapidement inévitable, pour des raisons évidentes de confidentialité, de communication autour de nouvelles offres.
L’un des aspects intéressants de cette transformation digitale de la formation concerne les départements Formation eux-mêmes ! Face à l’accroissement des demandes émanant de managers ou de la direction générale en production de Moocs ou formations digitales au sens large, les équipes Formation sont amenées à se former elles-mêmes au plus vite, à faire leur propre transformation digitale. Pas toujours facile, pour des métiers habitués à des pratiques établies depuis maintenant plusieurs décennies. Ce point fera l’objet d’un prochain article.
One Response to Pourquoi les entreprises françaises s’intéressent-elles autant aux Moocs ?