Edtech, la Silicon Valley et le reste du monde, Episode 2 : Make it rain, l’argent de la Vallée au service d’une (certaine) vision de l’éducation

Passer une semaine à San Francisco, rencontrer les principaux acteurs edtech et universitaires, revenir à Paris, reprendre le travail, procure une étrange sensation : celle d’avoir appuyé sans s’en rendre compte sur le bouton “avance rapide” de sa télécommande. Voici l’épisode 2 de ma série « Edtech, la Silicon Valley et le reste du monde : Episode 2, Make it Rain, l’argent de la vallée au service d’une (certaine) vision de l’éduction »

Lors d’une conférence donnée dans le cadre de la Learning Expedition Educpros à San Francisco, Allison Dulin Salisbury, directrice HigherEd de Edsurge, affirmait que personne dans l’écosystème edtech et universitaire ne savait véritablement vers quoi l’edtech va.
Pire, elle doutait que les startups edtech répondent à un vrai besoin.

Ce constat m’a beaucoup surpris : je pensais naïvement que les millions de dollars levés pour financer des technologies et des startups permettraient de développer quelques certitudes sur le futur du marché. Or, les acteurs américains sont aussi désorientés que les acteurs européens sur l’avenir de l’éducation.

Aux US, 20 startups ont levé plus de 150 millions de dollars dans le secteur edtech (quasiment aucune n’est à l’équilibre) : cela donne une idée de la zone de test fantastique que ces acteurs ont. Nulle doute que ces tests permettront de faire émerger des leaders qui seront en position de force, le moment venu. Quel entrepreneur dans l’éducation ne rêverait-il pas d’être payé pour apprendre ?

La capacité à tester ses hypothèses, à pivoter, à apprendre de ses échecs est l’une des principales forces des acteurs américains : cela a bien sur un coût, que le marché européen n’est pas en mesure de financer à date.

La vision millénariste que la Silicon Valley a du numérique se retrouve dans l’éducation : à les écouter, un accès gratuit à internet (et aux cours en ligne) résoudra la faim dans le monde, créera la paix universelle et éradiquera toutes les maladies. Ils sont persuadés que le numérique est intrinsèquement positif et que tout ce qui en sortira ne sera que du bonheur en barres. Les acteurs américains ont à disposition quelques millions, dizaines de millions ou centaines de millions de dollars pour s’acheter le droit d’échouer, mais surtout d’apprendre.

Déclinistes convaincus, les Français devraient s’inspirer des Américains pour retrouver un peu d’enthousiasme et d’énergie. Tout en conservant leur esprit critique 🙂

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