Après le troisième résultat de PISA, ce sera le thème de l’inégalité sociale particulièrement forte en France qui émerge dans le publici. Le livre de Christian Forestier, Claude Thélot avec Jean-Claude Emin, Que vaut l’enseignement en France ?, Editions Stock. 2007, souligne que le système éducatif français, du fait de sa faible capacité à gérer l’échec scolaire, fonctionne mal pour les élèves des milieux les plus défavorisés.
Et de plus :
- • 49% des jeunes français de 15 ans se trouvent en seconde. Notre système fonctionne donc normalement pour la moitié de la population scolaire.
- • Les résultats de PISA de ces élèves « normaux » se retrouvent dans le peloton de tête mondial.
- • Ceux qui ont redoublé simplement une fois se trouvent très nettement en dessous de la moyenne, du côté des résultats de la Grèce. • Il n’y a donc pas d’élève moyen français. Et le redoublement est un marqueur différentiel fort.
Claude Lelièvre a rappelé ce thème dans son billet : « PISA : la France championne des résultats inégalitaires ? » http://blog.educpros.fr/claudelelievre/2010/12/02/pisa-la-france-championne-des-resultats-inegalitaires/
Une autre piste de réflexion pédagogique aurait pu être prise. Pourquoi, concernant les mathématiques, certains pays ont non seulement de bons résultats, mais également très peu de dispersion dans ceux-ci ? La réponse est entre autre dans la forme pédagogique qui s’appuie dans ces pays sur la recherche collectivement de solutions et non l’apprentissage et l’évaluation individuelle des élèvesii.
Et ailleurs ?
Pendant ce temps, l’Allemagne a été également très surprise de ses mauvais résultats dès 2000. Elle a engagé un débat politique qui aboutit à la décision de créer une réelle école maternelle à la place de ses jardins d’enfants. C’est un des facteurs qui explique les bons résultats de certains pays. Mais elle ne remet pas en cause son système dual qui sépare très tôt en deux sa population scolaire. Or cette structuration du système s’avère être la pire parmi les quatre modèles de Vanniscotte. Sans doute le système dual est-il en Allemagne trop intriqué dans la structuration de la société allemande pour être modifié facilement.
Lire aussi dans ce blog :
PISA 2009 : toujours moyen pour la France
PISA 2003 : la critique du thermomètre
PISA 2000 : une enquête encore inconnue des établissements français
iCe thème était déjà présenté dès 2004 dans l’article de Marie Duru-Bellat, Nathalie Mons et Bruno Suchaut Organisation scolaire et inégalités sociales de performance : les enseignements de l’enquête PISA http://media.education.gouv.fr/file/13/5/5135.pdf Éducation & formations − n° 70 − décembre 2004
iiAngela MARTINI : Les résultats des pays d’Extrême-Orient : l’enjeu de l’incidence du contexte sur les apprentissages scolaires. In Politiques d’éducation et de formation. Analyses et comparaisons internationales, 11/2004/2 : L’évaluation des résultats scolaires des élèves : quels impacts sur les politiques ? Coordinateur Norberto Bottani
[…] PISA 2006 : l’inégalité au cœur du système français […]
[…] PISA 2006 : l’inégalité au cœur du système français […]