L’apprentissage favorise l’insertion : thématique du gouvernement

La question de l’insertion professionnelle des jeunes (question permanente ?) est relancée notamment par la nouvelle loi sur le développement de l’alternance, sécurisation des parcours professionnels et partage de la valeur ajoutée qui légifère sur l’âge et les conditions de la signature d’un contrat d’apprentissage. « Cette proposition de loi a plusieurs objectifs : le premier est d’améliorer la situation et l’insertion des jeunes sur le marché du travail en favorisant le développement de l’alternance. Le but est de porter le nombre d’alternants de 600 000 à 1 million à terme. » (exposé des motifs présenté par Messieurs Gérard CHERPION, Bernard PERRUT et Jean-Charles TAUGOURDEAU, députés.

Nous avons déjà rappelé quelques éléments du contexte particulier français de l’apprentissage dans un article précédent. Nous nous sommes interrogé sur l’appartenance de l’apprentissage au système éducatif dans un autre article faisant suite à la polémique engagée par Michel Abhervé.

Ce focus sur l’apprentissage vient en particulier du désir présidentiel : l’Allemagne est un modèle. Il y a plus d’apprentissage là-bas, et moins de chômage des jeunes. Une concomitance transformée en causalité, et hop la passe est faite à la nouvelle ministre de l’apprentissage, Nadine Morano qui relance l’apprentissage avec sa campagne et un merveilleux slogan : Un métier, un diplôme, un revenu.

Double avantage de cette thématique

D’un côté, elle permet de faire croire qu’en cherchant à développer l’apprentissage on créé des emplois. Dans une période de crise économique, l’état fait quand même quelque chose !

Et d’un autre côté, elle répond aux préoccupations de certains acteurs concernant le collège unique, que fait-on des élèves « incapables » du collège, et de cet objectif pédagogique : le socle commun de connaissances et de compétences ? Dès lors, inutile de s’interroger sur comment le faire atteindre par l’ensemble d’une classe d’âge (Loi dite « Fillon » de 2004), puisque ceux qui ne le pourraient pas bénéficieraient de la possibilité de rentrer en apprentissage grâce à la relance du pré-apprentissage.

Pour alimenter ces débats, je propose quelques réflexions à partir de l’article de Claude Dubar « La construction sociale de l’insertion professionnelle », Education et sociétés 1/2001 (no 7), p. 23-36.

Il y développe trois points de vue qui seront les thèmes de trois posts à venir :

Le détour historique : l’insertion est un produit d’une histoire ;
 La comparaison internationale : l’insertion est un construit sociétal ;
 L’analyse stratégique : l’insertion est la résultante des stratégies d’acteurs.

Bernard Desclaux

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This entry was posted on samedi, juillet 16th, 2011 at 11:12 and is filed under Apprentissage. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.

One Response to “L’apprentissage favorise l’insertion : thématique du gouvernement”

  1. Le blog de Bernard Desclaux» Blog Archive » L’insertion, produit d’une histoire Says:

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