Sélection… piège à …

Jean-Marie Quairel m’a proposé de publier ce texte à propos du « Plan étudiants ».

 

Il est triste et un peu désespérant d’observer le consensus apparent autour d’une sélection à l’entrée à l’Université …..Consensus apparent, car évidemment, confrontés à cette sélection pour leurs enfants, les mêmes qui sont pour son instauration, la trouverons totalement « Injuste » ……Le gouvernement a raison de ne pas tomber dans ce piège et ce qu’il propose est raisonnable, mais parfaitement conservateur du système. Si nous voulions, collectivement, un système moins socialement inégalitaire il faudrait :

1/ Supprimer les classes préparatoires qui bloquent toute évolution démocratique du système et qui empêchent les jeunes de se poser la question de leur véritable projet de vie.

2/ Utiliser les moyens ainsi dégagés pour instaurer, au sein de l’Université, une ou deux années de préparation à l’enseignement supérieur.

3/ Une ou deux années obligatoires pour tous les élèves, incluant, suivant le cas : remise à niveaux, découverte du monde professionnel et des formations supérieures (aussi par apprentissage), travail sur les motivations, voyage en Europe.

4/ Cette préparation pourrait se dérouler en Lycée ou à la Fac.

5/ Les choix d’une formation interviendrait au bout d’une ou deux années sérieuses de préparation : Prétendre que ces choix peuvent s’opérer en terminale, voire en première, est un leurre, doublé d’une escroquerie, pour qui observe les jeunes actuels et la diversité des contextes socio-économique dans lesquels ils évoluent.

 

IL FAUT ACTER, DANS LE SYSTÈME, LA NÉCESSITE D’UN TEMPS LONG POUR QUE NOS JEUNES TROUVENT LEUR VOIE …..CRÉER LES CONDITIONS D’UN TRAVAIL DE CONSCIENTISATION ET D’EXERCICE D’UNE PENSÉE RÉFLEXIVE, SUR LA QUESTION DE LEUR DÉSIR D’AVENIR ET DU SENS QU’ILS VEULENT DONNER A LEUR VIE.

 

Bien à vous                              Jeanmarie

 

 

 

 

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This entry was posted on mercredi, novembre 1st, 2017 at 12:16 and is filed under Orientation. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.

3 Responses to “Sélection… piège à …”

  1. annick SOUBAI Says:

    L’idée de Jean-Marie que soit consacré un temps à l’orientation est bien sûr fondamentale et je la partage entièrement.

    Le processus d’orientation est en France placé dans un « impensé » même si l’on parle d’orientation sans arrêt. Aucun temps d’éducation n’y est vraiment consacré dans le secondaire, si ce n’est quelques séances d’information où l’on présente aux élèves le système éducatif en un éclair en imaginant qu’ils pourront intégrer autant d’informations d’un seul coup. Ils iront avec leurs parents à un salon, aux journées portes ouvertes des établissements d’enseignement supérieur. les plus studieux consulteront quelques documents de l’ONISEP ou de l’Etudiant. Certains élèves bénéficieront d’un entretien d’orientation.

    Mais un impensé ne peut pas être pensé… par définition. Nous sommes donc placés dans une situation que j’illustrerai par l’image d’une impasse.

    Il ne s’agit pas seulement de réfléchir à la manière dont que les élèves feront des choix de façon éclairée… Il faudra se demander ce qu’est un choix éclairé… Jean-Marie donne des pistes pour y parvenir.

    Il s’agit surtout de réfléchir à la politique publique, à la dynamique du système d’enseignement supérieur, à la sélection, à la valeur des diplômes,
    à la structure du système. Je doute qu’il suffirait de supprimer les classes préparatoires pour permettre plus d’égalité et redonner un autre souffle au système d’enseignement supérieur. De nombreuses places sont vacantes en classes préparatoires .La sélectivité s’effectue aussi par d’autres moyens. Seuls 40% des préparationnaires alimentent aujourd’hui les écoles d’ingénieur, à titre d’exemple. De manière générale, + de 40% du système d’enseignement supérieur est sélectif.

    A vrai dire, le système d’enseignement supérieur français est au bord de l’implosion,submergé par un nombre d’étudiants qu’il n’est pas en mesure d’absorber avec ses structures actuelles. Imaginer que si les lycéens faisaient de meilleur choix, le système éducatif fonctionnerait mieux est à mes yeux une illusion.

    On me connaît familière de la pratique de la dissonnance cognitive. C’est que cette tendance nourrit la pensée réflexive qui doit être une pensée critique.

    On peut imaginer toute sorte de solutions pour permettre aux élèves de mieux s’adapter à l’enseignement supérieur. Jean-Marie en présente un certain nombre qui sont inspirantes. Mais ces solutions ne devront pas faire l’économie d’une refonte totale de la politique publique en matière d’enseignement supérieur.

  2. C. BERLATIER Says:

    « 1/ Supprimer les classes préparatoires qui bloquent toute évolution démocratique du système et qui empêchent les jeunes de se poser la question de leur véritable projet de vie. » dit l’auteur de cet article.

    . . .Affirmation sans élément de démonstration, mais toujours facile à placer et qui fait plaisir aux illusionnistes de l’égalité. . . Si l’on veut mener un vrai débat sur cette question, et elle le mérite, commençons par faire preuve de rigueur dans la démarche et de sérieux dans l’argumentation ; parlons de choix politiques et budgétaires et osons demander ce que la Nation attend vraiment de son système d’enseignement supérieur et de ceux qui y travaillent. . . et des moyens qu’elle est prête à y mettre. . .

  3. Boisselier Says:

    Voilà une réponse qui ne peut pas ne pas faire réagir. Puisqu’il s’agit de parler de choix budgétaires, alors comment justifier que le gratin des professeurs du secondaire, les meilleurs moyens, généralement dans les meilleurs lycées soient mis à la disposition d’élèves qui préparent des concours pour des Ecoles privées (en tout cas pour ce tout ce qui est école de commerce) : c’est une aberration qui ne choque pas. L’Education Nationale devrait préparer au public, point à la ligne, et ne pas gaspiller des moyens colossaux pour alimenter le privé avec des formations dans lesquelles la reproduction sociale est l’expression majoritaire. Je ne suis justement pas du tout contre une certaine forme de sélection, mais à condition que les moyens dédiés soient correctement affectés…

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