Les incidents graves qui se sont déroulés lors des WEI d’Ecoles nous rappellent que le regroupement de plusieurs centaines de personnes de 20 ans dans un contexte de bizutage d’un autre âge présente de très graves risques. Risque tout d’abord pour les jeunes qui subissent des sévices susceptibles de les traumatiser très longtemps, risque pour les coupables, risque pour les organisateurs étudiants susceptibles d’être poursuivis au titre de leur responsabilité d’organisateurs, risque enfin pour les Ecoles et leur directeur, même s’ils ne sont pas organisateurs directs du WEI. A ceux qui en doutaient, Madame la Ministre rappelle que les Ecoles sont responsables.
Le concept d’intégration dans une Ecole, de création d’un groupe, de diffusion d’une culture commune devant faciliter le travail futur est aux antipodes de ces excès. Aussi bien dans l’environnement académique, que dans les entreprises, on utilise des techniques d’intégration qui n’ont rien à voir avec un exercice collectif de défoulement.
Il appartient à mon sens aux Ecoles, avec leurs Bureaux Des Elèves (BDE), de définir le cadre de ce qui est acceptable et de contrôler de A à Z le déroulement des activités si l’Ecole est impliquée. Organise-t-on des manifestations de spectacles, de sports, réunissant des foules sans maîtriser l’organisation ? L’on sait tous que le risque zéro n’existe pas, mais il nous appartient d’en finir avec des pratiques qui ne sont pas l’honneur des Ecoles. Cela signifie que dès les oraux d’admissibilité, l’Ecole doit clairement afficher sa politique en matière de consommation d’alcool, de bizutage et de WEI ; ensuite, elle se doit d’assurer la sécurité de l’organisation.
Si, l’Ecole n’en est pas capable, elle ne devra en aucun cas cautionner le déroulement des WEI !
Ceci étant, il faut être clair et cesser de stigmatiser de façon démagogique les directeurs d’Ecoles. Il faut savoir que les étudiants (majeurs) et leur associations (autonomes juridiquement) ont la possibilité d’organiser (et organisent) week-end, soirées, etc., en dehors des locaux de leur Ecole, et sans aucune forme de contrôle de la direction de celles-ci.
Au-delà de l’organisation de la sécurité, il ne fait pas de doute que l’Ecole a aussi une responsabilité morale et éducative qu’il ne faut pas abandonner : celle de transmettre des valeurs et de montrer qu’elles ne font sens que si elles sont appliquées.