Si l’enquête de l’Association pour l’emploi des cadres n’existait pas, il faudrait l’inventer ! C’est une enquête annuelle dont les résultats peuvent donc être comparés… d’une année sur l’autre ! Ce n’est pas le cas de l’enquête dite “Pécresse-Hetzel” : elle a porté sur la situation début 2010 des diplômés de master 2007. Ce n’est pas non plus le cas de l’enquête CEREQ “Génération 2007″ enquêtée au printemps 2010. L’APEC publie toujours rapidement les résultats ; quand connaîtra-t-on les résultats des enquêtes réalisées par les BAIP et par le CEREQ ? J’ai déjà écrit que ces deux enquêtes étaient largement inutiles : portant sur les diplômés 2007, elle ignore les diplômés de la crise, ceux entrés sur le marché du travail en 2008 et en 2009. Vive l’APEC : elle n’a pas peur de signaler la galère d’une forte minorité des jeunes diplômés du supérieur !
Question : des observatoires universitaires ont-ils déjà publié des enquêtes portant sur les diplômés 2008 en 2010 ?
L’APEC a donc présenté, il y a quelques jours, les résultats de son enquête annuelle sur le devenir professionnel des diplômés du supérieur : “L’emploi des jeunes diplômés connaît toujours la crise”. L’enquête, réalisée d’avril à juin 2010 auprès d’un échantillon représentatif de 4.040 jeunes, titulaires d’un bac+4 ou davantage, obtenu en 2009, donne une vision détaillée de l’insertion des diplômés 2009. Accéder au rapport de 96 pages : il figure en bas de page ; mais attention : j’ai réussi à le télécharger il y a deux jours, … et impossible aujourd’hui !
Deux générations de diplômés, celles de 2008 et de 2009, ont vécu, vivent les effets malheureusement prévisibles de la crise ouverte à l’automne 2008. Et une 3ème génération, celle des diplômés 2010, arrive sur le marché du travail !
Par rapport à la situation des diplômés 2008 (chronique : “32% de chômeurs“), celle des diplômés 2009 est encore plus dégradée. Tous les indicateurs d’insertion sont au rouge. Huit mois en moyenne après l’obtention de leur diplôme, 36% des diplômés 2009 sont à la recherche d’un emploi (soit 4 points de plus en un an et 13 points de plus en deux ans).
La baisse du taux d’emploi (64% au printemps 2010 en moyenne contre 68% l’an dernier) concerne toutes les disciplines : elle est la plus forte pour les diplômés d’écoles d’ingénieurs et de commerce, pour une bonne partie des diplômés scientifiques ; 49% seulement des diplômés 2009 de physique, chimie, biologie, géologie sont en emploi (68% en 2007, 58% en 2008). 43% de l’ensemble des diplômés recherchent un premier emploi, 8 un nouvel emploi (la fin de CDD est le principal facteur de la perte d’emploi). La chute est moindre pour les autres diplômés universitaires. Mais les diplômés universitaires demeurent globalement en bas de la hiérarchie des insertions : leur taux d’emploi à 8 mois n’est que de 59% ; à noter cependant une heureuse surprise : le taux d’emploi des diplômés de sciences humaines dépasse la moyenne (65%, soit 7 points de plus que l’an dernier). Lire la suite…