Mars 2003, Vie Universitaire et le Nouvel Observateur (commentaire de Patrick Fauconnier) se sont associés pour publier ce que le mensuel appelle une “enquête”, un “scanner des universités” et ce que l’hebodomadaire qualifie de “palmarès”, de “banc d’essai“. Coup médiatique pour les deux médias ? Bien sûr ! Mais pas seulement. Car l’enquête, qui a demandé d’énormes efforts de collecte et de validation de l’information, range pour la première fois les universités selon huit dimensions (moyens, recherche, ouverture internationale, taux de réussite et insertion, professionnalisation, productivité, vie étudiante, formation des adultes). Pour chaque dimension, plusieurs données chiffrées. 52 indicateurs de performance en tout.
Mars 2003. Valérie Pécresse a 35 ans et demi (biographie sur le site du MESR). Elue députée des Yvelines en 2002, elle devient membre de la commission des affaires culturelles de l’assemblée. Cinq ans plus tard, en 2007, elle est nommée ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Logique qu’elle ne connaisse pas le palmarès de 2003 (elle est pourtant déjà députée). Certains de ses conseillers, plus au fait de l’histoire universitaire, auraient pu lui éviter une grave erreur de communication politique. Le palmarès des universités, publié par le Figaro Magazine, n’est pas le premier. Désolé. Valérie, la mémoire courte.
Mars 2003, je suis directeur de l’OFIPE, observatoire de Marne-la-Vallée. Dans le mois qui suit la publication de VU et du Nouvels Obs, nous sortons un numéro d’OFIPE Résultats “Evaluations et Palmarès” (n°30, avril 2003). Des extraits de ce numéro sont repris en libre opinion dans VU, “Evaluations vs Palmarès : l’analyse de l’OFIPE“, analyse qualifiée par le mensuel de “pertinente et sans complaisance” (Vie universitaire, n°61, mai 2003). Photos : les “Unes” de Vu et du Nouvel Obs, l’équipe de l’OFIPE.
Le palmarès VU et Nouvel Obs est fort innovant. Il comporte des points forts et des points faibles et il ne doit pas se substituer aux évaluations nationales. Il a une vision trop extensive de la performance ; celle-ci mesure des résultats eu égard à des missions et à des ressources mobilisées. Par contre sont des indicateurs de performance les taux de réussite et d’insertion, les résultats de la recherche…
Mais ce palmarès existe et il est multidimensionnel : 7 champs sont retenus. Il tient compte des spécificités des universités (leurs disciplines principales, leur ancienneté).
Dans le numéro d’OFIPE Résultats, nous avons pu comparer les activités, les ressources, les résultats et les performances des 7 universités “nouvelles”, créées au début des années 90. L’université de Marne-la-Vallée en fait partie ; elle est compétitive vis-à-vis des autres ; des marges de progrès sont dessinées dans le numéro.
Les universités les mieux “classées” en 2003 ? Six universités apparaissent à la première place de l’un ou l’autre des classements. Une seule est classée deux fois 1ère. Aucune des six n’apparaît dans le trio de tête du palmarès Pécresse.
Et au classement général ? Tout classement général, rappelons-le, est fort criticable et à proscrire. Résultat amusant : l’université classée 1ère au général … n’existe plus, mais elle n’a pas pour autant disparu. qui est-elle ? Cliquer ici.