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Pierre Dubois

Bordeaux. Insertion des M2 Pros

Chroniques sur l’insertion des diplômés de master : cliquer sur Tag Insertion. Chronique d’aujourd’hui : PRES Université de bordeaux. “Enquête sur le devenir au 1er décembre 2009 des diplômés de master professionnel promotion 2007″ : le rapport de synthèse, les tableaux de bord, les chiffres-clés par mention

Les points forts des études conduites par l’Observatoire régional des parcours étudiants aquitains (ORPEA) méritent d’être soulignés. 1. Il s’agit d’études concernant les 4 universités de Bordeaux et l’université de Pau et des Pays de l’Adour : les études sont communes mais elles sont réalisées par chacun des observatoires universitaires. 2. Les premières études ont commencé en 2005 ; des comparaisons dans le temps sont donc déjà possibles. 3. Les enquêtes de devenir après l’obtention d’un diplôme couvrent tous les niveaux d’études : DUT, Licences professionnelles, Masters Pro, Masters Recherche, Diplômes d’ingénieur, Doctorats. 4. Les résultats des enquêtes sont en ligne et ils y ont été mis dans un bon tempo. 5. A ma connaissance, aucun observatoire régional n’a réussi jusqu’à présent à mener un tel travail de qualité : chapeau ! 6. L’ORPEA, observatoire localisé au niveau du PRES et coordonné avec les observatoires locaux, anticipe la fusion de l’université de Bordeaux7. En étant le seul à publier les résultats agrégés au niveau des 5 universités, le PRES réussit une fort belle opération de communication : il se positionne non seulement comme le plus “gros” producteur français de masters professionnels mais il démontre la capacité de la région Aquitaine à offrir chaque année un nombre important d’emplois aux diplômés de ses universités.   

Un détour par la méthodologie : elle mérite des compliments. L’enquête sur les masters aquitains promotion 2007 s’insère dans la première enquête nationale sur les diplômés de master (enquête DGESIP), mais elle s’est voulue, à juste titre, beaucoup plus large en couvrant tous les diplômés de master pro : les étudiants en formation initiale mais aussi les étudiants en formation continue, les étudiants français mais aussi les étudiants étrangers (note méthodologique). Rien à redire sur les modes de calcul du taux de chômage, du salaire. Le choix a été fait d’un indice de satisfaction de l’emploi allant de 1 (pas satisfait) à 4 (très satisfait) ; les dimensions de satisfaction prises en compte : le contenu de l’emploi, sa localisation, sa rémunération, ses perspectives de carrière, son adéquation avec le M2 obtenu. 

Les résultats de l’enquête figurent dans un rapport de synthèse, court à souhait (6 pages), bien présenté et clair, et précédé d’un excellent résumé. Je le cite intégralement car il dit l’essentiel. “Le taux de réponse global atteint 74% [taux à améliorer encore !]: 2.321 diplômés 2007 de Master 2 professionnel sur 3.151 diplômés ont répondu”. [Au 1er décembre 2009], “81% des diplômés sont en emploi 28 mois après l’obtention du diplôme, 11% en recherchent un, 7% poursuivent ou ont repris des études, 1% est inactif. Le taux d’emploi s’établit à 88%, en baisse de 4 points comparativement à la génération précédente enquêtée un an auparavant. Le taux de chômage est de 12%, a contrario en hausse de 4 points par rapport à la génération 2006. 76% des diplômés en emploi disposent d’un emploi stable (CDI, fonctionnaire…), 65% sont cadres, 91% travaillent à temps plein, 49% des diplômés de master travaillent en Aquitaine. Notons que si la génération 2006 disposait d’une stabilité de l’emploi équivalente (77%) à celle de la génération 2007, le taux de cadres était plus important (71%)”.

Quelques commentaires additionnels. Ce résumé ne cache pas – et c’est à l’honneur de l’ORPEA et du PRES Université de Bordeaux – la dégradation du marché du travail pour les diplômés 2007 par rapport aux diplômés 2006 (progression du taux de chômage, diminution du taux de cadres). Qu’en sera-t-il pour les diplômés 2008, 2009 et 2010, ceux de la crise ? Dès la chronique du 11 octobre (”Masters 2007 : chômage en hausse“) , j’attirais l’attention sur cette dégradation que je n’attendais, pour ma part, que pour les 3 générations suivantes. L’enquête DGESIP ne dispose pas, évidemment, de comparaisons historiques, mais il ne fallait surtout pas se féliciter d’un taux de chômage égal à 8,6% : c’est un taux fort élevé pour des diplômés de bac+5. D’ailleurs, cette enquête, en excluant une partie des diplômés de master, minimise ce taux pour Bordeaux (et vraisemblablement pour les autres universités) : 9% au lieu de 12% (note méthodologique). Bien qu’en baisse, le taux de diplômés de master qui sont cadres (65%) ou professions intermédiaires (20%) reste dans l’objectif de performance fixé par la LOLF : 86%. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres universités : ”Masters 2007 : combien de cadres ?“.

Quelques pistes pour aller plus avant. Dans un document de synthèse de 6 pages, il est bien sûr impossible de se lancer dans de longues interprétations des résultats (chronique : “Les facteurs d’insertion des diplômés“). Quelques variables explicatives sont cependant prises en compte dont la discipline de formation ; il est cependant dommage que les 4 grands domaines de formation n’aient pas été isolés (la synthèse de l’ORPEA fusionne le domaine des “Lettres et langues” et celui des “Sciences humaines et sociales). Les résultats ne sont pas présentés par université : cela peut se comprendre car il n’y a pas de chevauchements de disciplines pour les 4 universités de Bordeaux ; derrière un domaine, il y a une université. Mais… l’université de Pau et des Pays de l’Adour est noyée dans l’ensemble ; ses diplômés ont-ils le même devenir professionnel que ceux des universités bordelaises ? Les variables “genre”, “nationalité”, “âge à l’obtention du diplôme”, type de baccalauréat” sont utilisées pour décrire la population des répondants à l’enquête, mais elles n’interviennent pas dans l’analyse. On attend donc avec impatience le rapport complet de l’enquête ! Chronique à suivre : “Masters professionnels et Masters recherche”.

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