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Pierre Dubois

Copier / coller sans guillemets (2)

Les “copiés-collés sans guillemets” d’Ali Aït Abdelmalek deviennent une “affaire” (chronique apportant les preuves : cliquer ici). Elle pourrait même devenir un “cas d’école”1. Première étape conduisant dans cette voie : l’attention portée par une spécialiste internationale, Michelle Bergadaà, professeur de communication et de marketing à l’université de Genève et auteur du site coopératif : “Internet : fraude et déontologie selon les acteurs universitaires” (cliquer ici). Celle-ci fait part du cas dans sa Lettre n°37 du 6 décembre 2010 (cliquer ici). 

2. Sous la forme d’une enquête à la Columbo, la professeur de Genève met le cas à la question. Elle invite chacune et chacun est à répondre à 6 questions : “Que pensez-vous du procédé consistant à reprendre des pages entières d’un autre auteur sans jamais mettre de guillemets” ?  ”Pensez-vous que Edgar Morin aurait raison d’accepter que ses écrits se diffusent de cette manière ? Est-ce que cet argument absout de la qualification de “plagiat” ?…

3. Cas d’école en construction : des parties prenantes montent au créneau. Ali Aït Abdelmalek, prévenu de la publication de ce blog, répond (commentaire 8 dans la chronique précédente) : “c’est Edgar Morin qui m’a demandé d’enlever les guillemets”. Intervention du directeur de la collection dans laquelle a été publié le livre (commentaire 3) ; Philippe Labbé défend un ami de 20 ans : “il n’est ni un tricheur, ni un menteur”. Alain Quemin, professeur de sociologie (commentaire 4), remet, avec raison, au coeur du cas, la question de l’éthique intellectuelle.

4. Cas d’école encore loin d’être achevé. Pour l’instant, Edgar Morin ne s’est pas prononcé : a-t-il demandé au professeur de sociologie de Rennes d’enlever les guillemets ? Des recherches d’autres plagiats commis par ce sociologue sont en cours. Personne ne s’enquiert encore des sanctions que pourrait encourir le “recopieur”. Et la question essentielle ; il ne servirait en effet à rien de faire du copier-colleur une “victime expiatoire”. “Pourquoi en est-on arrivé là dans la sociologie” ?

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