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Pierre Dubois

CPU. “Une ambition : la Licence”

Colloque annuel de la Conférence des Présidents d’Université (chroniques sur la CPU). Toulouse, 11, 12, 13 mai 2011, “Une ambition : la Licence. Oser la diversité, oser la cohérence, oser la réussite”. Page d’accueil du site : un constat que je partage. Le cycle Licence, “un système complexe qui regroupe une grande diversité d’acteurs et de formations. Les analyses, l’état des lieux et les auditions préalables à l’organisation du colloque ont montré que le premier cycle universitaire qui fait référence à l’étranger n’est pas considéré en France comme le lieu susceptible d’accueillir les meilleurs étudiants et d’irriguer l’enseignement supérieur”… Le colloque, une “volonté d’impliquer l’ensemble des acteurs concernés et conscients de l’intérêt d’une approche globale “du niveau licence” en pensant lisibilité, finalités, cohérence, innovation, réussite“.

Impliquer tous les acteurs concernés“. Je me sens impliqué ! En fin de chronique : je lance un appel à contributions. Je défends le projet d’une réforme profonde du premier cycle de l’enseignement supérieur : sortir du lycée les classes supérieures (CPGE, STS) et sortir de l’université les DUT et les licences, fonder des établissements nouveaux préparant en 3 ans à la licence, 1. à une licence générale conduisant aux études universitaires de master et de doctorat et 2. à une licence professionnelle donnant accès au marché du travail. J’appelle ces établissements nouveaux, les Instituts d’enseignement supérieur (toutes les chroniques du blog sur les IES : commencer la lecture par les plus anciennes).

Le projet IES est ambitieux et se heurte donc à de nombreux obstacles, pour ne pas dire à des lobbies puissants. Horizon de cette réforme : 10 ans. Le paysage d’enseignement supérieur alors créé ? Une quinzaine d’universités dédiées aux masters, à différentes écoles, aux doctorats (20 à 25.000 étudiants en moyenne), et 600 Instituts d’enseignement supérieur (2.000 étudiants en moyenne). Ces IES sont une condition pour porter à 50% le nombre de jeunes obtenant un diplôme de l’enseignement supérieur, et donc sont une condition pour en démocratiser l’accès et la réussite dans les études.

Le colloque de la CPU souhaite débattre d’une “approche globale” du premier cycle de l’enseignement supérieur. Parfaitement d’accord. J’ai donc demandé, il y a plus de deux mois et à plusieurs reprises, au président de la CPU de m’inviter pour pouvoir intervenir dans le colloque, y présenter les différentes facettes du projet IES. Louis Vogel, auquel j’ai consacré plusieurs chroniques sur ce blog, ne m’a pas répondu.  

Aujourd’hui, le programme du colloque affiche les thématiques des huit ateliers et la liste des intervenants. Ils sont très peu nombreux et je doute fort qu’ils aient : ou une connaissance globale des différentes filières (CPGE, STS, DUT, Licence), ou une “ambition pour la licence” en France. Que vont dire les intervenants annoncés ou pressentis ? Je laisse le lecteur découvrir les contributions écrites et les documents préparatoires : cliquer ici. Je suis choqué par l’absence, parmi les intervenants, d’acteurs de terrain (VP CEVU et responsables d’expérimentations en licence).

Certains lecteurs me diront : mais pourquoi ne vous inscrivez-vous pas à ce Colloque ? C’est impossible pour moi, pour des raisons matérielles. Je suis retraité (avec un salaire moindre qu’un actif), professeur non émérite (donc pas de labo pour financer des missions), et blogueur bénévole (et donc non journaliste salarié). Je ne veux pas dépenser 1.000 euros pour me rendre à Toulouse. Cette situation de marginalisation effective me donne le blues du retraité !

Je termine par un appel à contributions : “Quelle(s) réforme(s) pour la Licence” ? Je publierai immédiatement sur ce blog toutes les contributions qui porteront sur la réforme de la licence et qui me seront envoyées dans les 15 jours. Alors, chers lectrices et lecteurs, à vos plumes !