Enseignants du second degré. Emplois et procédures d’affectation dans les établissements du supérieur. Postes à pourvoir au 1er septembre 2012 (note de service du 21 juin 2011). La situation est encore plus ubuesque que l’an dernier (chronique : “Recrutement 2011 des PRAG / PRCE“). En effet, le calendrier de la publication des postes proposés par les universités a été avancé : saisie des postes sur Galaxie du 27 juillet 2011 au 1er octobre 2011.
Délais de candidature pour les enseignants du second degré ? La date limite de dépôt des dossiers n’est pas fixée par la note de service ! Toujours est-il que les établissements doivent transmettre leurs classements au plus tard le 10 décembre 2011 ! Tour rapide sur la toile : à Lille 1 et à Lille 2, les dossiers de candidature doivent être envoyés avant fin octobre 2011 ; délai fixé au 20 octobre pour Paris 2. Aucune information et a fortiori de listes de postes proposés sur les sites de Lille 3, de Paris 1, de Paris 3.
Les enseignants du second degré intéressés à enseigner dans le Supérieur en 2012-2013 ont donc environ un mois pour se décider. Le portail Galaxie regroupe toutes les propositions des universités par régions et par disciplines. Environ 400 postes proposés.
Ce que j’écrivais en novembre 2010 pour les recrutements 2011 demeure d’actualité pour les recrutements 2012. ”Problèmes. A la date de l’examen des dossiers de candidatures (décembre 2010), les universités 1. ne connaissent pas encore tous les postes susceptibles d’être vacants pour l’année 2011-2012, 2. n’ont évidemment pas décidé ce qu’elles allaient faire des supports budgétaires de ces éventuels postes vacants dans le cadre de leurs responsabilités et compétences élargies ! Appeler à candidature 9 mois avant la prise de poste effective, c’est digne d’une bureaucratie obsolète et non d’une entreprise libre et responsable”… “A quoi aboutissent deux modes de gestion des ressources humaines, celui des universités autonomes passées aux “responsabilités et compétences élargies” et celui centralisé du ministère de l’Education nationale ? A une situation parfaitement ubuesque“.
Certes, les universités se doivent aujourd’hui de faire une gestion prévisionnelle de leurs emplois. Mais, à la différence des entreprises qui décident des dates de leurs recrutements, les universités sont contraintes par un calendrier national aux limites de l’absurde. Elles n’ont pas connaissance aujourd’hui de leur budget 2012 et on leur demande de recruter pour l’année 2012-2013 ! ça frise le n’importe quoi !
Bien des universités sont, à cause des RCE, en situation financière difficile. Elles s’engagent cependant à “sanctuariser” envrion 400 postes budgétaires pour les enseignants du second degré pour 2012-2013. Elles sont mises en demeure de prendre un tel risque. Mais, peut-être, la procédure ubuesque de recrutement 2012 avait-elle pour but d’inciter les universités à ne pas prendre aujourd’hui de décision risquée ! Au début de l’été 2012, il serait toujours temps pour elles de recruter des enseignants sur contrat précaire !
En définitive, on peut faire une hypothèse paradoxale : la gestion centralisée et bureaucratique des recrutements d’enseignants du second degré dans le supérieur est une politique “libérale”, visant la diminution progressive du nombre de fonctionnaires dans le supérieur. Les PRAG et PRCE ne méritent pas cela ! D’ailleurs ceux qui sont déjà en poste dans le supérieur dépriment : “les PRAG du SUP fort mécontents“.