Avec raison, les directeurs et présidents d’IUT, les enseignants-chercheurs en IUT s’énervent de plus en plus. Ils en ont assez d’être menés en bateau, d’être déstabilisés par le ministère et par les présidents d’université. Plusieurs textes récents en témoignent : état des lieux des IUT (2009 à 2011), état des lieux des IUT de la région Midi-Pyrénées à l’occasion de l’IDEX-Toulouse, délibérations de l’AG des directeurs du 14 octobre 2011. Lire aussi les 76 chroniques du blog sur les IUT (plusieurs centaines de photos).
Ce que les IUT exigent et revendiquent. 1. Les circulaires prises par le MESR doivent être transformées d’urgence en décret pour une raison simple : “on peut s’asseoir tranquillement sur une circulaire et laisser se pourrir la situation”. Dans la hiérarchie des normes réglementaires, un décret a beaucoup plus de force qu’une circulaire, fût-elle pleine de bonnes intentions. 2. Ce décret doit affirmer l’autonomie des IUT (au sens de l’article 33 de la loi de 1984), l’autonomie financière en particulier (”il y en a marre de se faire piquer l’argent par l’université par le biais des contrats d’objectifs et de moyens vaseux”), l’organisation de la licence technologique en 3 ans dans et par les IUT. Le malaise des IUT, le mépris dont il faut l’objet de la part des futures universités de recherche sont tels qu’ils pourraient bientôt se manifester dans la rue.
Le modèle des IUT n’est pas parfait, mais ses atouts l’emportent largement sur ses points faibles. Une chance historique se présente pour les IUT dans le triple contexte actuel : fusion des universités, crise financière, objectif de porter à 50% le taux de diplômés du supérieur dans les jeunes générations. Les IUT devraient être les porteurs de la voie professionnelle des Instituts d’enseignement supérieur à créer (licence professionnelle ou technologique en 3 ans).
L’IES répond aux exigences des IUT (87 chroniques sur les IES). L’IES est un établissement public d’enseignement supérieur, distinct des universités et des lycées. Il dispose de l’autonomie statutaire, administrative, financière et pédagogique. Il intègre les STS des lycées (nouvelle offre de formations en 3 ans par élimination des doublons BTS/DUT). Il est le moteur de l’alternance. Il est un établissement de proximité (carte d’implantation des IES et offre de licences technologiques en concertation avec la région et les partenaires économiques et sociaux).
Les directeurs, les chefs de département d’IUT feraient d’excellents présidents d’IES. Et surtout : viser l’objectif de 50% de jeunes obtenant une licence exige de doubler le nombre de places dans la voie technonologique (par rapport au nombre de places actuel dans les IUT et STS). L’IES, c’est un formidable défi historique pour les IUT, un moyen de sortir de la crise actuelle par le haut !