Footnote, dernier film de Joseph Cedar, “acteur, réalisateur, scénariste”. Le film est projeté actuellement dans les salles… plutôt d’Art et d’Essai. Cinéma Star, une institution à Strasbourg, mais une institution financièrement en danger. Il faut soutenir le Star !… Je suis le seul spectateur, le 6 décembre à la séance de 15 heures 55 !
Mais pourquoi donc suis-je allé voir ce film israélien ? Ce n’est pas parce qu’il a obtenu le Prix du scénario au Festival de Cannes 2011, mais parce qu’il met en scène des universitaires. Peu de films sur cette profession. 5 chroniques seulement en près de 3 ans : “Université de “Tous les soleils“, “Débaptiser la Fontaine Cuvier” (Vénus noire”), “The Social Network“, “A Serious Man“.
Deux professeurs, un père et un fils, tous deux spécialistes des études talmudiques. L’histoire ? Elle est malheureusement presque totalement révélée dans la bande annonce ? Il vaut mieux ne pas la regarder avant d’aller voir ce film remarquable, à la fois comédie et thriller. Universitaires, courez vers Footnote et posez-vous les mêmes questions que le père et le fils.
Comment devient-on universitaire de père en fils ? Faut-il s’énerver contre le petit-fils qui n’a pas de projet professionnel, la vingtaine dépassée ? Faut-il choisir le même sujet d’études que son père, alors qu’il n’existe qu’une poignée de spécialistes dans le monde ? La méthodologie de recherche est-elle inattaquable ? Peut-on cacher un document historique à un collègue concurrent pour publier avant lui ? Citer ou ignorer les collègues, même en Footnote ? Est-il acceptable de massacrer les doctorants d’un collègue que l’on hait ? Faut-il rechercher les récompenses symboliques ou monétaires (obtenir un Prix, entrer à l’Académie des Sciences…) ? Comment fonctionnent les jurys d’attribution des prix (cette séquence hilarante et violente est une des meilleures du film) ? Se rendre sur les plateaux Télé est-il indispensable ? C‘est quoi la vérité dans les sciences historiques ? Bref, c’est quoi le métier d’universitaire ? J’ai beaucoup ri, j’ai été ému, j’ai eu la larme à l’oeil.