Romain Pierronnet, ex vice-président étudiant de l’université Henri Poincaré de Nancy et étudiant en master 2 “Développement et management des universités” à Paris-Est Créteil, publie sur son blog une adresse de Jules Ferry datée de 1883. La 3ème République veut développer l’enseignement supérieur : les universités, au sens médiéval et moderne du terme, n’existent plus ; la Révolution et Napoléon sont passés par là.
Jules Ferry pose onze questions dont celle-ci : “quel serait le chef de l’université ? Que faudrait-il penser d’un chef élu qui pourrait être appelé président de l’Université ? Comment serait-il nommé ? Quelles seraient ses attributions ? Du rôle du président par rapport au Conseil” ?
Jules Ferry pense “libertés et responsabilités des universités”. “J’attache la plus grande importance à tout ce qui peut développer dans l’enseignement supérieur le sentiment de la responsabilité, l’habitude de s’administrer soi-même“… “Constituer un jour des Universités rapprochant les enseignements les plus variés, pour qu’ils se prêtent un mutuel concours, gérant elles-mêmes leurs affaires, pénétrées de leurs devoirs et de leur valeur, s’inspirant des idées propres à chaque partie de la France, dans la variété que comporte l’unité du pays, rivales des Universités voisines, associant dans ces rivalités l’intérêt de leur prospérité au désir qu’ont les grandes villes de faire mieux que les autres, de s’acquérir des mérites particuliers et des titres d’honneur. Je ne dissimule pas que le temps est nécessaire pour un tel succès, que, dans ces sortes d’entreprises, quelque légitimes que soient les ambitions, il ne faut rien précipiter, rien hasarder”.
“Ne rien précipiter” ! Il faut attendre la loi du 10 juillet 1896 pour que les “corps de facultés” (loi du 28 avril 1893) se voient attribuer la personnalité juridique et prennent le nom d’universités. Elles ne sont pas pour autant pas dirigées par un président élu. C’est la loi Faure de 1968 qui instaurera l’élection du président.