Suite de la chronique “Le président fait l’intérimaire“. Dans cette chronique du 25 janvier 2012, j’écrivais que, comme d’autres présidents, Khaled Bouabdallah faisait l’intérimaire en tant qu’administrateur provisoire de l’université Jean Moulin Saint-Etienne depuis le 1er janvier 2012. C’est un président qui soigne sa communication, auprès des médias en particulier. J’invitais au débat : la loi ne devrait-elle pas interdire la candidature unique aux élections présidentielles universitaires ?
Seul candidat à sa succession, Khaled Bouabdallah sera réélu président le 5 mars 2012. Résultats détaillés des élections du 7 février 2012 publiés sur le site de l’université. Fort logiquement, les listes soutenant le président emportent les 14 sièges du Conseil d’administration, dans les deux collèges enseignants (collège A, collège B). Dans le collège BIATOSS, UNSA Education obtient 2 sièges et BIATOSS UJM 2012, un. Dans le collège des usagers, la participation a été bonne (19,2%). Interasso à vos côtés chaque jour obtient 3 sièges, UNEF un, MET un.
Dans le contexte d’une seule liste dans les deux collèges enseignants, la seule information a priori intéressante est le taux de participation. Collège des professeurs : 177 inscrits, 114 votants (taux de participation : 64,4%), 103 exprimés. Collège des maîtres de conférences et assimilés : 494 inscrits, 312 votants (taux de participation : 63,2%), 283 exprimés.
La participation est inférieure à celle observée quand plusieurs listes sont en concurrence, mais elle dépasse largement les 50% et donne à Khaled Bouabdallah une légitimité incontestable. Personne ne peut en effet départager les abstentionnistes : sont-ils des opposants ou sont-ils restés chez eux parce que l’élection était pliée d’avance ? Les seuls opposants sont sans doute ceux qui ont voté “blanc” ou “nul” (11 dans le collège des professeurs, 29 dans le collège des MCF). Bref, une minorité.
Quel programme le président réélu compte-t-il mettre en oeuvre au cours de son nouveau mandat ? Il n’a pas encore repris son blog. Le bilan de son mandat précédent ne figure pas sur le site de l’université, mais fait l’objet d’un article de presse. La profession de foi est du type “on a déjà fait progresser l’UJM et on va continuer”. Elle est auto-centrée sur l’UJM. Pas d’intention précise vis-à-vis du PRES. Je dirais même que l’université de Saint-Etienne ne doit pas forcément être mécontente de l’échec de l’IDEX Université de Lyon Saint-Etienne (chronique : “L’IDEX ou le n’importe nawak“). Elle aura ainsi les coudées plus franches.
Je n’ai jamais eu l’opportunité de rencontrer et de discuter avec Khaled Bouabdallah. Cela arrivera peut-être un jour ! Je suis pourtant à peu près sûr que c’est un homme de conviction, à même de créer du consensus. On n’est pas pour rien candidat unique ! Mais, peut-être, l’université Jean Moulin possède-t-elle un micro-climat universitaire qui fait éclore des responsables universitaires à même d’affronter la durée. Christian Forestier, aujourd’hui encore aux manettes de l’enseignement supérieur, ne fut-il pas un des premiers présidents de Saint-Etienne dans les années 1970 ?