On connait l’importance des classements et les remous qu’ils occasionnent. Un nouveau classement publié aujourd’hui par QS, société anglaise – spécialiste connu pour ses classements pour l’enseignement supérieur – a attribué à Paris le titre de meilleure ville étudiante au monde pour l’année 2012 devant New York, Boston, Hong Kong, etc. Ce classement va-t-il susciter des réactions et ajouter une pression complémentaire dépassant les établissements eux mêmes en jouant avec de nouveaux critères ?
Véritable ruche des étudiants (le classement considère qu’il existe 16 universités et grandes écoles de renom dans le Grand Paris), la capitale française s’est placée devant 49 autres villes qui s’étaient qualifiées pour ce classement. Les critères de participation sont d’être une ville d’au moins 250 000 habitants et d’avoir au moins deux établissements d’enseignement présents dans le classement-phare de QS : le World University Rankings.
Alors que la majorité des classements actuels accordent une grande importance aux performances de la recherche, le nouveau classement de QS met l’accent sur les étudiants, et prend en considération la mixité étudiante (un instantané de la coloration étudiante de la ville, favorisant les villes avec un nombre élevé d’étudiants et d’étudiants internationaux plus particulièrement), la qualité et le coût de la vie, ainsi que le niveau d’emploi. Le classement prend également en compte la performance collective des établissements de chaque ville présents dans le QS World University Ranking.
Avec des frais d’inscription oscillant de moins de 1 000 euros à 7 000 euros par an pour un étudiant français et 8 000 euros pour les étudiants internationaux, ces coûts abordables sont sans conteste l’un des points forts de la ville de Paris. Ce même critère a clairement joué contre les écoles américaines, dont les frais d’inscriptions dans les institutions privées peuvent atteindre 30 000 dollars par an, et pourraient expliquer pourquoi une seule ville américaine se place parmi le top 10 (Boston en 3ème position).
Avec des performances universitaires en demi-teinte (en comparaison des écoles américaines et anglaises) dans les classements internationaux tels que celui de Shanghai (The Academic Ranking of World Universities, élaboré par la Jiao Tong University) ou le classement des meilleures universités du Times Higher Education ; cette première place est la bienvenue pour un système universitaire français réputé parfois fragmenté et complexe, et où de nombreux diplômés sont en concurrence sur le marché de l’emploi.
Pourtant, les résultats de QS montrent que les employeurs internationaux et français sont pleinement satisfaits des diplômés issus du système français. Paris s’est également classé en première position dans cette catégorie, prouvant encore une fois que le système français ne cesse de former des étudiants bien adaptés au marché du travail.
Et les choses continuent d’évoluer. La France est au beau milieu d’une immense restructuration de son système d’éducation supérieure. Cette modernisation permet la création de 8 ensembles universitaires appelés les IDEX (Initiatives d’Excellence), combinant les ressources des universités, grandes écoles, et les recherches associées. Cette initiative générera davantage de recherches et programmes interdisciplinaires et permettra à ces ensembles de rivaliser avec des homologues très réputés comme Harvard ou Cambridge. Peut-être dans quelques années, les établissements français ne seront-ils plus seulement premiers des classements des meilleures villes étudiantes, mais également au sommet des classements majeurs de l’enseignement supérieur ?