52ème chronique sur les élections universitaires 2012. Les élections aux Conseils centraux de l’université de Paris Nord (appelée aussi Paris 13 Villetaneuse) ont eu lieu le 7 février 2012 (chronique : “UP13. Pour une université soutenable“). Les résultats ont été serrés (procès-verbaux). Singularités à encourager dans d’autres universités : résultats publiés pour chacun des trois sites de l’université et, pour les étudiants, par composante d’enseignement et de recherche. En ligne, la liste des 22 élus au CA : ils éliront le/la président(e).
Au Conseil d’adminstration, Jean-Loup Salzmann, président de l’université, l’a emporté dans le collège A des enseignants (professeurs et assimilés). La liste Démocratie, Action, Service Public (DASP), qui soutient sa réélection, a obtenu 163 voix sur 219 votants (269 inscrits) et a emporté 6 des 7 sièges. La liste Démocratie, Ambition, Ouverture (DAO), qui soutient la candidature de Françoise Dibos, a obtenu 64 voix et un siège. Une seule chronique du blog de JLS depuis les élections, consacrée au succès de Sorbonne Paris Cité à l’IDEX (Paris 13 en est membre). Ce succès à l’IDEX est un atout et un handicap pour Jean-Loup Salzmann (cf. infra).
Dans le collège B (autres enseignants), les résultats sont inversés. La liste DAO Dibos l’a emporté (333 voix sur 629 suffrages valablement exprimés et 888 inscrits) ; elle obtient 6 des 7 sièges. La liste DASP JLS a obtenu 295 voix et 1 siège. Sur l’ensemble des deux collèges enseignants, les listes Salzmann (458 voix) et Dibos (397 voix) obtiennent chacune 7 sièges. Egalité parfaite due à la prime attribuée à la liste arrivée en tête. Il s’agit là d’un point fort criticable de la LRU (chronique : “Abroger la gouvernance LRU“).
Ce sont donc les élus BIATOSS et étudiants qui font “faire le président”. Ce cas de figure s’est déjà produit dans plusieurs universités. Dans le collège des BIATOSS, 3 listes s’affrontaient. La CGT obtient 2 des 3 sièges (281 voix sur 591 suffrages valablement exprimés ; 866 inscrits). L’UNSA obtient 1 siège (231 voix). Credit Paris 13 a zéro siège (79 voix).
Dans le collège des usagers, 5 listes étaient en compétition pour le CA. L’UNEF obtient 2 des 5 sièges (1.727 voix sur 3.815 suffrages exprimés et 17.571 inscrits), Inter Asso obtient 1 siège (776 voix), Cè, 1 siège également (634 voix), et enfin L’ouverture, 1 siège aussi (595 voix). MET (83 voix) a zéro siège.
L’élection du ou de la président(e) de l’université n’est pas donc pas jouée. Elle l’est d’autant moins qu’il existe une troisième candidature à la présidence, celle de Geetha Ganapathy-Doré, candidature de culot, de courage, de persévérance, d’idées et d’actions (chronique et profession de foi : “Pour une université Paris 13 soutenable“). J’ai écrit, le 5 février, que si j’étais élu au CA de Paris 13, je voterais pour elle. Je confirme. Dans le contexte d’une égalité de sièges chez les enseignants, d’une dispersion des sièges chez les BIATOSS et étudiants, Geetha Ganapathy-Doré a des chances de l’emporter. Une femme, enseignante en langues, l’emporterait ainsi sur un homme, professeur de médecine, PU/PH. Un résultat inversé par rapport à celui observé dans plusieurs élections présidentielles de 2012 (chronique à venir : “Les PU/PH raflent la mise“).
Geetha Ganapathy-Doré a diffusé récemment un texte sur la liste intersyndicale de l’université. Elle s’exprime sur l’IDEX de Sorbonne Paris Cité. “Force est de constater que l’IDEX signe l’acte de disparition programmé de notre université dont nous avons marqué les 40 ans avec un nouvel emblème. Rendez-vous compte que le président ou la présidente, qui va être élu/élue le 14 mars, sera en toute vraisemblance le dernier président de notre université”… “Alors qu’une logique de la décentralisation se développe partout dans le monde au nom de la démocratie et grâce aux nouvelles technologies, les esprits bien intentionnés, mais obnubilés par l’excellence instantanée, vont à contre-courant et sont en train de mettre en place un modèle centralisateur“…
L’élection de la / du président(e) de l’université Paris Nord 13 se jouera fort vraisemblablement sur l’IDEX Sorbonne Paris Cité. Il me semble intéressant de lire ou de relire la chronique critique que j’ai publiée le 22 mars 2011 : “Paris 13 et Sorbonne Paris Cité“. J’écrivais alors : “Les IDEX ne font pas le printemps de l’enseignement et de la recherche ; elles pourraient même annoncer un hiver prolongé, une paralysie dans les glaces. Pourquoi ne pas faire plus simple” ? Lire aussi “L’IDEX ou le n’importe nawak“.
Au fait, c’est quand l’élection à la présidence de l’université ? Elle a été retardée du 21 février au 14 mars 2012 pour des raisons expliquées dans un long arrêté signé le 15 février par le président Salzmann. Il semble que les services juridiques de l’université se soient pris les pieds dans le tapis quand ils ont fixé la date des élections aux Conseils centraux !