Si Pinterest débarque en France seulement en ce début d’année, cela fait longtemps que le réseau a pris son envol aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne – en décembre il comptait déjà quelque 11,7 millions de membres, un record de rapidité pour une structure de ce type !
Qui est l’un des derniers-nés de la sphère 2.0 ?
Basé à Palo Alto en Californie, le site emploie 16 personnes et a déjà levé 27 millions de dollars. Créé il y a moins de deux ans, il est déjà valorisé à plus de 200 millions de dollars. Selon les chiffres, sa fréquentation a crû de 4000 % en six mois seulement. TechCrunch lui a même décerné le titre de « meilleure start-up de 2011 ».
Le souhait des fondateurs de Pinterest, Ben Silberman, Evan Sharp et Paul Sciarra est bel et bien de «mettre en relation le monde entier à travers les objets qu’ils trouvent intéressants». Pinterest, c’est avant-tout, du visuel. L’interface? Un tableau de liège virtuel sur lequel l’internaute épingle (“pin” en anglais, d’où le nom du site) vos coups de coeur. L’utilisateur fait une découverte, la classe dans une rubrique thématique selon le sujet à laquelle elle se rapporte. Ensuite, sa communauté a accès à “pins”. Les internautes peuvent aussi s’abonner à un compte Pinterest et interagir avec des contenus publiés (les commenter, les partager, etc). Au ryhtme d’une palette très large, on met en valeur une recette, une photo de mode ou encore une technique de jardinage qui l’a séduite, un bien immobilier, etc. En un clic, l’internaute peut rassembler sous une même interface, simple, esthétique et pour le moins vintage; ses goûts, ses préférences. Ainsi, en cliquant sur une photo, il sera renvoyé vers le site d’origine. Ces collections peuvent être partagées avec d’autres utilisateurs.
Se souvenir des belles choses…
Tout d’abord, Pinterest joue sur son côté sélectif puisqu’il faut être invité pour pouvoir s’inscrire. Ensuite, ce réseau permet d’agréger, trier tous les contenus auxquels les internautes sont confrontés chaque jour. De plus, on s’appuie sur du visuel, ce qui parle généralement beaucoup aux utilisateurs, et s’imprime plus facilement dans leur mémoire. Pinterest s’appuie sur un concept simple : partager des tendances, faire découvrir de nouvelles et jolies choses, de quoi séduire le grand public. Aussi, tout le monde peut trouver son compte dans ce “bazar virtuel”. Pourtant, selon une étude de l’agence Modea, deux tiers des utilisateurs sont des femmes. Elles consacrent en moyenne 15,8 minutes par jour au réseau social, soit déjà plus que sur Facebook (12,1 minutes).
Mais comment Pinterest peut s’imposer face aux mastodontes des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter ? Là ou Facebook joue sur le lien social entre les individus, Pinterest applique le précept qu’un livre, ou un tableau peuvent rapprocher les gens. Ceci étant, les deux services fonctionnent en complémentarité. Pinterest s’intéresse davantage aux contenus, parlent aux passions des internautes. Par ailleurs, le réseau intégre déjà des fonctionnalités qui permettent aux membres de dialoguer, de promouvoir des items, d’exprimer des préférences à travers une fonction “Like”.
Et les marques, dans tout cela ?
De l’autre côté de l’Atlantique, les marques ont déjà bien compris leur intérêt d’être présentes sur Pinterest et sont ainsi plu d’une centaine à avoir crée leur page. Alors, outil de vente ou de relations publiques ? Les entreprises peuvent promouvoir leurs produits, et faire des utilisateurs des ambassadeurs de marque, technique marketing dont l’efficacité n’est plus à démontrer. Faire des annonces via Pinterest peut s’avérer un bon élement de communication pour travailler son image de marque à long terme. L’idéal reste d’en faire un outil de vente, capable de générer des revenus. Un potentiel exploitable puisque le réseau renvoie vers les sites marchands en un simple clic !
Reste pour ce réseau social à trouver un business model qui lui donnera une assise durable. Quand à savoir si oui ou non il faudra compter avec Pinterest dans les années à venir, la question demeure posée. La multiplication des réseaux sociaux obligera les internautes, par manque de temps, à choisir et à privilégier des sites efficaces, d’agrégation d’informations, et qui leur seront utiles dans la vie quotidienne.