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Pierre Dubois

Sudversion en Franche-Comté

Mise en bouche pour les élections aux conseils centraux (27 mars 2012) et à la présidence de l’université de Franche-Comté (UFC, Besançon). N°21, février 2012 des Nouvelles de la Sudversion, mensuel du syndicat SUD Education de la région. Chroniques du blog et 300 photos de l’université de Franche-Comté. Elections aux conseils centraux de l’UFC : chroniques à suivre.

Je reçois chaque mois les Nouvelles de la Sudversion et je les apprécie : 8 pages, beaucoup de rythme, de liberté de ton, d’impertinence, d’humour pour traiter, sur le fond, des questions essentielles, questions de société, d’université et de droits des personnels. Je trouve toujours l’exercice critique réussi ! J’en partage bien des analyses sur la LRU, les regroupements d’universités, et les investissements d’avenir. Une proximité de ton, même si je crains que Sud Education ne soit pas d’accord avec le projet politique porté par ce blog : la création d’Instituts d’enseignement supérieur (99 chroniques sur les IES).

Au sommaire du numéro de février. L’abondance dans la rareté : pénurie et gaspillage des denrées alimentaires. Six ans de présidence SNESUP. Mastérisation de la formation des enseignants. Autonomie des universités : conséquences néfastes des responsabilités et compétences élargies (RCE). Craintes de l’université fédérale avec l’université de Bourgogne sous le statut de Grand établissement. Droits des personnels en matière de mobilité (détachement, délégation, mise en disponibilité…).

Article central du numéro de la Sudversion de février. Six ans de présidence SNESUP : l’heure du bilan ou combien de chapeaux a-t-il mangé ? Le président visé par les critiques de Sud Education : Claude Condé, président de 2006 à 2012, en fin de mandat, et non candidat à sa succession. Le coeur de la problématique : un syndicaliste devait-il accepter de devenir ou de demeurer Président d’université sous la loi LRU et les RCE ? Cette question se posait dans un bon nombre d’élections aux Conseils centraux et à la Présidence d’université en 2008. En 2012, dans le collège A et à un moindre degré dans le collège B des enseignants, les listes “syndicales” se sont faites rares, alors qu’elles sont toujours présentes dans les collèges des Biatoss et des étudiants.  

Les critiques de Sud Education contre le président SNESUP de l’UFC sont cinglantes. “La conquête du pouvoir par le syndicat est parfaitement illusoire car son pouvoir est inexistant. Ce syndicat-là n’est pas le moyen par lequel les travailleurs s’organisent et se défendent. Il n’est qu’un instrument de promotion personnelle pour quelques-uns de ses membres”… “Les six années de Claude Condé passées à la tête de l’UFC illustrent, en somme, toutes les impasses de la cogestion. Une présidence SNESUP n’est, en définitive, pas différente de n’importe quelle présidence”. 

La chronique de Sudversion se positionne sur la corde de l’équilibriste. Critiquer un syndicat concurrent et soutenir qu’un syndicat ne doit pas se mouiller dans la cogestion dans un régime universitaire mis en oeuvre par un gouvernement de droite. Je suis parfaitement d’accord. Et en même temps respecter des personnes marquées à gauche, leur dévouement, leur engagement pour la défense de l’intérêt général et des personnels de leur université.

J’ai interviewé Claude Condé, le 16 mars 2010. L’article de Sudversion cite d’ailleurs des propos du président repris de ma chronique. Je le dis clairement : j’ai de la sympathie et de l’admiration pour Claude Condé. Parce qu’il s’est engagé dans une fonction de président sous un gouvernement de droite. Il n’en avait donc rien à en attendre pour lui-même.

Et ce sera le cas quand il ne sera plus président. Je respecte profondemment les présidents qui n’attendent pas “une place” au terme de leur mandat. Je souhaite à Claude Condé de réaliser ce qu’il me confiait dans l’entretien : “mettre en oeuvre, durant les quelques années avant la retraite, sa passion : le développement de la francophonie, quitte à partir à l’étranger pour cela”.

Et paradoxe du blogueur : je souhaite à Sud Education de faire un bon score aux élections aux Conseils centraux de l’UFC, fin mars 2012.