Question posée à un étudiant qui m’envoie régulièrement des informations : “pourquoi vous intéressez-vous aux élections universitaires ?”
Voici pourquoi je m’intéresse à ces élections. Si j’écris cette chronique, c’est que l’intérêt pour ces élections est loin d’être évident notamment parmi les étudiants. Autant être clair : 95% des étudiants s’en fichent totalement. Les seuls intéressés sont une poignée de “militants” professionalisés émanant de diverses organisations (UNEF, MET, FAGE, PDE voire SUD Etudiant, FSE ou autre). Et je ne parle pas ici de tous les militants et adhérents de ces organisations, mais bien de quelques personnes que mes camarades (voire moi-même) aiment appeler des “bureaucrates“. Ce sont des “électoralistes professionnels”.
Je suis le premier à dénoncer ce système d’élections en vase clos, de campagne dans un “entre-soi” et, en même temps, je contribue à ce système en remplissant la fonction de collecteur d’informations électorales(résultats, professions de foi…) au sein de la fédération SUD Etudiant. D’où ma lecture assidue et ma contribution régulière à ce blog.
Etant élu au CEVU d’une université et ayant été élu au CA d’une grande école rattachée à celle-ci, je considère que ces conseils sont peu démocratiques et notamment qu’il est quasi-impossible d’y infléchir/changer quoique ce soit. Mais les élections universitaires ont d’autres intérêts (je défends le fait de se présenter) : gain d’informations, avantages matériels, facilitations des contacts, présence d’une “voix dissonante”, souvent décriée mais parfois très appréciée.
Et je considère que le processus électoral est sociologiquement et politiquement très intéressant. Il est souvent assez caricatural (influence de quelques militants professionalisés, parfois venus d’ailleurs) et, en même temps, très complexe (situations locales différentes).
Mon intérêt pour les élections, côté personnel, est venu plus tard. D’un côté des convergences sont possibles, notamment avec les BIATOS voire même les enseignants : je ne crois pas à des intérêts “divergents” de “corps”, mais plutôt à une convergence nécessaire pour la défense du service public par exemple. Demander l’ouverture des BU jusqu’à 23h sans demander l’embauche de personnels titulaires et débattre avec ceux-ci, c’est encourager leur surexploitation ou leur précarisation.
De l’autre, les “présidentielles universitaires” ont des impacts sur les listes étudiantes. Cela va des accords/promesses/négociations (sur la VPE par exemple) jusqu’à des listes montées de toute pièce par un candidat à la présidence : ainsi un candidat à la présidence de Lille 1 a monté une liste étudiante “Mon avenir”, sans doute parle-t-il du sien !
En bref je pense qu’il est nécessaire de comprendre la complexité d’un processus pour mieux le critiquer. C’est pour cela que je m’intéresse aux élections universitaires, partie très visible de la “gouvernance” des universités.