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Pierre Dubois

Armand Jung, le PS et le SUP

Vivant à Strasbourg depuis 3 ans, je n’y avais pas voté aux législatives de 2007. Depuis l’élection présidentielle, les DNA consacrent chaque jour une ou deux pages aux élections législatives, expliquant les redécoupages électoraux. L’Alsace n’aura plus en effet, dans la nouvelle Assemblée, que 16 députés au lieu de 17.

Malgré mes efforts et les cartes publiées par les DNA, je n’avais toujours pas compris que le quartier des Quinze où j’habite faisait partie de la 1ère circonscription de Strasbourg (125.000 habitants). Je l’ai appris par le courrier du jour, par les professions de foi des candidats à la députation. “Mon député” est Armand Jung, candidat à sa réélection. Le seul député socialiste d’Alsace ! Je ne peux pas dire qu’au cours des 3 dernières années, il ait donné beaucoup de nouvelles à ses électeurs !

En début d’année et ignorant qu’Armand Jung était “mon député”, je l’avais copieusement critiqué lors d’une rencontre sur le PS et la Jeunesse, organisée par l’AFGES de Strasbourg. J’estimais qu’il monopolisait la parole, racontait des anecdotes inutiles et anciennes, n’était partisan que d’un toilettage de la loi Libertés et Responsabilités des Universités (LRU). Les compliments adressés à la Valérie Pécresse de 2007, la mère de la LRU, m’avaient beaucoup énervé.

Mais qui est donc mon député ? Son parcours : site de l’Assemblée nationale. 26 ans de mandats politiques de 1986 à 2012. Premier mandat en 1986 : élu au conseil régional (il a alors 36 ans). Cumul de mandats entre 1988 et 2011 : conseiller régional et conseiller général entre 1988 et 1998, conseiller général et député entre 1998 et 2011. Un seul mandat depuis mars 2011 : il satisfait donc à la politique du PS de non-cumul des mandats. Il a de fort bonnes chances d’être réélu.

Que faisait Armand Jung avant 1986 ? Site du député : “après des études supérieures en droit et sciences politiques, il intègre le Secrétariat Général de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg alors dirigées par Pierre Pflimlin“. Je suppose donc qu’Armand Jung est fonctionnaire territorial.

A l’Assemblée nationale, “mon député” est membre de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Au cours des six derniers mois, il a été l’auteur de deux questions au gouvernement portant sur l’enseignement supérieur. 13 décembre 2011 : question sur le financement des aides directes aux étudiants. “Il rappelle que le fonds national d’aide d’urgence (FNAU) et le complément mobilité vont subir une retenue de 5 % pour financer le dixième mois de bourse qui n’était pas prévu dans la loi de finance pour 2011. Ce qui est accordé aux étudiants en difficulté d’une main est donc en quelque sorte repris de l’autre”.

20 décembre 2011 : question sur les revendications des orthophonistes relatives à la réforme de leurs études, réforme obligatoire pour tous les auxiliaires médicaux afin d’entrer dans le cursus universitaire licence-master-doctorat. Les orthophonistes s’opposent fermement au projet du Gouvernement visant à créer deux diplômes : un master I pour les “généralistes” et un master II pour les “spécialistes”.

Autre combat mené par Armand Jung. Début 2012, il publie, avec Jean-Jacques Urvoas, un essai, Langues et cultures régionales : en finir avec l’exception française. Télécharger l’essai. Un document fort pertinent : histoire, évolutions réglementaires, état des lieux de leur enseignement.

La surprise de ce jour – “Armand Jung est mon député” – me donne une grande satisfaction. Les Français de l’intérieur ne pourront plus me “chambrer” d’avoir choisi une région de droite pour vivre ma retraite. Mon maire, mon président de communauté urbaine, mon conseiller général, mon député sont tous socialistes.

Quiz. Armand Jung était-il présent à la manifestation du 1er mai 2012 à Strasbourg ?