
Photograph © Andrew Dunn, 27 October 2004. British Library.
Face à la révolution numérique, l’évolution centrale proposée par les bibliothèques est l’arrivée des technologies numériques dans leurs locaux. Les bibliothèques universitaires comprennent qu’elles ne peuvent pas rester hermétiques à la révolution numérique et s’opposer en bloc à l’arrivée du digital en leur sein. Cette prise de conscience commence par la mise à disposition de matériel informatique et d’un accès à Internet. Un changement qui témoigne de la volonté de s’adapter à leur public en intégrant à leur offre les nouveaux outils désormais privilégiés par les étudiants.
Un rôle à jouer dans la numérisation des livres
Mais cette seule adaptation ne suffit pas à assurer l’avenir des bibliothèques universitaires. Les plus innovantes d’entre elles ne voient pas les nouveaux supports technologiques comme de simples outils supplémentaires à mettre à disposition des usagers, mais sont entièrement pensées en harmonie avec les technologies numériques. En effet, la révolution numérique est beaucoup plus complexe que la simple arrivée d’un nouvel outil dans les habitudes des usagers. Elle bouleverse les méthodes de travail, les relations sociales, le rapport du public à la lecture… Le support livre est d’ailleurs lui-même remis en question depuis quelques années, et les écrits tendent à se dématérialiser. Google Books a en effet initié un vaste mouvement de numérisation de livres. Or, les bibliothèques ont un rôle à jouer dans cette évolution, en particulier les bibliothèques universitaires ou les grandes bibliothèques nationales, qui possèdent un stock d’archives historiques et scientifiques de qualité. Depuis toujours, le rôle des bibliothèques est de protéger et d’archiver des documents, et la numérisation s’inscrit dans la lignée de cette fonction historique. Certaines bibliothèques ont d’ores et déjà compris cet enjeu et ont commencé un travail de numérisation d’ouvrages scientifiques, ce qui permet de diffuser beaucoup plus facilement et largement les données. Ainsi, la British Library a lancé en 2008, en collaboration avec Google, un programme visant à numériser 250 000 ouvrages.
De multiples supports à mobiliser
Néanmoins, la numérisation des livres ne signifie pas que l’objet-livre doive disparaître, et que les bibliothèques universitaires soient vouées à devenir des bibliothèques digitales, entièrement virtuelles. La tendance est davantage aux bibliothèques qui pensent les technologies numériques en complémentarité avec le support livre. Certaines bibliothèques innovantes comprennent qu’elles peuvent tirer parti de la multiplication des supports et les intégrer à leur activité en mobilisant leurs différentes fonctionnalités : des écrans TV pour l’affichage d’information à destination des usagers, des ordinateurs fixes dans les espaces de travail personnel, des tablettes pour la lecture de journaux numériques ou encore pour faciliter la mobilité des usagers entre les rayons lorsqu’ils effectuent une recherche documentaire. La National Digital Library of Korea, également appelée Dibrary (mot-valise né de la contraction de « digital » et de « library »), montre la voie en exploitant totalement les multiples supports numériques. Elle utilise par exemple un grand panneau d’affichage interactif, un kiosque numérique destiné à la lecture de journaux sur écrans, ou encore des jeux vidéos sur tablettes dans l’espace de détente de la bibliothèque. Au sein de cet environnement dans lequel les écrans se multiplient, les bibliothécaires acquièrent un rôle de guides face aux outils numériques. Ils apportent aux usagers de la bibliothèque leur expérience et leur regard critique sur l’outil Internet.
Le e-learning, un atout pour les bibliothèques universitaires
Enfin, certaines bibliothèques universitaires, renouant avec la tradition qui fait d’elles des lieux de savoir, s’approprient les outils numériques, qui facilitent l’accès aux ressources et l’échange à distance, pour proposer une offre de e-learning. C’est le cas de la bibliothèque de l’université de Cottbus, en Allemagne. Les usagers de la bibliothèque peuvent choisir de se former (aux langues étrangères, par exemple) grâce aux nouvelles technologies, et sont accompagnés dans leur apprentissage par les bibliothécaires.
Cet article est la suite de l’article “Quel avenir pour les bibliothèques universitaires”
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