La lecture de ce jour des contributions rendues publiques sur le site « Refondons l’école de la République » m’a rendu très heureux : le thème de la suppression des procédures d’orientation était enfin exprimé par un internaute. Je viens donc de déposer sur le site du ministère le texte qui suit.
L’objectif du socle commun à acquérir par tous est un levier essentiel pour modifier profondément le fonctionnement de notre système scolaire. Mais faut-il encore en tirer toutes les conséquences.
Le principe de l’égalité des chances n’a pas empêché le fonctionnement profondément sélectif et socialement discriminatoire de notre système. Face aux lois, notre système, s’est toujours « arrangé » (« La résistance de l’Education nationale face aux décisions politiques » .
Il est fondamentalement paradoxal d’affirmer l’objectif du socle commun et de laisser en place les procédures d’orientation.
Le collège, et ses enseignants se trouvent placés dans un paradoxe pragmatique, faire réussir tout le monde et produire des différences justifiant la sélection-répartition opérée par l’orientation. Jusqu’à présent la sortie de ce paradoxe se fait du côté du choix de la sélection et de toutes les conséquences pour le collège : il n’a jamais pu être « unique ». Les « parcours » différents, dérogatoires, justifient et atténuent la bifurcation fin de troisième (voir d’autres articles sur mon blog).
La suppression des procédures d’orientation permettrait enfin la mise en œuvre d’une réelle éducation à l’orientation (”Nouvel objectif de l’éducation nationale : l’orientation tout au long de la vie“ ).
Elle permettrait sans aucun doute de dédramatiser les rapports école-parents.
La « notation » des élèves ne serait plus nécessaire, et l’enseignant français pourrait enfin se préoccuper d’abord de l’apprentissage, des dispositifs pédagogiques, d’une individualisation. Il y aurait là une réelle révolution pédagogique (”La notation et la procédure d’orientation” ).
Mais il y a également une conséquence structurelle. L’école unique (la suppression des petites classes des lycées) a engendré le thème du collège unique. Et aujourd’hui une réelle mise en œuvre du collège unique suppose à son tour un « lycée unique ». Nécessairement il y aura la réorganisation du deuxième étage de notre secondaire (« Conséquences du collège unique » ).
Bernard Desclaux