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Le CAC 40 et les 0 docteurs

Après l’enquête sur les sites emploi et le doctorat, Doctrix a décidé de s’intéresser aux plus hautes sphères de l’économie. Et là aussi, ça fait mal pour les docteurs.

Car côté CAC 40, 0 docteur ! Pour diriger l’une des 40 entreprises françaises côtées en bourse, mieux vaut tenter l’X, HEC ou l’ENA (certains cumulent). Et si vous êtes une femme, arrêtez les études ! Elles ne vous serviront à rien puisque zéro femme à l’horizon du CAC. Alors, une femme docteure…

Traversons le Rhin : 15 « Dr » sur les 30 CEO des entreprises cotées au DAX 30. Mais toujours zéro femme.

En considérant le verre à moitié plein (soyons optimiste !), force est de constater que la marge de progression est grande en France. Alors cher(E)s docteur(E)s, sachez valoriser vos compétences… tout au long de votre carrière !

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Un ingénieur docteur chef d’entreprise

Avez-vous déjà essayé d’amarrer un vaisseau spatial à l’évier de votre cuisine ? Impossible ! David Vissière, séduisant dirigeant de SYSNAV, nous démontre le contraire. Installés dans la cuisine d’un pavillon de banlieue, l’image fidèle de la cuisine apparaît reconstituée sur l’écran d’un ordinateur. La position précise du porteur de l’ordinateur est calculée en temps réel sans GPS grâce à des capteurs made in SYSNAV… et un vaisseau spatial est incrusté dans l’image ! De quoi imaginer bien des perspectives dans le domaine des jeux vidéo.

Née en octobre 2008, SYSNAV est une spin off du Ministère de la Défense et de MINES-ParisTech où David a effectué sa thèse en mathématiques appliquées sur le thème “Solution de guidage-navigation-pilotage pour véhicules autonomes hétérogènes en vue d’une mission collaborative” au Centre Automatique et Systèmes (résumé de la thèse). Et oui, David est un fort en maths et ce depuis longtemps. Élève sérieux, il quitte Montpellier pour Paris où il fait ses classes prépa au Lycée Louis-Le-Grand, présente les concours des écoles d’ingénieur et décroche une place à l’École polytechnique. “J’étais féru de mathématiques théoriques jusqu’à ce que je suive le cours de M. Pierre Rouchon sur le contrôle des systèmes. J’ai alors basculé dans les Mathématiques Appliquées et l’Automatique”. Les maths, il pratique encore un peu : “Je passe une partie de mon temps sur différents projets de R&D développés par SYSNAV à écrire des équations. Dans un laboratoire de recherche, on prend l’habitude de résoudre un problème avec un angle particulier lié à l’expertise du laboratoire. A cheval sur plusieurs projets, j’ai pris du recul et c’est une situation idéale pour jouer sur les similarités entre les méthodes de résolution des problèmes”. Des équations remplissent les tableaux blancs du pavillon. On trouve l’un d’eux installé dans la cuisine et l’autre dans la salle de réunion. Nous sommes indéniablement chez des technophiles. De la cave au grenier, tous les salariés sont ingénieurs, la moitié ont aussi un doctorat et le senior de l’équipe (40 ans d’expérience, 10 ans de plus que la moyenne d’âge des autres salariés !) est un spécialiste du calcul de trajectoire de missile balistique.

Faut-il préciser que David a débuté sa carrière à la DGA (Délégation Générale pour l’Armement) et qu’il compte parmi ses premiers clients la SAGEM, EADS, Safran… le fleuron de l’industrie militaire française. Explication. “Jusqu’au début des années 2000, les capteurs inertiels coûtaient très chers jusqu’à 200 k€. Un marché de niche. Avec l’arrivée des smartphones, les capteurs sont devenus des produits de consommation pour l’électronique grand public et SYSNAV surfe sur cette vague en travaillant notamment main dans la main avec Parrot pour la conception de l’ARdrone”. Maintenant, ses clients sont variés : dans l’un des bureaux, une ingénieure-docteure développe un système pour mesurer l’efficacité des traitements contre les maladies neuromusculaires. Un capteur qui permettrait d’éviter les prélèvements invasifs lors des essais cliniques. Dans un autre bureau, des capteurs pouvant être installés sur des voitures vont donner leur trajectoire et ce même en l’absence de GPS. La fiabilité de ces capteurs ? Parfaite ! Une table de calibration haute performance, petit bijou de plusieurs mètres de haut, les soumet à des mouvements parfaitement contrôlés avec des variations de température bien pires que celles vécues par les astronautes.

Les tests sur la machine de calibration sont réalisés dans les anciennes écuries, les prototypes sont assemblés au grenier, tout ce monde très high-tech s’est installé dans un environnement qui fleure bon le terroir. Goût des contrastes ? Un peu de ça, car David, jeune homme apparemment très posé, s’est engagé dans un raid de 1 000 km au Vietnam pendant son séjour à Polytechnique. “J’ai toujours aimé les sports extrêmes”, nous avoue-t-il. Est-ce dans ce goût du risque que David, primé de nombreuses fois pour la création de son entreprise, a puisé son moteur pour continuer à faire avancer SYSNAV ? Car il confie : “Créer une entreprise en France n’est pas si facile, il faut aimer les montagnes russes et si les soutiens financiers sont nombreux, ils ne sont pas toujours stables (dispositifs CIR/ JEI), mais c’est vraiment une belle aventure”.

Propos recueillis le 31 octobre 2012 par Evelyne Jardin

David Vissière expose les compétences acquises grâce à la formation par la recherche dans ce témoigne vidéo Le doctorant entrepreneur – Itw de David Vissière par MINES_ParisTech

En savoir plus sur SYSNAV

  • Des systèmes de navigation au GPS : du laboratoire au grand public”, Journal de l’école de Paris, n°86, 2010
  • Démonstration de l’AR Drone de Parrot, CeBIT 2012, site Armines.net, le 15 septembre 2010
  • Dans les nouveaux locaux de SYSNAV où l’on découvre la cuisine (!), les bureaux et l’un des tableaux blancs rempli d’équations, You Tube, le 28 novembre 2011
  • L’histoire de SYSNAV, site Armines.net, le 5 octobre 2012
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Les sites emploi et le doctorat

Quels sites emploi pensent à nous, docteurs, avec notre doctorat “bac+8”? Résultats d’une enquête menée derrière notre écran.

FEU ROUGE ! Les sites emploi qui ne connaissent pas (ou si peu) les docteurs

→ Et non des moindres ! Pôle emploi, le portail national, dans la page “Recherche d’offres d’emploi” n’allait plus loin que “Bac + 5 et plus ou équivalent” . C’était le 22 octobre 2012 au démarrage de notre enquête. Une semaine plus tard (le 29 octobre), il n’est plus fait mention du niveau de diplôme, comme sur le site de l’Apec (voir plus loin). Du changement dans l’air ? Dans l’option de recherche avancée, en sélectionnant la région (j’ai choisi Midi-Pyrénées), avec le thème “métiers de la recherche” et “doctorat” comme mot clef, 42 offres sont sorties (le 29 octobre). Problème: on peut avoir un doctorat et vouloir faire autre chose que de la recherche…

→ Sur le Direct emploi dans les options avancées du moteur de recherche, il n’y a que les niveaux Master 1 et 2 (le 22 octobre)

→ Dans l’espace candidat du site Kelly scientifique, on nage en plein paradoxe : il n’est pas fait mention du niveau “doctorat” et quand on tape ce mot clef dans le moteur de recherche des offres, 4 offres sont proposées (le 22 octobre). Avec “PhD”, c’est mieux : 5 offres ! Le site se proclame “Le n°1 mondial du recrutement de scientifiques”. Pour la France, on a du mal à le croire.

FEU ORANGE ! Les sites emploi avec bien peu d’offres

→ Dans le moteur de recherche du site Manpower.fr, il n’y a pas de niveau de diplôme et quand on entre “doctorat” dans les mots clef, 2 offres (sur 7 202) sortent (le 22 octobre)

→ Sur Cadreemploi, en tapant “doctorat”, 11 offres (le 29 octobre), 63 avec le mot “docteur” (incluant les doctorats d’exercice)

Embauche.com : l’option de recherche avancée répertorie le niveau “doctorat” mais seulement 12 offres (sur plus de 14 000 !) sortent quand on sélectionne ce critère (le 22 octobre)

→ Sur Keljob.com, si l’on met “doctorat” dans les mots clef, 20 offres sont proposées (le 22 octobre)

→ Sur Monster.fr dans la page “Rechercher des offres”, il faut cliquer sur “Plus d’options” pour entrer le niveau d’études : “Doctorat, 3ème cycle”. 27 offres d’emploi correspondait à ce niveau (le 22 octobre)

FEU VERT ! Les sites emploi avec plus d’offres à la clef

→ Sur le site “Jeunes diplômés” de l’Apec aucune rubrique n’est prévue pour le niveau de diplôme… des jeunes diplômés : les L, les M et les D sont logés à la même enseigne. Une façon de contourner l’obstacle ? En mettant “doctorat” dans les mots clef, 126 offres sont proposées (le 22 octobre 2012). Chiffre identique sur le site “Cadres”

Optionscarriere.com affiche 476 offres (le 22 octobre) ! Personne ne dit mieux jusqu’à présent mais c’est un méta-moteur (comme Monster) qui agrège les offres émanant d’autres sites

→ Sur le site de l’ABG-Intelli’agence (assez mal référencé par Google), en moyenne 1 000 offres d’emploi pour les doctorants et les docteurs sont en ligne. Malheureusement, cette information n’est pas mentionnée sur le site.

→ Sur le portail européen Euraxess, dans l’espace “Jobs” en tapant le mot clef “PhD” 915 offres d’emploi sont proposées (le 22 octobre). Vive l’Europe !

Ce bilan nous fait grincer des dents. Avec en moyenne 10 000 docteurs diplômés par an, on ne peut qu’être d’effaré par l’anonymat social des bac+8 en France. Quand les sites emploi passeront-ils (enfin !) au L, M, D et reconnaîtront l’expérience professionnelle acquise grâce à la formation par la recherche ?

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Les Assises, le politique et le doctorat

Mais que font les politiques ? Ont-ils apporté leur pierre aux Assises avec des propositions sur le doctorat ?

  • Oui, Europe Ecologie les Verts (EELV)
    “Le nombre d’allocations de recherche doctorale doit être progressivement augmenté et le doctorat doit être valorisé dans le public comme dans le privé.”

    Source : http://sauvonslarecherche.fr/sites/sauvonslarecherche.fr/IMG/pdf/Contribution_EELV_assises_de_l_ESR.pdf

  • Le Parti socialiste semble se préparer. Dans la thématique “Enseignement supérieur et recherche” du prochain congrès de Toulouse qui se tiendra du 26 au 28 octobre, on trouve :
    “Nous devons aussi l’utiliser [le CIR] pour développer l’emploi des docteurs dans le privé en prenant une mesure limitant le CIR des entreprises n’employant pas suffisamment de docteurs.Pour développer la recherche, il est nécessaire de rendre le doctorat attractif et d’élargir les débouchés professionnels. La France du progrès ne peut se contenter de voir le nombre de docteurs stagner et ses jeunes chercheurs émigrer souvent sans espoir de retour.

    Un plan « jeunes chercheurs » devra être mis en place qui comportera trois aspects :
    – La modernisation de l’Etat par l’accès des docteurs à la haute fonction publique. Le doctorat doit devenir un niveau de recrutement reconnu dans les concours et les grilles de la fonction publique.
    – Le développement de l’emploi des docteurs, véritables passeurs de recherche, dans les entreprises. Les partenaires sociaux pourraient être convoqués pour la prise en compte du doctorat dans les conventions collectives. Le CIR devrait être amendé pour imposer l’embauche de docteurs à partir d’un certain seuil.
    – Le lancement d’une négociation sur la résorption de la précarité et un plan de création d’emplois dans l’ESR public, conformément à l’engagement du Président de la République”.

  • Et les autres ???
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Les Assises, les doctorants, les docteurs et le doctorat

3e et dernier volet synthétisant les contributions pour les Assises. Pour terminer : honneur aux doctorants & aux docteurs qui ont apporté leur pierre pour une meilleure reconnaissance de leur diplôme.

  • Comment oublier la contribution des doctorants toulousains (cf. le commentaire déposé sur le précédent article) ? Leur contribution, très complète, développe 6 points : “1. Le doctorat : une expérience professionnelle, par, pour et autour de la recherche.
    2. La plus-value des labels dans la revalorisation du doctorat ?
    3. Quel est le but de la formation doctorale ?
    4. Le déficit d’encadrement des thèses
    5. Le financement des thèses
    6. Repenser le statut des doctorants ?”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/4be82554fdf6e09b2e2345ba8481a758.pdf

Cette contribution a été relayée sur le blog de Pierre Dubois, le 5 octobre 2012.

  • La Confédération des jeunes chercheurs (CJC) a dédié un site aux Assises. Ses positions sont présentées sur son site habituel
  • 4 points sont développés dans sa contribution : “1. Les jeunes chercheurs restent dans des situations de forte instabilité professionnelle.
    2. Le doctorat est mal reconnu hors du système académique et le métier de chercheur souffre d’un manque d’attractiviité de plus en plus prégnant.
    3. Les jeunes chercheurs sont mal représentés.
    4. L’Europe comme lieu de challenge et de soutien”

Source : http://cjc.jeunes-chercheurs.org/positions/assises2012/contribution_assises_cjc.pdf

Notons que Dr Florent Olivier, ex Président de la CJC est secrétaire général adjoint des Assises (CV en PDF).

  • Contribution de l’ANCMSP, association membre de la CJC
    Deux points sont développés :”1. Repenser la contractualisation de la recherche et ses conséquences pour les jeunes chercheurs.
    2. Pour des procédures de recrutements plus transparentes.”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/4294ba6654c449bbfd741e852cf2a54b.pdf

  • Contribution de Contact, association des doctorants et docteurs de l’académie de Montpellier membre de la CJC
    Quatre points sont développés : “1. La reconnaissance professionnelle du doctorat.
    2. L’homogénéisaation des conditions de déroulement de la thèse sur un plan national.
    3. Les ressources mises à disposition des doctorants.
    4. L’internationalisation de la recherche.

Source : http://contact.asso.fr/document/ContributionAssisesContact.pdf

  • Contribution concertée des jeunes et précaires de l’INRA PACA

“Si les conditions de travail durant le doctorat se sont améliorées et que les thèses sans financement ont quasiment disparues, les conditions d’accès à un emploi stable sont devenues de plus en plus difficiles. Le parcours avant l’obtention de cet emploi est usant physiquement et mentalement quand il ne conduit pas à l’abandon.”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/814a2be7b048696743e38eb145157658.pdf

  • Propositions de 7 docteurs “Pour la valorisation des compétences des docteurs”
    Trois points sont développés : “1. Valoriser les compétences  des docteurs dès le doctorat
    2. Valoriser les compétences des docteurs auprès du monde de l’entreprise.
    3. Valoriser le doctorat au sein de la fonction publique”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/4a85755850ac6ba240130e7ac1c50e79.pdf

Merci beaucoup à Philippe pour le coup de main.

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Les Assises, des organisations et le doctorat

Doctrix poursuit son travail de synthèse des contributions postées sur le site des Assises. 2e volet : le point de vue d’organisations de l’enseignement supérieur et de la recherche : institutions, école, université, groupe de recherche…

  • Contribution de la CGE, Conférence des grandes écoles

Dans le chapitre dédié à “Recherche, innovation et doctorat”, plusieurs propositions concernent le doctorat.

La proposition 2.2 Développer un référentiel de compétences pour le doctorat et diffuser les meilleures pratiques afin d’en renforcer la lisibilité. Ce référentiel pourrait être conçu autour de trois composantes : l’une dédiée aux savoirs d’un domaine industriel, l’autre, aux compétences scientifiques disciplinaires, et la dernière à la culture interdisciplinaire et interculturelle”
Et aussi “Contrairement à une idée répandue, la France n’est pas en retard sur le nombre de docteurs formés en science et technologie. Avec 107 docteurs formés par million d’habitants, elle dépasse les États-Unis et le Japon (75 et 50), et est très proche de l’Allemagne (115). Le diplôme de docteur est cependant moins reconnu en France ; c’est une conséquence de la grande variabilité de son contenu, et l’expérience de ParisTech, visant à lui donner une substance plus importante et plus identifiable par les employeurs, serait à développer. En particulier le doctorat ne doit plus seulement conduire à former des spécialistes d’un problème constituant l’axe de leur future carrière de chercheur, mais des experts d’un domaine capables de mobiliser leur esprit critique pour travailler autrement, sur autre chose, dans le secteur d’activités de leur employeur. Les grandes écoles ont un rôle essentiel à jouer dans cette nouvelle proximité à construire entre le doctorat et la recherche industrielle.”

“La proposition 2.1 Habiliter un plus grand nombre d’écoles à délivrer le doctorat : ceci inciterait davantage les grandes écoles à orienter leurs étudiants vers un doctorat (ce qui contribuerait à accroître le pourcentage d’ingénieurs poursuivant en doctorat).

Source : http://www.cge.asso.fr/actualites/propositions-de-la-cge-pour-les-assises-de-l-esr

  • Contribution de la CPU, Conférence des Présidents d’Université

“Les universités sont les principaux responsables de la délivrance du doctorat. Ce diplôme est la référence internationale qui assure que son titulaire est un professionnel de la recherche et de l’innovation. Ce diplôme doit désormais être reconnu dans les conventions collectives et dans le statut de la fonction publique.”

Source : http://www.cpu.fr/Assises_de_l_enseignement_supe.1414.0.html

“Au niveau du doctorat, les entreprises sont clairement intéressées par les docteurs lorsque ceux‐ci ont appris à les connaître et à intégrer les défis auxquels elles sont confrontées. Nous recommandons donc de construire des modalités de doctorat tournées vers les acteurs économiques, en s’inspirant d’initiatives telles que le label « Docteur pour l’Entreprise » de ParisTech.”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/6da52fa2c24f01c40735f76129dde650.pdf

  • Contribution du Campus Croix Rouge, Université de Reims Champagne Ardenne (URCA)

“Le déséquilibre entre SHS et STS se retrouve également au niveau de la formation doctorale.
Les financements de thèses sont scandaleusement plus nombreux en STS qu’en SHS. Et si ce déséquilibre se retrouve dans de très nombreuses universités, il est particulièrement important en Champagne-Ardenne où, d’après le rapport STRATER (PDF) édité par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, en 2009, le pourcentage de diplômés d’un doctorat était de 20% en SHS (Droit et Science-Eco compris) contre 35% au niveau national ; alors même que le pourcentage de diplômés de master de l’URCA en SHS est de 65% (contre 35% en STS). Il est donc urgent que la recherche en SHS soit enfin reconnue et puisse prendre la place qui lui revient.”

Source : http://www.univ-reims.fr/vie-des-campus/gallery_files/site/1/20732/36992/36999.pdf

“Encourager la recherche fondamentale et la recherche technologique, l’une et l’autre à des hauteurs comparables, signifie que les organismes de recherche doivent disposer d’un soutien de base suffisant, mais aussi que le doctorat dans le domaine de l’énergie soit promu, avec la dimension transversale et pluridisciplinaire indispensable, par exemple par la mise en place d’allocations spécifiques. De plus, ce développement du doctorat doit s’accompagner d’une politique d’insertion des diplômés dans les entreprises afin de doper le potentiel d’innovation de celles-ci.”

Source : http://www.allianceenergie.fr/iso_album/assises-esr_contribution-ancre-complet-%5B2012-09-17%5D.pdf

“La reconnaissance du diplôme de Doctorat dans les conventions collectives est une étape nécessaire pour valoriser les formations doctorales et les rendre plus attractives. Le développement de nouvelles perspectives d’embauches pour les docteurs, dans les collectivités territoriales et les administrations publiques ainsi que dans le privé, doit être renforcé. Dans cette optique, des objectifs en termes d’emplois de docteurs doivent être fixés en particulier pour les grandes entreprises pour bénéficier du crédit impôts recherche.”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/5519082e5643221854e1449887ca63f8.pdf

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Les Assises, les syndicats et le doctorat

Avec Doctrix, découvrez les contributions postées sur le site des Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche, côté doctorat. Premier volet de notre synthèse sur les contributions émanant des syndicats et autres collectifs.

Notons que Dr Florent Olivier, ex Président de la CJC est secrétaire général adjoint des Assises (CV en PDF).

  • Contribution de l’ANCMSP, association membre de la CJC

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/4294ba6654c449bbfd741e852cf2a54b.pdf

  • Contribution du syndicat national indépendant de la recherche scientifique, le SNIRS-CGC

“Donner au doctorat toute sa place dans et pour la société.
Le doctorat doit être un diplôme reconnu dans le secteur public comme dans le secteur privé. Il s’agit d’une formation d’excellence où l’apprentissage, tant de l’autonomie que du travail en équipe, et de la réflexion en profondeur donne aux jeunes docteurs des capacités d’imagination essentielles au développement de l’innovation. On est loin du formatage imposé par certains cursus d’ingénieurs! C’est une des clés essentielles pour que notre pays maintienne son avance technologique dans la compétition économique internationale.”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/8a39b5255971d336af10494ff4bf9988.pdf

“Proposition 32. Reconnaître le master et le doctorat dans les conventions collectives et dans la Fonction publique.”

Source : http://documents.univ-lille3.fr/files/espaces/services/communication/assises/contribution_UNSA.pdf

“Notre proposition : réduction de l’enveloppe du CIR qui devra être ciblé sur les PME et incitations à l’embauche de jeunes docteurs pour mieux soutenir la recherche publique.
Concernant la durée de la thèse.
Nous proposons que la durée du Doctorat, du moins en biologie, soit de 3 + 1 années, c’est-à-dire de 3 ans en principe, sans limitation de la part des Écoles Doctorales (ED) à l’attribution d’une 4e année afin de permettre à celles et ceux qui le souhaitent et en ont les capacités de valoriser pleinement leur travail, notamment par une publication dans une revue internationale de haut niveau, un objectif très rarement atteint en 3 ans. Le Doctorat demande un investissement personnel considérable et repose également sur un travail en équipe : à ce double titre, il doit constituer un atout majeur pour un recrutement en entreprise.
Notre proposition : réévaluation de la durée de la thèse en biologie (de 3 +1 ans) et revalorisation du doctorat vis à vis du monde de l’entreprise.”

Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5755

  • Contribution de la 10e section du CNU, SLR

“Réflexion sur la durée des thèses en fonction des spécialités ; créations de postes et reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives, seuls moyens d’offrir des débouchés aux jeunes docteurs”

Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5698

  • Contribution concertée des jeunes et précaires de l’INRA PACA

“Si les conditions de travail durant le doctorat se sont améliorées et que les thèses sans financement ont quasiment disparues, les conditions d’accès à un emploi stable sont devenues de plus en plus difficiles. Le parcours avant l’obtention de cet emploi est usant physiquement et mentalement quand il ne conduit pas à l’abandon.”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/814a2be7b048696743e38eb145157658.pdf

  • Contribution de l’Assemblée Générale du GRIC

“Le doctorat doit devenir un diplôme reconnu par les entreprises et les conventions collectives.
L’inscription en doctorat doit être soumise à des critères scientifiques et non financiers. La durée standard des thèses doit pouvoir varier en fonction des disciplines concernées.”

Source : http://www.assises-esr.fr/var/assises/storage/original/application/0f15d52451970abe4735277fde0a5f65.pdf

Nous vous avons oublié ??? Frappez à la porte dans l’espace des commentaires. 2e volet à paraître demain sur les contributions (et propositions) d’organisations de l’enseignement supérieur et de la recherche. Et toujours sur le doctorat !

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Tribune de Frédéric Forest. Docteur : guérir d’une singularité française

A l’heure de l’internationalisation, pas celle des classements, mais celle, véritable, des étudiants, le doctorat miroite comme un étalon or de la recherche et de l’enseignement supérieur. En Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, ce diplôme est auréolé d’un prestige qui traduit la reconnaissance d’une recherche approfondie, tout autant que l’aboutissement d’un parcours. Ailleurs qu’en France, lorsqu’on s’inscrit à un colloque international, on s’y inscrit en tant que M., Mme, ou Dr. ! En France, le doctorat jouit d’une appréciation ambiguë que la réforme du contrat doctoral n’a pas suffit à lever. En effet, ici, les élites sont formés sur les bancs des classes préparatoires, loin de la recherche et sur une trajectoire qui n’a que peu de chance de les voir devenir docteurs, alors que, répétons le, on peut très bien aux Etats-Unis avoir un PhD et être chef d’entreprise. Plus largement, en France, seuls 13 % des chercheurs en entreprise ont un doctorat.

Le doctorat est une charnière, aboutissement d’un parcours et début d’un nouveau. Il a également une position par rapport au savoir qu’il convient de reconnaître car il forge, pour ceux qui s’y collent, un solide esprit critique. En effet, les docteurs côtoient un savoir en train de se faire, un savoir que plus aucune vérité – académique – ne garantit. Et alors que le doctorat se conclut par un rite d’un formalisme redoutable, c’est paradoxalement un affranchissement. Mais le doctorat est victime de l’éclatement du système (organismes de recherche, écoles, classes préparatoires, universités) alors même qu’il est la jouvence académique même. Dans Les universités en France : fonctionnement et enjeux (2012), nous avons ainsi pointé le doctorat comme étant un des « points pivots » (page 258) susceptibles de faire bouleverser le système d’enseignement supérieur et de recherche. En effet, au-delà des micro-réglages de dispositifs, certains éléments nous paraissent avoir le pouvoir de modifier le système dans son ensemble car ils ont un impact fort et des externalités multiples dans diverses dimensions : économique, sociale, environnementale, etc. Sans aucun doute, le doctorat est un de ces points pivots.

Certaines incitations pourront sans doute contribuer à voir sa place confortée dans l’entreprise (comme la proposition n°35 de la commission Schwartz en 2008, de lier le crédit d’impôt recherche à l’embauche de docteurs) ou dans la société (question des grands corps par exemple, etc.). Toutefois, il nous semble que sa place sera définitivement reconnue, non seulement en jouant sur le niveau de sortie lui-même (le doctorat) mais également en réformant le niveau d’entrée, et notamment les classes préparatoires qui, intégrées aux universités, viendraient irriguer une licence repensée et revalorisée. De cette façon, la recherche serait aussi au fondement de la formation des élites, et, finalement, de la formation de tous.

Dr Frédéric Forest

Frédéric Forest est docteur en science politique, sous-directeur au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, il a dirigé Les universités en France : fonctionnement et enjeux publié aux Presses Universitaires de Rouen et du Havre en juin 2012

Info Doctrix

– Fabienne Guimont, La commission Schwartz sur les personnels du supérieur rend ses conclusions, EducPros, 9 juillet 2008

– Rapport de la commission Schwartz (PDF)

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Interview de Sébastien Pietrasanta, député, maire et docteur

C’est en 2005 que Sébastien Pietrasanta soutient sa thèse de doctorat en histoire à l’université Paris X-Nanterre sur « Bergery, Deta et Doriot et l’encadrement de la jeunesse ». Il a très gentiment répondu aux questions de Doctrix.

Dr Evelyne Jardin : Comment mieux valoriser le diplôme de doctorat en France ?
Dr Sebastien Pietrasanta : J’ai mené mes études doctorales parallèlement à la direction d’une association. Je ne pensais pas trouver un meilleur emploi grâce à mon diplôme puisque je travaillais déjà. En fait, j’ai poussé mes études par passion, pour le plaisir d’apprendre et d’approfondir les apprentissages. Le doctorat est donc venu couronner de longues études et par la suite, je suis devenu professeur d’histoire dans un lycée professionnel.
Malheureusement, je constate que beaucoup trop d’étudiants n’ont pas les moyens de poursuivre leurs études, surtout si elles sont longues. C’est souvent un luxe. Il faudrait davantage de financements pour les doctorants. Et puis, le diplôme devrait aussi être mieux reconnu en France.

EJ : Vos compétences développées pendant votre formation par la recherche ont-elles été utiles à votre engagement politique ?
SP : Les deux expériences se nourrissent, me semble-t-il. Le travail doctoral m’a apporté des capacités de synthèse, d’analyse, de rédaction et d’argumentation. La politique m’apporte beaucoup de relationnel fait d’écoute, de négociation, de conviction. Je suis membre du Parti socialiste depuis 1994. J’étais déjà un militant très actif pendant mon doctorat auprès de SOS Racisme, notamment. En 2001, je suis devenu conseiller municipal, trois ans plus tard conseiller régional d’Ile de France. En 2008, j’ai été élu maire d’Asnières et en juin dernier député des Hauts de Seine. A l’Assemblée nationale, je suis membre de la Commission des lois.

Signalons que Dr Sébastien Pietrasanta est un élu 2.0 : il a un blog, un compte Facebook et un compte Twitter @S_PIETRASANTA

 

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Doctorat et politique, la compil à gauche

Nous poursuivons la compilation des interviews de femmes/hommes politiques docteurs (titulaires d’un doctorat) réalisés pour le blog Doctrix2012. Cette fois-ci ils sont à gauche de l’échiquier, élus du Parti socialiste et d’Europe Ecologie Les Verts (EELV).

  • Interview par Dr Evelyne Jardin du Dr Nicole BELLOUBET (PS), Vice-présidente Enseignement supérieur et recherche (ESR) au Conseil régional Midi Pyrénées
  • Dr Isabelle THIS SAINT JEAN (PS), Vice-présidente ESR au Conseil régional Ile-de-France
  • Dr Vincent PEILLON (PS), ministre de l’Education nationale
  • Dr Michel DESTOT (PS), député-maire de Grenoble
  • Dr Bertrand MONTHUBERT (PS), secrétaire national de l’Enseignement supérieur et de la recherche
  • Dr Christophe PREMAT (PS), suppléant sur la liste d’Axelle Lemaire (élue députée), circonscription des Français de l’étranger
  • Dr Bastien FRANCOIS (EELV), président de la Commission ESR au Conseil régional Ile-de-France
  • Dr Marc LIPINSKI (EELV), conseiller régional
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Doctorat et politique, la compil à droite

Depuis le mois de décembre, pendant les campagnes électorales et même après, nous (Evelyne & Sebastien) avons rencontré pas mal de docteurs (titulaires d’un doctorat) engagés dans la vie politique française.

Ils ont relaté souvent avec plaisir leurs souvenirs de chercheur débutant, ils ont parlé des compétences développées par la formation par la recherche et ont majoritairement regretté le manque de reconnaissance de ce diplôme en France.

Profitant de la trève estivale, nous vous proposons de les (re)découvrir. Nous ouvrons la compil de Doctrix2012 (nous avons un autre blog) à droite de l’échiquier politique et honneur aux femmes !

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Ma carrière d’universitaire s’arrête net

Que faire quand on estime avoir subi une injustice ? Faut-il s’avouer vaincu ? Que conseiller à la chargée de cours qui m’a envoyé hier le courriel reproduit ci-dessous ?

“En mai dernier, j’ai été candidate à un poste de Maître de conférences. Tout en étant considérée par plusieurs personnes compétentes comme la plus qualifiée pour ce poste, je ne l’ai pas obtenu et été même classée la dernière“.

“Je saurais certainement accepter une défaite si elle était honnête, mais je sais (et je ne suis pas la seule à le savoir à l’université) qu’il y a eu beaucoup de magouilles et de vices de procédure autour de ce poste. Le comité de sélection a été remanié plusieurs fois, le seul spécialiste titulaire en France a été éjecté de ce comité sous prétexte qu’il partait à la retraite, le président de ce comité avait exigé d’être le premier sur la liste pour justement présider ce comité (étrange coïncidence : il avait une candidate à lui), le conseil du département avait écrit une lettre au président de l’université pour dénoncer cette situation, mais ce dernier n’a rien fait et j’en passe…”.

Ma carrière universitaire s’arrête net aujourd’hui, mon avenir, même en tant que chargée de cours dans cette université, est fortement compromis aussi et ceci avec mes huit ans d’expérience dans l’enseignement supérieur… Aujourd’hui je ne suis soutenue que par mes étudiants qui ont protesté et qui ont dit qu’ils ne s’inscriront pas si je ne suis pas là à la rentrée, mais les étudiants n’ont pas un mot à dire dans ce genre d’affaires”… Ils “ont déserté depuis plusieurs années les cours de l’enseignante qui a obtenu le poste”…

“Pouvez-vous me dire s’il y a quelque chose à faire ? Peut-on contester les résultats et si oui, à qui faut-il s’adresser” ?

Nous relayons ce témoignage publié le 13 juillet 2012 sur le blog du Prof Pierre Dubois, Histoires d’universités ; vous y trouverez de nombreux commentaires. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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Le doctorat, jadis

5 étapes pour conférer le doctorat. “Précisons les cinq étapes de la promotion au doctorat selon le réglement de 1… Le premier acte consistait en un examen oral conçu comme un “amicum et placidum colloquium“. Le candidat était tenu de faire ensuite des cours publics sur un texte… que le jury lui avait indiqué. Ces “lectiones cursorie” s’étendaient sur quatre-cinq heures et devaient dégager le sens littéral, rejeter les fausses interprétations, présenter clairement le vrai sens “genuina explicatio“, les défendre… et enfin appliquer le texte à la pratique. En troisième lieu intervenait la “disputatio inauguralis“, qui était en fait la soutenance d’une thèse face à des étudiants et à des professeurs.

La dispute était suivie, en l’espace de trois jours, d’un examen oral appelé “rigorosum“… Le candidat était interrogé pendant quatre heures… Le dernier acte se composait d’une allocution solennelle d’un professeur. Le doctorat était ensuite conféré au candidat qui, outre les engagements habituels, devait encore prononcer un discours sur un sujet imposé par la Faculté (”oratio publica“). Le tout se terminait par un repas offert par le docteur. Pour ne pas multiplier les dépenses, S. fit concorder, en 1…, le repas de ses noces et celui de sa promotion au doctorat !”

Merci beaucoup à Pierre Dubois qui nous a très aimablement prêté cet article publié sur son blog Histoires d’universités : Quiz Cinq étages pour le doctorat, le 25 avril 2012

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Tribune n°1 : l’Idex toulousain

Doctrix prend ses quartiers d’été. Caveutdirequoi ? Non, nous ne partons pas en vacances ; non nous n’allons pas nous prélasser sur les transats de Paris ou Toulouse plage… Nous ouvrons nos colonnes virtuelles à celles et ceux qui ont des choses à dire sur, autour, pour, contre, par le doctorat.

Honneur à la ville rose ! Voici le point de vue de trois jeunes chercheures toulousaines sur “leur” Idex :

Idefi, Idex, Labex, Equipex, Comex… les doctorants ont vaguement entendu parler de ces objets universitaires non-identifiés. Pourtant, le flou autour des ambitions que recèlent ces jolies formules technocratiques reste complet. On sait peu de choses, ceux qui sont informés restent peu nombreux et en parlent peu. Les mobilisations ou réactions sont faibles voire inexistantes. De quoi s’agit-il réellement ? L’annonce a de quoi séduire : dans le cadre du Grand Emprunt national, l’ex gouvernement Fillon sous la houlette de Laurent Wauquiez a décidé d’attribuer des financements supplémentaires aux universités sur l’ensemble du territoire. L’objectif affiché est de créer des campus d’excellence, de renommée internationale et de redorer le blason parfois un peu terne de la recherche française.
Une fois ôté le vernis des belles intentions qui entourent cette annonce, on se rend compte qu’il s’agit simplement de soumettre l’ensemble de la recherche et de la communauté scientifique française à la logique du classement de Shangaï. En réponse aux mauvais résultats des universités françaises dans ce classement, certains politiques ont développé une sorte d’obsession (une Idefix) : faire en sorte que huit universités françaises gravissent des marches et se rapprochent du peloton de tête. Les projets de huit campus ont ainsi été retenus : Aix-Marseille, Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Paris 7, la Sorbonne Nouvelle et les établissements du plateau de Saclay. Quant aux autres universités, et bien tant pis, elles n’ont pas su faire valoir une ambition digne de recevoir l’attention du gouvernement et les financements qui vont avec. (…)

La suite de l’article rédigé par Elsa Pibou, Fanny Lalleman et Agathe Roby-Sapin est en téléchargement, au format PDF.

Le sujet des Idex, Labex, Equipex, etcx a aussi été abordé par l’association Contact dans son magazine Quoi d’ neuf Doc’ ? en mai dernier (PDF).

Et sur EducPros

Vous pouvez nous envoyer vos propositions de TRIBUNE, c’est-à-dire vos points de vue très personnels et critiques.

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Législatives : les docteurs élus

Qui sont les docteur(e)s à avoir franchi le cap du 1er et du 2e tour des élections législatives ? A partir de la liste réalisée par EducPros voici les enseignants-chercheurs (nous avons exclu les agrégés sans doctorat) qui vont siéger à l’Assemblée nationale :

  • 10e circonscription des Hauts de Seine : André SANTINI (Nouveau centre), est réélu avec 53,26 % des voix face à Lucile Schmid (EELV)
  • 3e circonscription du Val de Marne : Roger-Gérard SCHWARTZENBERG (Parti radical de gauche), docteur en droit, sujet de thèse : « L’autorité de la chose décidée » soutenue à Paris en 1969. Cet ex ministre de la Recherche sous Lionel Jospin est réélu avec 52,02 % des voix
  • 3e circonscription de l’Isère : Michel DESTOT (PS), docteur en physique, sujet de thèse : « Etude d’une cellule d’irradiation à spectre de réacteur rapide, dans le coeur d’une pile à eau légère » soutenue à l’Université de grenoble en 1972 est réélu avec 66,13 % des voix
  • 7e circonscription du Rhône : Hélène GEOFFROY (PS), docteure en sciences appliquées, sujet de thèse « Etude de l’interaction roche/outil de forage », soutenue en 1996 est élue avec 60,07 % des voix
  • 3e circonscription du Var : Jean Pierre GIRAN (UMP), doctorat d’Etat en sciences économiques passé en 1975 est réélu avec 43,41 % des voix. Remarquons qu’il se présentait face à un autre docteur, Bruno Gollnish, le n°2 du FN
  • 7e circonscription du Bas-Rhin : Patrick HETZEL (UMP), docteur en sciences de gestion, sujet de thèse “Design management et constitution de l’offre” soutenue à l’université de Lyon en 1996 est élu avec 57,21 % des voix. Notons qu’il a été directeur général pour l’Enseignement supérieur et l’insertion (DGESIP) au ministère entre août 2008 et mars 2012.
  • Signalons aussi Bertrand Monthubert et Christophe Premat, docteurs et suppléants respectifs de Gérard Bapt (PS) élu pour la 2e circonscription de Haute Garonne et d’Axelle Lemaire (PS) élue pour une circonscription des Français à l’étranger
  • Et si nous en avons oublié, ding ! dong ! Sonnez-nous les cloches.
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Législatives : ces docteurs en ballotage

La semaine dernière, nous vous présentions les docteurs recalés en Ile de France et en Midi Pyrénées, mais n’oublions pas ceux qui sont encore en lice pour le 2e tour des législatives. Qui sera élu ? Verdict ce soir !

  • Axel KAHN (Parti socialiste), docteur en science, sujet de thèse : « La glucose-6-Phosphate déshydrogénase humaine » soutenue en 1976 à l’Université Paris 7 (ex président de l’université Paris 5). Il est en ballotage dans la 2e circonscription de Paris (où se présentaient 4 docteurs au premier tour : qui dit mieux !!!) avec 33,88 % des voix face à l’ex premier ministre, François Fillon
  • André SANTINI (Nouveau centre) dans la 10e circonscription des Hauts de Seine => 44,01 % des voix face à Lucile Schmid. Voir l’analyse de Sebastien Poulain sur Doctrix 2012
  • Dans 3e circonscription du Val de Marne : Roger-Gérard SCHWARTZENBERG (Parti radical de gauche), docteur en droit, sujet de thèse « L’autorité de la chose décidée » soutenue en 1969. Ex ministre de la Recherche sous Lionel Jospin => 28,11 % des voix en ballotage face à Didier Gonzales (UMP)
  • Dans le Val d’Oise : Tatiana GRÜNDLER (PS), docteure en droit, sujet de thèse « La santé publique face aux droits fondamentaux » soutenue à l’Université Paris 10 en 2006 => 35,78 % des voix en ballotage face à Philippe Houillon (UMP)
  • 1re circonscription des Yvelines : Isabelle THIS SAINT-JEAN (PS), docteure en économie, en ballotage avec 31,82 % des voix face à François de Mazière (DVD-UMP). Notons que l’ex ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse (qui n’est pas docteur) se présente dans la 2e circonscription des Yvelines.
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Législatives, ces docteurs recalés

Tous titulaires d’un doctorat, ils étaient en lice pour le 1er tour des législatives sous diverses étiquettes politiques et dans les régions d’attache de vos co-bloggeurs. Ils sont perdants mais nous les félicitons de participer à la vie politique. Et si en dépit de notre vigilance nous en avons oublié, sonnez-nous les cloches (dans les commentaires faits pour çà) !

ILE DE FRANCE

Paris
2e circonscription : Laurent Audouin (Europe Ecologie Les Verts), docteur en physique nucléaire, « Dépendance en énergie des spectres isotopiques de résidus de spallation », Université Paris 6, 2003 avec 4,14 % des votes
Anne-Sophie Godfroy-Genin (Modem-Centre pour la France), docteure en philosophie, «De la doctrine de la probabilité à la théorie des probabilités », Université Paris 4, 2004 => 2,68 %
Christophe DARMANGEAT (LO), docteur en économie, Université Paris 10, « Essai sur la théorie de l’échange inégal », 1991 => 0,25 %

8e circonscription : Christian VAUGE (Front national), docteur en sciences physiques, « Etude théorique et expérimentale de plasmas d’hélium cryogéniques », Université Paris 11, 1972 => 6,15 %

18e circonscription : Bastien FRANCOIS (EELV), docteur en sciences politiques, « La 5e république dans son droit », Université Paris 1, 1992 => 9,55 %

Essonne
Alain VILLEMEUR (Modem-Centre pour la France), docteur en économie, « Nouveau modèle de croissance : une explication des disparités de croissance Etats-Unis – Europe sur la période 1980-2000 », Université Paris-Dauphine, 2002 => 2,32 %

5e circonscription : Gilles LASCHON (Front de gauche), docteur en sciences physiques, « Singularités précisées pour les ondes conormales semi-linéaires », Université de Nice, 1998 => 6,09 %

Hauts-de-Seine
11e circonscription : Jean-Eric BRANAA (divers), docteur en études anglophones, « L’émigration française aux Etats-Unis entre 1945 et 1975, ses caractéristiques, ses spécificités régionales », Université Paris 4, 1993 => 0,76 %

12e circonscription : Sophie WAHNICH (Parti pirate), docteure en histoire, « L’étranger, paradoxe universel : analyse du discours politique révolutionnaire sur l’étranger de la Fédération à Thermidor », Université Paris 1, 1994 => 0,33 %

13e circonscription : Paul CASSIA (Modem-Centre pour la France), docteur en droit public, « L’accès des personnes physiques et morales au juge de la légalité des actes communautaires », Université Paris 1, 2000 => 4,24 %

Seine et Marne
10e circonscription : Gabrielle FRIJA (Lutte ouvrière), docteure en histoire, « Les prêtres du culte impérial dans les cités de la province romaine », EPHE, 2009 => 0,55 %

MIDI PYRENEES

1re circonscription des Hautes-Pyrénées : Irène ZAMBETTAKIS (Nouveau Parti anticapitaliste), docteure en mécanique, «  Contribution à l’étude des systèmes à non-linéarités multiples », Université Lille 1, 1983 => 0,73 %

Lire aussi :

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Le doctorat vu d’Issy

Le premier tour des élections législatives aura lieu demain, le 10 juin. Sebastien Poulain a promené sa petite caméra vidéo dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine (Boulogne Sud, Vanves et Issy-Les-Moulineaux), la sienne, interrogeant les candidats sur le doctorat. Morceaux choisis.

  • Pour Fabienne Gambiez, candidate du Centre pour la France : “Le doctorat, jusqu’alors trop mal reconnu et négligé, doit jouer un rôle majeur, dans la situation actuelle de la France où toutes les forces du pays sont à mobiliser. Il est le signe d’une expérience professionnelle accumulée durant des années de travail universitaire. Ce signe doit devenir le signal d’une compétence à l’égal des plus grands diplômes à ce jour reconnus dans note pays”.
  • Pour Gauthier Knittel candidat du Parti Pirate, certains doctorants font les frais de “vendettas à l’université” et les compétences des docteurs sont souvent peu reconnues par les recruteurs, “à tort”.
  • Pour Lucile Schmid candidate d’Europe Ecologie Les Verts, membre d’une fratrie comptant 3 docteures, elle a beaucoup entendu parler de la thèse dans la famille et considère que c’est ”un parcours de vie” à la différence du passage d’un concours (elle est énarque), il inscrit le doctorant dans un temps long. Et ce “travail en profondeur” nécessite de se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde entier sur son sujet de recherche.
  • Pour Lysiane Alezard candidate du Front de gauche : “beaucoup trop de doctorants commencent leur thèse sans arriver jusqu’au bout parce qu’ils n’en ont pas eu de moyens économiques suffisants ou parce qu’ils ont souhaité investir un secteur de la recherche lui-même dépourvu de moyens. De plus, trop peu d’étudiants de milieux modestes parviennent à ce niveau-là et les doctorants étrangers cumulent les difficultés. Il s’agirait donc de doubler les moyens par doctorant et de revoir son statut”.
  • Pour Laurent Pieuchot candidat du Parti socialiste, il serait intéressant d’introduire dans le débat l’aspect VAE (validation des acquis de l’expérience) y compris jusqu’au niveau D, le doctorat. Côté valorisation du diplôme, pour L. Pieuchot : “faire des docteurs en Sciences humaines des gratte-papiers de certains PDG n’est pas une valeur ajoutée pour le pays”. Et il faudrait pouvoir inventer des systèmes de mutualisation des ressources humaines pour les petites entreprises qui n’ont pas les moyens financiers de se payer des ingénieurs ou des docteurs.
  • Enfin André Santini, seul docteur à se (re)présenter, il avoue avoir bien “transpiré” pour réaliser une thèse de 1000 pages sur Le régime fiscal des sociétés étrangères en droit comparé et aussi gagné grâce à la formation par la recherche une “ouverture à l’innovation”. Sans oublier qu’”Avec un directeur de recherche et un jury prestigieux, on peut affronter la vie“. Si la recherche ne lui manque pas, A. Santini regrette l’époque où il était enseignant (il l’a été pendant vingt ans), bousculé par des étudiants frondeurs dont certains sont devenus des hommes politiques. Découvrez qui dans son interview exclusive pour Doctrix2012.
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Le cabinet Fioraso et ses docteurs

L’arrêté du 21 mai 2012 a rendu public la composition du cabinet de Geneviève Fioraso, faut-il le rappeller, nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche déjà entourée par Rémy Gicquel et Lionel Collet, respectivement chef et directeur de cabinet.

On été nommés : Yves Levy, Jean-Richard Cytermann, Daniel Filâtre, Riadh Cammoun, Alexandre Aidara, Guillaume Houzel, Anne Bisagni, Jacques Fontanille, Bruno Sportisse, Delphine Chevenier et Delphine Guerineau

Combien de docteurs autour de la Ministre ? Nous en avons répertorié cinq. Devinez lesquels.

Comme on est plutôt sympa, voici un indice : les femmes n’ont pas de doctorat.

Info en + : organigramme détaillé

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Gouvernement Ayrault : ministres, docteurs et doctorat

Combien de docteurs compte le nouveau gouvernement ? Parmi les 34 ministres, 3 sont titulaires d’un doctorat en science et 2 d’un doctorat d’exercice.
  • Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale est docteur en philosophie. Il s’est entouré d’un directeur adjoint de cabinet, Alexandre Siné, normalien, agrégé et docteur en sciences politiques.
  • Parmi les ministres délégués : Dominique Bertinotti (Famille) est docteure en histoire contemporaine et Frédéric Cuviller (Transports et économie maritime) est docteur en sciences politiques ; Valérie Fourneyron (Jeunesse et sports) et Jérôme Cahuzac (Budget) sont docteurs en médecine.
  • Notons que la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso n’est pas titulaire d’un doctorat mais qu’elle est fort proche de Michel Destot, député-maire de Grenoble et docteur en physique.

A titre de comparaison, le gouvernement Fillon comptait 32 ministres, dont 2 étaient titulaires d’un doctorat en science et 4 d’un doctorat d’exercice.