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Insertion : classer les universités ?

Deux enquêtes nationales sur le devenir professionnel des diplômés de masters obtenus en 2007 et en 2008 ont été réalisées par les observatoires universitaires et publiées par le Ministère de l’enseignement supérieur. Valérie Pécresse a transformé, sans vergogne, les résultats de la 1ère enquête en palmarès des universités : “Insertion. Non et non, Valérie“.

Laurent Wauquiez a trompé les étudiants et leurs familles en prétendant que les résultats de la 2ème enquête permettaient de “démocratiser l’accès aux bonnes informations pour les classes moyennes et de mettre fin au gâchis de la sélection par la connaissance des bons réseaux. L’information ne peut être réservée qu’à un cercle d’initiés“. “Ne lisez pas l’enquête Masters 2008“. 114 chroniques du blog sur l’insertion.

Un excellent article récent revient sur la question des classements. Jean Bourdon, Jean-François Giret et Mathieu Goudard, “Peut-on classer les universités à l’aune de leur performance d’insertion ?“, CEREQ, Formation emploi, 117, janvier-mars 2012. Toutes choses étant égales par ailleurs, existe-t-il un effet “établissement” ?

Toutes choses étant égales par ailleurs ? A égalité de composition socio-démographique des étudiants, de spécialités de formation, de marché régional de travail, existe-t-il un effet “établissement” ?

Cette recherche s’interroge sur la possibilité de classer les établissements d’enseignement supérieur à partir d’indicateurs d’insertion. Nos résultats empiriques ainsi que la revue de la littérature montrent que l’hétérogénéité des publics étudiants entre établissements et les différences de contexte sur les marchés régionaux du travail peuvent sensiblement affecter leurs performances en matière d’insertion. Une fois contrôlés ces effets pour différents types d’établissement d’enseignement supérieur (les universités hors IUT – Instituts universitaires de technologie –, les IUT, les écoles d’ingénieurs), il est ardu d’observer une influence propre à chaque établissement qui permettrait de les classer.

Les auteurs valident leur analyse en opérant un retour sur l’enquête Master du MESR. “Le classement proposé dans l’enquête Master 2007 a conduit à classer les établissements selon leur performance d’insertion supposée. La prise en compte des effets de structure liés à la composition des établissements et à la territorialisation des établissements remet en cause la pertinence du critère d’insertion retenu et surtout le classement qui a été publié”… “Au total, notre travail confirme combien il est difficile d’évaluer les établissements en fonction de leur performance d’insertion professionnelle : les effets spécifiques aux universités sont extrêmement faibles, même si l’analyse que nous avons proposée n’est pas exempte de critiques”.

Dès lors, les universités doivent-elles se “décarcasser” pour favoriser l’insertion professionnelle de leurs diplômés ? Heureusement, les auteurs laissent une porte ouverte : “même si l’analyse que nous avons proposée n’est pas exempte de critiques”. Lisons donc autrement les résultats fournis par les auteurs, en affirmant que les universités doivent avoir une stratégie d’insertion de leurs diplômés. L’insertion dépend des caractéristiques individuelles des diplômés : cela doit inciter les universités à adopter une stratégie de recrutement. L’insertion dépend des spécialités de formation : cela doit les inciter à repenser leur offre de formation. L’insertion dépend du marché régional du travail : cela doit les inciter à mettre en œuvre une stratégie de partenariats avec les entreprises.

Stratégie des universités en matière d’insertion. Je renvoie le lecteur à la conclusion de l’article que j’ai publié en 2002, avec Ronan Vourc’h, dans Formation emploi également : “Le devenir professionnel des diplômés de DESS”.

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Elections. Et un recours de plus !

Élections 2012 aux Conseils centraux et à la présidence des universités : près d’une dizaine de recours en contentieux (28 chroniques du blog). C’est beaucoup pour 80 élections !

Dernier recours en date (signalement par Michel Abhervé, blogueur EducPros). Celui déposé par Philippe Jean-Pierre, candidat à la présidence de l’université de La Réunion, contre la réélection du président sortant (chronique : “Mohamed Rochdi sera réélu“).

Philippe Jean-Pierre. “Plusieurs dysfonctionnements, de nombreux arrangements avec les règles, de récurrentes obstructions à notre accès à la fois à l’information nous permettant de conduire notre campagne et au matériel de vote, des acteurs jouant simultanément le rôle de juge et partie, sont autant d’éléments qui ont conduit à une évidence : l’existence de manœuvres ayant eu pour effet d’altérer la sincérité du scrutin.

Élection du président prévue le 2 juillet 2012. Aura-t-elle lieu ?

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“Bacs pros” envoyés au massacre

Plus de 55.000 bacheliers professionnels, qui vont poursuivre des études supérieures à la rentrée 2012, n’obtiendront aucun diplôme du supérieur. Plus de 55.000 jeunes envoyés au massacre. Qui s’indigne d’un tel gâchis ? Gâchis pour ces jeunes, gâchis de la dépense publique !

Aucune réforme du 1er cycle du supérieur n’a accompagné la montée du nombre de bacheliers professionnels. Aucune réforme pour leur permettre d’y réussir. Aucun débat sur les Instituts d’enseignement supérieur qui prennent en compte la montée en puissance des bacs pros dans le Supérieur (106 chroniques sur les IES). Plus de 55.000 ? Démonstration !

Un des objectifs de la réforme du baccalauréat professionnel est la progression de la poursuite d’études. Dont acte ! Que sont devenus les bacheliers professionnels 2011 souhaitant poursuivre des études ? Où vont aller ceux qui vont obtenir leur bac dans quelques jours ? La porte des CPGE et des IUT leur est fermée. Les sections de techniciens supérieurs en accueillent une large partie mais leur capacité d’accueil ne progresse pratiquement pas. Reste donc l’université ! L’université ouverte à toutes et à tous !

Données à prendre en compte : le nombre de bacheliers professionnels, le taux et la nature de leurs poursuites d’études dans le supérieur, le taux de réussite au diplôme. 1. Le nombre de bacheliers professionnels est en forte augmentation. La Note d’information 12.04 de juin 2012 fournit les chiffres les plus récents (tableau 1 et graphique 1) : les bacs pros représentaient 22,3% de l’ensemble des bacheliers en 2010 et 27,4% en 2011. Depuis cette date, ils sont plus nombreux que les bacheliers technologiques.

L’effet de la réforme du bac pro sera encore plus prononcé en 2012. Les données publiées par le Ministère – Les chiffres clés du baccalauréat 2012 – sont inquiétantes. 219.973 inscrits au baccalauréat professionnel (+27,67% par rapport à 2011 et 31% des inscrits). 148.622 inscrits au baccalauréat technologique (- 4,57% par rapport à 2011 et 21% des inscrits). En 2011, le taux de réussite au baccalauréat professionnel a été de 84%.

2. Taux et nature des poursuites d’études des bacheliers professionnels. Faute de suffisamment de places en STS, les élèves qui ont obtenu le bac pro en 2011 se sont-ils inscrits en plus grand nombre à l’université ? On n’en sait rien. La Note d’information sur les effectifs étudiants universitaires en 2011-2012 n’est pas encore parue ! Qu’attend Geneviève Fioraso pour la diffuser ? La DEPP est en possession des données depuis le 15 janvier 2012. Les dernières statistiques publiées datent de 2010-2011 : “Les étudiants inscrits dans les universités publiques françaises en 2010-2011“.

Les données disponibles permettant de mesurer le taux et la nature des poursuites d’études concernent les bacheliers 2010, bacheliers d’avant la réforme du bac pro, bien moins nombreux que les bacheliers 2011 et 2012. Trou noir de la statistique pour les bacheliers 2011. Selon les tableaux 2 et 3 de la Note d’information 12.04, plus de 40% des bacheliers 2010 ont poursuivi des études supérieures en formation initiale (26%) ou en alternance (16%). Ces taux sont en constante progression et, vu la réforme du bac pro, devraient continuer leur ascension.

Parmi les 26% de bacheliers professionnels 2010 qui ont poursuivi des études supérieures en formation initiale, 18,3% sont entrés en STS, 6,9% à l’université, 0,7% en IUT, 0% en CPGE. L’université par défaut : plus de 80% d’entre eux souhaitaient poursuivre des études en STS (graphique 2). A l’université (graphique 4), ils se sont inscrits dans tous les secteurs de formation (sauf en Santé et à un moindre degré en Sciences).

3. Taux de réussite au diplôme. Bien entendu, les données sur les taux de réussite concernent des bacheliers professionnels d’avant la réforme. Taux de réussite à la licence en 3 ou 4 ans pour les bacheliers 2006 et 2007 (tableau 5) : 4,1%. Taux de réussite au BTS des bacheliers 2008 : 51,3%. Ce taux est plus fort pour les BTS des services (63,9%) et plus faible pour les BTS de la production ; les taux ne sont guère différents en formation initiale et en alternance.

Plus de 55.000 jeunes bacheliers professionnels envoyés au massacre. Démonstration. 220.000 inscrits au bac pro à la session 2012. Dernier taux de réussite au bac connu : 84% x 220.000 = 184.800 bacheliers. Dernier taux de poursuite d’études connu : 42%, taux porté à 50%, vu les objectifs de la réforme du bac pro : 184.800 bacheliers x 50% = 92.400 poursuites d’études. Derniers taux connus d’obtention de la licence et du BTS : 40%. 92.400 poursuites d’études x 60% (taux d’échecs) = 55.440.

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Universités en cessation de paiement

La lecture des lettres de cadrage pour le budget 2013 des universités de Strasbourg et de Franche-Comté soulève de fortes inquiétudes. Quelles dépenses faut-il compresser, surseoir ou annuler ? Il faut oser poser une question effrayante : celle de la cessation de paiement. Des universités seront-elles dans l’impossibilité de verser une partie des salaires, ceux des contractuels en particulier, en décembre 2012 ? Certes, le gouvernement de gauche accordera les rallonges nécessaires. Mais ces universités passeront sous la tutelle des recteurs qui imposeront des budgets 2013 a minima. Fin de l’autonomie !

Le plus inquiétant est que la plupart des universités ont épuisé, depuis leur passage aux responsabilités et compétences élargies, toutes leurs marges de manœuvre financières. Elles ont puisé dans leur fonds de roulement et l’ont réduit comme une peau de chagrin pour pouvoir voter des budgets en équilibre. L’université de Strasbourg est sommée par le recteur d’académie de reconstituer son fonds de roulement qu’elle a laissé descendre au niveau d’un mois seulement de masse salariale.

J’incite le lecteur du blog à lire ou à relire deux chroniques et leurs commentaires, consacrés à la préparation et au vote du budget 2012 : “Rogner, sabrer des dépenses” “Les budgets 2012 : seront-ils sincères ?“. Voici les deux chroniques dans leur intégralité.

Première chronique : “rogner, sabrer, annuler des dépenses” (chronique du 25 octobre 2011). La plupart des universités n’ont plus le choix pour leur budget 2012, qui doit être “en équilibre” et “sincère”, elles sont obligées de rogner les dépenses, d’en sabrer voire d’en annuler certaines. Cette chronique dresse un inventaire à la Prévert des mesures d’économie. Ne sont pas seulement concernées les ”petites universités”, cas révélé par le dossier de Camille Stromboni dans EducPros : “Budget 2012 : deux universités (Pau et Bretagne Sud) en situation critique“.

Les marges de manoeuvre, créées par le passage aux responsabilités et compétences élargies et tant vantées par la communication ministérielle, n’existent plus. Toutes les chroniques du blog sur les RCE. Pour éviter d’aller dans le mur financier, de ne plus pouvoir payer les salaires des personnels en fin d’année civile, il faudra voter un budget de vaches maigres. Pourquoi et comment ?

Pourquoi ? Les difficultés financières des universités sont congénitales des RCE. Le ministère, à partir de 2009, leur a transféré toutes les charges en oubliant de financer certaines d’entre elles. Des contentieux existent : “au moment du passage aux RCE, nous avons été carottés de 15 postes d’enseignants. Impossible de les récupérer. Une preuve récente ? La rallonge de crédits (14,5 Mns €) pour compenser la surcharge salariale induite par le glissement vieillesse technicité (GVT).

Comment faire des économies ? Inventaire à la Prévert. 1. Puiser dans les réserves, diminuer le fonds de roulement. Laurent Wauquiez n’a-t-il pas récemment attaqué le “trésor” des universités, équivalent selon lui à 1,5 Md€, soit moins de 2 Mns€ par université ? Certes, Laurent le 1er partout n’a jamais travaillé dans une entreprise mais il pourrait au moins comprendre que les universités ont besoin de trésorerie car les rentrées de ressources s’étalent tout au long de l’année. Rappelons que, pourtant libres et responsables , elles n’ont pas le droit d’emprunter pour faire face à leurs fins de mois ! Laurent Wauquiez ne sait-il pas qu’elles ont déjà puisé dans leurs réserves et réduit leurs fonds de roulement pour boucler les budgets des années précédentes et celui de 2011 ?

2. Geler… une partie des ressources, des postes, des primes. 2.1. Geler des ressources. Les universités ont été contraintes en 2011, sur décision du ministère, de geler une partie de leurs dépenses (chronique : “La CPU enfin clairvoyante“). Les crédits “gelés” peuvent ne pas être “dégelés” ; ils peuvent purement et simplement être “annulés”. Intéressants ce diktat ministériel, cette entorse manifeste aux RCE !

2.2. Geler des postes. Pau et Bretagne Sud ne sont pas les seules universités à y recourir. La mesure est simple à mettre en oeuvre : les supports budgétaires rendus disponibles par les départs en retraite, les mutations, les démissions, les décès sont “gelés”. Combien ? Olivier Sire, pour Bretagne Sud, en annonce une vingtaine. Si 10 postes en moyenne sont gelés dans chaque université, ce sont 800 postes en moins pour l’ensemble. Le solde net de postes de fonctionnaires pourrait donc diminuer dans l’enseignement supérieur par la décision des universités elles-mêmes !

2.3. Geler des engagements. Des universités libres et responsables se sont engagées dans la revalorisation des primes des personnels BIATOSS, dans le cadre d’ailleurs d’une politique nationale de revalorisation. Pour boucler le budget, il n’est pas trop difficile de reporter à plus tard la progression prévue du montant des primes. Les BIATOSS sont minoritaires au CA et n’ont qu’une voix consultative au CTP local. Plus tard, ce peut être aux calendes grecques !

3. Moins de postes d’ATER à mi-temps, de Primes d’excellence scientifique (PES), de Contrats doctoraux. Les RCE, c’est la disparition des crédits fléchés. Les universités sont libres et responsables pour décider l’enveloppe financière induite par le nombre et le niveau des PES et des contrats doctoraux. Elles peuvent la réduire plus ou moins. Recruter des ATER à plein temps est moins coûteux que recruter deux ATER à mi-temps ; tant pis pour les docteurs qui comptaient sur un 1/2 poste. Dans les temps durs, il n’ y a pas de petites économies. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

4.1. Fermer des formations. Chaque diplôme de l’offre de formation induit des coûts (postes, heures complémentaires, investissements et frais de fonctionnement). Ce blog dénonce depuis sa création la pléthore et l’illisibilité de l’offre de formation. Je suis favorable à la réduction de l’offre. Mais celle-ci heurte de front les intérêts “moraux” des enseignants. “Même si nous n’avons que peu d’étudiants en licence de tchèque, il serait inadmissible de ne pas mettre au concours le poste du professeur parti en retraite”.

4.2. Des formations payantes. Augmenter le montant des droits d’inscription pour se donner une marge de manoeuvre budgétaire est impossible pour les universités. Elles sont responsables mais non libres. Des universités ont donc créé des Diplômes universitaires (DU) adossés à des diplômes nationaux, en particulier en master. Elles respectent donc la réglementation des DU. C’est une manoeuvre habile et qui peut être “rentable” : l’étudiant peut ne faire que le master, mais il peut être convaincu que le DU payant lui apportera des compétences additionnelles, voire décisives pour l’accès à l’emploi. Politique identique pour les étudiants bénéficiant d’un contrat doctoral : Paris Ouest Nanterre La Défense a décidé qu’au-delà d’un seuil de revenus parentaux, ils devraient payer les droits d’inscription. Ce qui n’était pas le cas jusqu’alors.

5.1. Réduire le volume des heures complémentaires (HC). Un président expliquait en CA, dans les années 80, la “loi” des HC : chaque nouveau diplôme oblige à créer des postes d’enseignants-chercheurs, mais, ceux-ci étant insuffisants pour assurer l’ensemble des cours et des TD, des heures complémentaires sont créées en parallèle. Pas facile aujourd’hui de sabrer le volume d’HC. Celles-ci, dans le contexte d’une détérioration relative du pouvoir d’achat des enseignants depuis 40 ans, constituent une part significative du revenu d’un nombre important d’enseignants et non seulement des enseignants-chercheurs “non produisants”. Plus difficile aujourd’hui qu’il y a trois ans : les heures complémentaires d’enseignement sont “défiscalisées”. Dans le cadre des référentiels de tâches, de plus en plus d’enseignants rechignent à accepter des primes pédagogiques ; ils préfèrent faire des TD pour avoir des heures défiscalisées.

5.2. Retarder à l’année suivante le paiement des heures complémentaires effectuées, non seulement aux vacataires mais également aux enseignants-chercheurs. Ce cas m’a encore été signalé vendredi dernier dans une université de province. C’est évidemment faire de la cavalerie, mais ça permet de passer le cap de la fin d’année.

5.3. Encore et toujours les heures complémentaires. Des doctorants de l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense protestent car, contrairement aux engagements qu’ils avaient eus, la direction de l’université ne leur permet pas de faire des activités complémentaires d’enseignement (chronique : “Economies sur le dos des doctorants“). A quand les heures complémentaires faites bénévolement ? [Courriel du 25 octobre, 20 heures 46 envoyé par l’un des vice-présidents de Paris Ouest Nanterre La Défense : « le cas des avenants est en passe d’être réglé grâce à un effort des UFR et des Écoles Doctorales, qui ont accepté de compenser la mauvaise gestion de deux UFR qui ont fait signer un nombre d’avenants bien supérieur à leur quota de l’an dernier« ].

5.4. Les heures complémentaires affectées à un Compte Epargne Temps. Ce dispositif, mis en oeuvre par l’université Pierre Mendès France de Grenoble, n’est pas en soi une mauvaise idée. “Les heures complémentaires au-delà du service d’enseignement ne sont pas payées ; elles sont mises sur un CET et pourront être utilisées pour partir en retraite plus tôt”. Reculer pour mieux sauter à terme dans le trou financier ! Une fausse bonne idée de plus !

6. Surseoir à la formation des personnels. La formation tout au long de la vie est un droit des personnels BIATOSS. Elle est la condition de leur plus grande efficacité et d’un travail plus honorable. On ne peut dès lors que s’inquiéter de la baisse d’activité des formations “enseignement supérieur” de l’ESEN. Chronique : “Une école de cadres pour le SUP“.

Autres mesures d’économie ? Aux lecteurs du blog de témoigner. Actualisation 25 octobre, 23 heures 25. Marianne est la première lectrice à lister 10 mesures identifiées pour rogner ou sabrer les dépenses. Lire ses 3 commentaires.

Seconde chronique : “Les budgets 2012 : seront-ils sincères ?” (chronique du 9 décembre 2011). Les budgets 2012 des universités doivent être votés avant le 31 décembre 2011. La réglementation l’impose. De plus, elle exige que ces budgets soient en équilibre et soient sincères. Budgets en équilibre : si le conseil d’administration vote un budget en déséquilibre (dépenses supérieures aux ressources), le recteur d’académie prend la main et met l’université sous tutelle de ses services. Budgets sincères : un budget voté en équilibre peut être insincère (surestimation des ressources et minimisation des dépenses) ; dans ce cas également, le recteur peut rejeter le budget et mettre l’université sous tutelle.

Combien d’universités vont voter dans les deux semaines qui viennent des budgets en équilibre et insincères ? Universités que Laurent Wauquiez appelle encore des universités “en bonne santé financière”. Celles en mauvaise santé ? Leur nombre varie de jour en jour. Certaines semblent être rentrées dans les clous après une courte visite du comité des pairs, composé en particulier de deux anciens présidents. La tornade blanche est passée et voilà blanchies les universités coupables de déséquilibre. De qui se moque-t-on ?

Ne parlons que des budgets insincères parce qu’ils surestiment les ressources. Les ressources : plus de 80% d’entre elles sont versées par l’Etat. Les universités passées aux responsabilités et compétences élargies, les premières en 2009 et les dernières en 2012, ont surestimé les ressources que l’Etat allait leur transférer. Le problème c’est que l’Etat a oublié d’en transférer un certain nombre. Ces ressources sont dénommées “créances de l’université sur l’Etat“.

Laurent Wauquiez, qui n’est pas là pour gérer les affaires courantes, découvre, jour après jour, qu’il lui faut s’occuper de ces dettes de l’Etat vis-à-vis des universités. 1. L’Etat, lors du passage à la dite “autonomie” des universités, ne s’était aucunement préoccupé des impacts positifs ou négatifs du Glissement Vieillesse Technicité (GVT) sur la masse salariale des universités. Il a concédé 15 millions mais a gelé les GVT des universités qui en avaient un négatif. La CPU a crié victoire sans savoir si le gel était inférieur ou supérieur à ces 15 millions.

Laurent Wauquiez vient de découvrir un problème qui existe en fait depuis le passage des premières universités aux RCE en 2009. 2. Auparavant, les fonctionnaires avaient droit aux prestations sociales interministérielles (droit aux CESU pour faire garder leurs enfants en bas âge). Devenus salariés de l’université, l’Etat a décidé qu’ils avaient perdu ce droit. Les universités qui auraient inscrit ces prestations dans leurs ressources auraient voté un budget insincère, même si, de 2009 à 2011, des solutions précaires ont été trouvées. EducPros s’en est fait l’écho. Laurent Wauquiez a enfin annoncé une solution pérenne. La CPU en est folle de joie (communiqué du 7 décembre 2012). Combien de millions le MESR va-t-il devoir verser aux universités ? La mesure pérenne est rétroactive, mais seulement au 1er janvier 2011.

Laurent Wauquiez découvre une autre dette de l’Etat. 3. Elle concerne la question des amortissements. La comptabilité publique, quelques années avant la LRU, a exigé des universités qu’elles inscrivent dans leurs budgets l’amortissement de leurs investissements matériels. Que se passait-il donc auparavant ? Les universités inscrivaient en dépenses d’une année donnée un investissement quelconque et en ressources une éventuelle subvention, une utilisation de l’excédent dégagé dans le compte financier ou encore une ponction sur la ”réserve”. L’année suivante, pas d’amortissements inscrits au budget pour anticiper le renouvellement du matériel.

Que s’est-il passé au moment du passage aux RCE en 2009, 2010, 2011 ? Toutes les universités étaient-elles en mesure de dresser l’état d’obsolescence de leur matériels, les montants d’amortissement qu’elles devaient consacrer à leur renouvellement ? C’est extrêmement peu probable. L’Etat en a-t-il profité pour sous-estimer les dotations d’amortissement qu’il devait transférer aux universités ? Hypothèse à vérifier. Toujours est-il que nos deux pairs compères, en visite dans des universités asphyxiées, ont estimé que la question des amortissements n’était qu’un ”problème technique temporaire”. Laurent Wauquiez est dans l’incapacité d’estimer le coût, pour la poche de son ministère, de la régularisation par l’Etat de ce “problème technique”, qui est une dette de l’Etat non honorée.

L’université de Strasbourg, passée aux RCE au 1er janvier 2009, a des des contentieux avec l’Etat pour des créances non honorées. Mais cette université compte sur l’argent des investissements d’avenir pour apurer ses comptes et pour parvenir à pouvoir voter, chaque année, un budget sincère. L’article, paru récemment dans les DNA et qui commet l’erreur de dire que l’université a déjà voté son budget 2012, est révélateur de cette politique de sincérité : “Pour 2012, l’université a abandonné une créance de 5,5 millions qui aurait dû lui être versée en 2007, lors de l’ancien contrat quadriennal. Nous ne l’avons pas mis dans notre fonds de roulement, nous ne cherchons pas à faire semblant, affirme Michel Deneken, 1er vice-président. Par contre l’UDS n’a pas tiré un trait sur une ancienne créance de huit millions d’euros des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, une créance qui devrait être prise en charge par le ministère de la Santé”. Le vote sur le budget de l’université aura lieu le 15 décembre 2011 (communiqué intersyndical).

Budgets sincères ou insincères. Ne tirons pas au canon sur les universités. Le budget qu’elles vont voter dans les deux semaines qui viennent est le budget initial pour 2012. Impossible pour elles de prévoir exactement toutes leurs ressources et toutes leurs dépenses. Le budget initial est ajusté, le plus souvent, par deux décisions budgétaires modificatives (DBM), l’une votée au printemps et l’autre en fin d’été.

Directeur d’UFR, puis directeur de centre de recherche, puis directeur d’observatoire, puis enfin directeur d’une licence professionnelle, à chaque fois bénéficiaire d’une ligne budgétaire, j’ai fait, pendant plus de trente ans, l’exercice de budgets initiaux et de DBM. Pour le budget initial de la licence professionnelle, j’estimais les ressources “propres” prévisibles : nombre d’étudiants inscrits en formation initiale et continue, en apprentissage, versements opérés par le CFA, taxe d’apprentissage (le montant en est connu seulement en juillet). Lors de la 2ème DBM, j’étais enfin sûr des “vraies” ressources. Pour parvenir à un budget équilibré en fin d’exercice, il faut bien sûr ne dépenser ou n’engager en début d’année que les ressources certaines.

Le risque existe que des petits malins, bénéficiaires d’une ligne budgétaire, fassent des budgets insincères, dépensent plus que leurs ressources et créent des dettes internes que les universités doivent éponger. Pour éviter cela, celles-ci restreignent le nombre d’unités budgétaires, entraînant – effet pervers – un phénomène de déresponsabilisation d’enseignants-chercheurs à même de trouver des ressources propres externes.

Le budget de l’université se situe, bien sûr, à une autre échelle que celle de l’unité budgétaire. Mais le principe de gestion rigoureuse doit être le même : ne dépenser que les ressources réellement “rentrées”. Ce principe sain est inapplicable à ce niveau : les universités doivent “dépenser” chaque mois (payer les salaires), dans un contexte où l’Etat échelonne ses dotations sur plusieurs mois de l’année, d’où la nécessité d’un fonds de roulement, d’une trésorerie. Le problème des universités est aujourd’hui de construire des budgets qui s’abstiennent de faire confiance aux créances douteuses de l’Etat. Elles se doivent d’être vertueuses alors que l’Etat les cocufie, depuis 2009 pour certaines. Pourquoi la CPU ne le claironne-t-elle pas dans tous ses communiqués ?

Les universités passées aux RCE ne sont pas autonomes ; elles ne l’ont jamais été. Leur budget est en effet beaucoup plus contrôlé qu’avant la loi LRU. Il l’est en amont par le Recteur : il peut rejeter un budget trop visiblement insincère et mettre telle ou telle université sous tutelle. Il l’est en aval : les universités passées aux RCE doivent faire certifier leurs comptes financiers par des commissaires aux comptes. Les universités sont responsables et elles le prouvent car elles rognent, sabrent, annulent des dépenses. C’est l’Etat qui est irresponsable : contrairement à tous les discours sur la révolution du SUP portée par Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse, et Laurent Wauquiez. Nous avons donné aux universités l’autonomie et les moyens financiers de l’autonomie”. Il s’agit là d’un mensonge d’Etat : celui-ci a sciemment oublié d’accorder aux universités les moyens financiers des charges financières qu’il leur transférait. C’est cet Etat qui met structurellement les universités en difficultés.

Avec la LRU, les comptes sont certifiés par les commissaires aux comptes, au vu des comptes financiers connus et votés, seulement six mois après la fin de l’exercice budgétaire. Les comptes financiers des universités RCEisées ne sont donc aujourd’hui connus que pour les RCEisées 2009 (comptes financiers expertisés en 2010) et 2010 (comptes financiers expertisés en 2011). Les analyses des commissaires aux comptes pour toutes les universités (dont celles qui passeront aux RCE au 1er janvier 2012) ne seront connues qu’à l’été 2013 : quel sera alors le nombre d’universités en difficultés financières ?

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Aveuglement financier à Besançon

La préparation du budget 2013 a commencé dans les universités. La première étape est celle de la lettre d’orientation budgétaire, signée par le président. La lettre de cadrage, c’est maintenant. Lire aussi : “Strasbourg. Qui gagne perd ?

25 juin 2012, université de Franche-Comté, lettre à l’ensemble des personnels, signée par Jacques Bahi, nouveau président de l’université. Objet : “politique de formation pour l’université” pour la rentrée 2012-2013. Constat : “J’ai demandé à l’ensemble de l’équipe présidentielle, avec l’appui des services et des composantes de travailler “urgemment” sur la carte des formations, car l’offre abondante proposée me semble inquiétante et peu réaliste au vu des potentiels en masse salariale nécessaire et au manque de visibilité qu’elle risque de produire”. Aucune solution concrète n’est pourtant avancée. 20 chroniques du blog sur l’université de Franche-Comté.

Ce qui est surprenant dans ce constat n’est pas que l’université souhaite “tailler” dans l’offre de formation pléthorique et économiser quelques millions d’euros de dépenses d’heures complémentaires. De nombreuses universités s’y sont résignées : c’est une marge de manœuvre financière qui existait avant la LRU et qui subsiste avec la dite “autonomie” des responsabilités et compétences élargies (RCE).

Ce qui est surprenant, c’est le calendrier fort tardif de cette annonce, l’offre de formation pour 2012-2013 étant en effet déjà en ligne. Impréparation de la nouvelle équipe présidentielle ? Certainement. Mais un tel aveuglement financier est inexcusable.

Jacques Bahi était vice-président du Conseil scientifique dans l’équipe sortante. Il ne peut ignorer. 1. Que le CA sortant a voté le 20 mars 2012 pour le contrat quinquennal d’établissement 2012-2016, contrat incluant la nouvelle offre de formation.

2. Que les rapports d’évaluation de l’AERES sur les formations (licences, licences professionnelles, masters) signalent l’insuffisance de certaines d’entre elles et ont conclu, en décembre 2011, sur une dispersion de l’offre de formations coûteuse, toujours persistante et qui limite les marges de manœuvre de l’établissement”.

3. Qu’il n’a pas parlé de “resserrement” de l’offre de formation quand, le 14 janvier 2012, il a fait part des grandes lignes de son programme pour conquérir la présidence de l’université. “Il faut repenser la carte des formations dans le cadre de l’université fédérale, il faut soutenir les formations attractives et prendre des mesures pour rendre visibles et fortes les formations les plus fragiles. La cohérence et les spécificités doivent être réfléchies dans le cadre de l’université fédérale, en impliquant les écoles d’ingénieurs, y compris l’UTBM. Une logique d’évaluation de l’impact sociétal et économique des formations doit primer sur une logique basée uniquement sur des évaluations de coûts. Il faut en particulier soutenir la professionnalisation des filières SHS. Les formations sur nos sites de Belfort, Montbéliard, Lons Le Saunier et Vesoul doivent être pensées en partenariat avec les collectivités locales“.

4. Que son prédécesseur, Claude Condé, dans un exercice fort personnalisé de bilan, n’a insisté que sur les points forts de l’université de Franche-Comté et non sur ses points faibles. Chronique : “Parachutes pour ex-présidents“. Claude Condé a construit, lui aussi, l’aveuglement sur les finances de l’université.

Jacques Bahi et son équipe doivent progresser dans leurs capacités d’anticipation. Quid de l’avenir de l’université fédérale avec l’université de Bourgogne ? Quid de la mise en œuvre des quelques investissements d’avenir que les deux universités ont obtenus ? Le Conseil économique, social et environnemental régional de Franche Comté (CESER) pose des bonnes questions sur les investissements d’avenir. “Les questionnements aujourd’hui sont les suivants. Tous ces milliards injectés vont-ils générer au final des milliards d’investissements grâce à l’effet d’entraînement des centaines de programmes de recherche et développement des secteurs privé et public ? Est-ce que ces résultats auront un effet de levier et permettront de structurer les formations et de les rendre plus attractives ? Cette reconnaissance aidera t-elle à donner la capacité de développer plus de programmes d’ici quelques années ? Comment mesurer demain les impacts des investissements d’avenir sur le monde économique et social” ?

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Pierre Dubois

Strasbourg. Qui gagne perd ?

La préparation du budget 2013 a commencé dans les universités. La première étape est celle de la lettre d’orientation budgétaire, signée par le président. La lettre de cadrage, c’est maintenant. La dernière étape – en décembre – sera le vote du budget par le conseil d’administration. Elle pourrait être suivie d’une “post-dernière” étape : celle de la mise en place par le recteur d’académie d’un budget 2013 dans les universités incapables de voter en décembre un budget en équilibre et sincère. Je fais l’hypothèse qu’une dizaine d’universités seront concernées.

Ce ne devrait pas être le cas de l’université de Strasbourg. Et pourtant, celle-ci se trouve dans une situation paradoxale, comme si ses succès aux investissements d’avenir y créaient une situation financière compliquée. Qui gagne perd ? La lettre d’orientation budgétaire, débattue ce 26 juin en Congrès finances, “révèle en effet une situation financière considérablement dégradée“. Ce n’est pas le président Alain Béretz qui le dit, ce sont les élus et représentants Agir ensemble pour une université démocratique, dans un communiqué “Austérité et gestion imprévoyante”.

Les militants syndicaux jouent la transparence, diffusent les informations, pratiquent la démocratie de terrain, font débattre. Ils interpellent les dirigeants universitaires. Dans ce contexte, ceux-ci devraient oser mettre en ligne sur le site de l’université la lettre d’orientation budgétaire. Ce serait une fort belle innovation organisationnelle ! L’université de Strasbourg communique-t-elle en toute transparence en matière budgétaire et financière ?

Informations financières disponibles sur le site de l’université. Rubrique Informations légales et financières : un budget est présenté, mais il s’agit du budget… 2009. Rubrique Université en chiffres : en page 4, le budget 2011 : 432 millions d’euros. Rubrique Actualités : signature de la convention de l’Initiative d’excellence (21 mars 2012). La “dotation générera plus de 25,5 M€ par an, pendant une période probatoire de 4 ans, qui permettront de financer le projet IdEx ainsi que les 11 LabEx lauréats des Investissements d’avenir”. Les comptes-rendus des conseils d’administration sont-ils en ligne ?

L’intersyndicale dégage plus sieurs éléments pour expliquer la situation financière dégradée de l’université de Strasbourg. 1. Absence d’anticipation d’un certain nombre de difficultés (”surcoûts de la fusion, prise en compte tardive du GVT sur la progression de la masse salariale, réduction à grande vitesse du fonds de roulement et de la trésorerie”). 2. Choix problématiques : surinvestissements, recours à des sociétés de consultance, priorité donnée aux services centraux, priorité de financement au périmètre d’excellence, suppression d’heures d’enseignement. 3. Investissements d’avenir : ils “auront accéléré quatre phénomènes, dont la paupérisation générale de l’université tant les surcoûts qu’induisent et induiront les projets concernés ont été sous-estimés par le gouvernement mais aussi par la direction de notre établissement”.

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Pierre Dubois

Vice-président étudiant en Lorraine

Communication institutionnelle : l’université de Lorraine a pris un bon départ. Des décisions font immédiatement l’objet de communiqués de presse : élection du 1er vice-président et nomination des vice-présidents fonctionnels (7 juin 2012), élection des vice-présidents statutaires (conseil de la formation, conseil de la vie universitaire, vice-présidence étudiante) (20 juin 2012).

“Le CVU et le CF ont conjointement élu M. Aurélien Martin au poste de Vice-président étudiant de l’Université de Lorraine. Étudiant en pharmacie à Nancy, il est actuellement membre actif du Conseil de la vie universitaire de l’UL, du Conseil de la vie étudiante de la Communauté Urbaine du Grand Nancy et du Conseil de gestion/Conseil de la pédagogie à la Faculté de Pharmacie”. “Le programme que j’ai proposé sera bientôt disponible sur le site d’InterAssos” (Aurélien Martin) .

Aurélien Martin a été président d’Interassos Lorraine (chronique du 15 juin 2012 : Des élus étudiants rendent compte). Son curriculum vitae : 23 ans, inscrit en 4ème année de pharmacie, des responsabilités dans l’université et dans la vie étudiante dès 2009. Aurélien, jeune et engagé, comme bien d’autres étudiants : 25 chroniques “Jeunes et engagés”.

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Pierre Dubois

Le planétarium fête ses 30 ans

Le planétarium de l’université de Strasbourg fête ses 30 ans samedi 23 juin 2012. Visites guidées et gratuites de la coupole de l’Observatoire et de la lunette astronomique de 15 heures à 24 heures. Album de 45 photos prises le 22 juin. Programme détaillé des 30 ans sur le site du Jardin des Sciences. Un nouveau planétarium en 2015-2016 à l’entrée du Campus de l’Esplanade : un des projets du Plan Campus strasbourgeois.

Strasbourg, un campus vert et ouvert sur la ville. La preuve ! En profiter également pour parcourir le Jardin botanique de l’université : en ce moment, c’est une splendeur !

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Pierre Dubois

2 présidents, agrégés et historiens

Guillaume Leyte et Jean-Michel Minovez partagent plusieurs points communs. Professeurs, ils ont été élus présidents de leur université en 2012 : Paris 2 Panthéon Assas pour le premier (cliquer ici), Toulouse 2 Le Mirail pour le second (cliquer ici).

Ils ont presque le même âge (nés en 1962 et en 1964). Ils sont tous deux historiens, spécialistes de la période moderne et contemporaine, en France. Quelques-uns de leurs ouvrages : Guillaume Leyte et Jean-Michel Minovez. Je ne doute pas que, pour écrire leurs livres, ils aient eu besoin de connaissances en histoire, en droit, en sciences politiques, en économie, en sociologie…

Ils sont tous deux agrégés mais, durant la majeure partie de leur vie active, ils n’auront pas du tout perçu les mêmes émoluments. Carrière rapide pour Guillaume Leyte : professeur à 31 ans en 1993. Carrière plus lente pour Jean-Michel Minovez : professeur à 44 ans en 2008, 44 ans, un âge plutôt jeune pour accéder au professorat d’histoire en université. Ces deux carrières inégales ne tiennent pas – a priori – aux qualités intrinsèques des deux professeurs, mais au système d’accès au professorat, différent d’une discipline à l’autre, “injuste” en termes salariaux. L’agrégation du supérieur permet d’accéder fort jeune au professorat des universités, ce que ne permet pas l’agrégation du secondaire.

Guillaume Leyte est agrégé du supérieur et Jean-Michel Minovez agrégé du secondaire. Le premier est juriste, rattaché à la section 03 du CNU, Histoire du droit et des institutions. Le second est historien, rattaché à la section 22 du CNU, Histoire des mondes modernes et contemporain. Notons que la plupart des professeurs d’histoire sont titulaires d’une agrégation du secondaire.

Faisons les comptes, en supposant, avec vraisemblance, que Guillaume Leyte, professeur depuis 19 ans, est aujourd’hui en classe exceptionnelle, que Jean-Michel Minovez, professeur depuis 4 ans, est en 2nde classe et qu’il accédera à la classe exceptionnelle dans 5 ans. Pendant 24 ans, Guillaume Leyte, parce qu’il est agrégé du supérieur, aura été payé plus que Jean-Michel Minovez, agrégé du secondaire. Estimons la différence salariale mensuelle nette à 1.500 euros. 1.500 euros x 12 mois x 24 ans = 432.000 euros de plus pour l’historien du droit.

Pas de “chance” pour les universités qui ont d’importantes composantes en droit (c’est le cas de Paris 2 Panthéon Assas). Depuis leur passage aux Responsabilités et compétences élargies, elles supportent des charges salariales plus élevées que les autres universités, à cause du système d’agrégation du supérieur !

Que penser des inégalités de “traitements” entre professeurs ? Je suis partisan, comme un certain nombre de syndicats d’enseignants-chercheurs, de supprimer les agrégations du supérieur. Débattre !

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Pierre Dubois

Licences et masters en travail social

Universitariser les formations en travail social ? 8 juin 2012, journée d’études de Préfas à l’Institut Régional du Travail Social de Champagne-Ardenne (IRTS de Reims).

Quelques références pour le débat. Chronique du blog, “Professions sociales”, 26 août 2009.

Article de Marc Fourdrignier, “Professionnaliser les métiers du sanitaire et du social à l’université : une mission impossible ?”, CEREQ, Formation Emploi, n°108, 2009. Article d’Aboubacar Sidibe, “Les débuts de carrière des diplômés des professions sociales”, DREES, Études et résultats, n°734, juillet 2010.

Les formations de la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO).

Article de Joëlle Libois, “Le Bachelor en travail social : quelle expertise pour quelles pratiques ? Situation en Suisse pour le travail social”, Conférence à Namur, décembre 2007.

Françoise Tschopp. Introduction de “La rationalisation des métiers du social. L’installation de la logique marchande dans les professions sociales“, 2010. “Les Hautes Écoles suisses dans la tourmente. De quelques enjeux pour la formation en travail social”, inédit.

Françoise Tschopp et Joëlle Libois, communication à la Journée d’études du 8 juin 2012. “Formation en travail social dans les Hautes Ecoles Spécialisées Suisses : opportunités et contraintes”.

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Pierre Dubois

Quiz. Architectes et Designers

Quiz. Histoires de noms. Celui de ce campus ? De l’architecte de ce musée ? Du designer de cette caravane tirée par un vélo ? De cette sculpture aux trois outils ? De l’architecte dont l’œuvre est actuellement exposée au musée sous le titre “La révolution de l’espace” ? Photographies du 19 juin 2012.

Courte biographie de cet architecte. Il est fils de menuisier. De 16 à 20 ans, cours du soir dans un centre de formation Art et Industrie. 30 ans, le succès : conception et production de la première chaise à lattes inclinables. 56 ans : maître de conférences en architecture/design dans une École supérieure d’architecture. Méditer : un professionnel accompli et reconnu transmet ses savoir-faire.

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Pierre Dubois

Wauquier et le blogueur “délabré”

Professeur des universités, j’ai choisi de prendre ma retraite à 64 ans, en novembre 2008. J’ai ouvert le blog “Histoires d’universités” en janvier 2009. Blogueur EducPros, je suis bénévole i.e. non défrayé par le Groupe l’Étudiant. Je suis une “grande gueule”, dont acte. Dois-je pour autant accepter de me faire insulter ?

Je suis libre et responsable, fort volontiers critique. Logique que cela ne plaise pas à tout le monde. Chacun peut critiquer mes analyses, en déposant un ou des commentaires. La chronique “Paris 8, Paris 10… PRES Paris Lumières” a attiré des commentaires contrastés : pour ou contre le PRES.

Mais me faire insulter par Wauquier est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est pourquoi je publie son commentaire. “Bonjour. Je ne vois pas tellement comment ce billet, fielleux, facile (jeux de mots peu subtils sur soleil levant / couchant / lumières) et bêtement méchant, maniant sans talent l’attaque ad hominem, éclaire la question tout à fait cruciale pour l’avenir des deux universités Paris 8 et Paris 10 de la constitution d’un PRES en commun”

“On s’attendrait quand même à ce qu’un universitaire, des universitaires, même en retraite aient un usage un peu plus raisonné et constructif des outils intellectuels dont ils sont sensés disposer. A moins que déjà le délabrement soit à l’œuvre. Nous sommes actuellement en responsabilité dans le paysage qu’ils ont laissé. Peut-être conviendrait-il qu’ils nous laissent travailler tranquillement et retourne [sic] à un otium sans doute mérité. Cordialement”. Signé Wauquier ; ne pas confondre avec Wauquiez.

L’auteur de ce commentaire est Sophie Wauquier, professeur à Paris 8 depuis 2006, membre du conseil d’administration. Son curriculum vitae révèle qu’elle est professeur de Lettres, profil “Langage et cognition”. Auparavant, elle était maître de conférences à Nantes. Elle y demeure toujours. Question : à Paris 8, n’applique-t-on pas la règle de l’obligation de résidence dans l’académie où l’on enseigne ?

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Pierre Dubois

Des élus étudiants rendent compte

Les candidats aux conseils centraux des universités ont tous promis de rendre compte à leurs électeurs, de les informer une fois élus, de les consulter avant de voter des décisions importantes, d’aller les rencontrer sur le terrain au cours de leur mandat, bref de se comporter en élus proches de leurs électeurs. Démocratie “normale” oblige.

C’est possible : la preuve ! Université de Lorraine. Aurélien Martin, vice-président étudiant et ancien président d’Interassos, m’a envoyé deux comptes-rendus : celui des premiers Conseils centraux de l’université qui se sont tenus le 8 juin 2012 et celui du Conseil de la vie étudiante (7 juin). Initiative excellente !

Compte-rendu des Conseils centraux, présidés par le premier président de l’université, Pierre Mutzenhardt (29 chroniques sur le Sup en Lorraine). Les premiers conseils se sont consacrés à leur propre installation : présentation de l’équipe présidentielle, élection des vice-présidents, nomination des personnalités extérieures, bureau du Conseil d’administration, calendrier à court terme… Le bureau du CA est chargé de préparer l’ordre du jour du Conseil. Il faut en saluer la composition car il comprend deux des adversaires de Pierre Mutzenhardt à l’élection présidentielle !

Le compte-rendu d’Interassos donne évidemment la part belle aux élus étudiants. Dans les conseils, ils sont minoritaires et leurs demandes ne sont retenues que si elles ont l’appui d’élus non étudiants. Succès et échecs. Succès. “Le candidat d’InterAssos au poste de VPE, Aurélien MARTIN, étudiant en Pharmacie, est élu“… “La candidature de Cécile LOUVET a été proposée du fait de son expérience et de son expertise. Elle était déjà présente et très investie dans l’ancien CEVU de l’université Nancy 2″.

Échecs. “InterAssos Lorraine regrette fortement le fait que les élus suppléants ne pourront assister aux Conseils Centraux que si leur titulaire ne peut s’y rendre. Cela remet en cause tout un fonctionnement en équipe ainsi que les promesses faites depuis le début de l’Université de Lorraine”… “Nous regrettons et déplorons le choix des personnalités extérieures qui n’ont que très peu de liens avec la vie universitaire. L’absence de personnalités compétentes sur des dossiers tels que la culture ou la santé est dommageable et risque d’empêcher le CVU d’avoir un fonctionnement optimal. Toujours dans le cadre du CVU, il est bon de noter les remarques incessantes des enseignants et BIATOSS sur le fait que c’est un “Conseil de Vie Universitaire” et non “d’étudiants”, ce qui est à lier avec le fait que soient préférentiellement choisies des personnalités extérieures rattachées aux agglomérations plutôt qu’à de réels acteurs de la vie étudiante”.

Compte-rendu du Conseil de vie étudiante (CVE) de la Communauté urbaine du Grand Nancy. “Le CVE travaille sur des propositions par thématique qui seront soutenues en Conseil de la CUGN puis traduites en améliorations concrètes pour les étudiants comme le tarif boursier du titre de transport, l’élargissement des horaires et l’aménagement des équipements sportifs… Lors de la séance plénière du CVE du 7 Juin 2012, il a été présenté l’ensemble des motions travaillées au cours de cette année : élargissement des horaires de transports ; amélioration de la communication sur les offres tarifaires et les dessertes ; ouverture de la communication à visée des usagers étrangers ; réflexion sur la desserte des campus ARTEM et Brabois ; ouverture d’un tarif étudiant sur les dispositifs d’autopartage ; extension du réseau Wifi étudiant”… “Une motion a été rédigée et déposée par InterAssos Lorraine et a été soutenue par le Conseil de la Vie Etudiante. Elle concerne le projet de rénovation de la piscine des Océanautes.

Interassos donne donc un excellent exemple de communication très réactive (comptes-rendus quasi immédiats après la tenue des conseils). Exemple qui peut, doit être suivi par la communication institutionnelle de l’université. Pas si simple : la Com’ ne peut publier que des comptes-rendus validés par les conseils ; il lui faut donc attendre le conseil suivant pour informer !

Toutefois, des comptes-rendus partiels sont possibles. La preuve : le communiqué de l’université sur l’élection du premier vice-président et la nomination des vice-présidents fonctionnels. Bons débuts pour une communication fort transparente ! Souhaitons que les futurs comptes-rendus ne soient pas seulement des relevés de décisions, qu’ils fassent état des débats.

Bibliothèque universitaire. Metz

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Pierre Dubois

Stammtisch avec Michel Rocard

Strasbourg, place de l’université, terrasse du Café Brant, jeudi 14 juin 2012, stammtisch avec Michel Rocard, venu soutenir son ami de longue date, Armand Jung, qui sera, sauf énorme surprise, réélu député socialiste de la 1ère circonscription d’Alsace, dimanche 17 juin. Photo de gauche à droite : Armand Jung, Michel Rocard, Éric Elkouby, suppléant.

Michel Rocard, 81 ans, bon pied bon œil, un peu dur d’oreille certes et heureux de pouvoir en griller une, le stammtisch terminé. Larges gestes accompagnant sa faconde. Il traite des problème sociétaux majeurs, de questions de fond, trop souvent évacués de la campagne électorale et peu abordés par les médias parce qu’ils font mal et peur.

Ces problèmes, Michel Rocard les situe dans la profondeur historique passée et à venir. Effets de serre, endettement structurel des américains, dégâts provoqués par la pensée unique du monétarisme et du marché, crises à répétition et s’aggravant, insupportable domination de l’économique sur le politique, fautes lourdes des banques, produits dérivés et spéculations…

Que faire ? L’Europe ! Une Europe politique qui dicte ses lois à l’économie, qui met à genou le capitalisme…

Question à Michel Rocard. “Vous êtes avec Alain Juppé le père du Grand emprunt pour la recherche, l’innovation. Quel bilan faites-vous des investissements d’avenir” ? “C’est une fort bonne opération ; mais on ne pourra en évaluer les résultats que dans quelques années”. Je ne suis pas convaincu par cette réponse fort optimiste. Mais ce n’est pas le moment de polémiquer !

16 heures, le stammtisch est terminé. Fort sympa, ce genre de réunion électorale ! C’est le candidat à la députation qui paie les consommations de la quarantaine de strasbourgeois présents. Merci Armand Jung ! Son blog.

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Pierre Dubois

Sorbonne Abu Dhabi : un bilan

Strasbourg, 4 juin 2012, Michel Fichant a terminé sa dernière mission à l’université Sorbonne Abu Dhabi. Entretien pour dresser un bilan sans complaisance : points forts, opportunités à saisir pour le développement. Le professeur de philosophie, désormais en retraite, a été un acteur-clé de cette université au cours des 4 dernières années : membre du Management Council (trois français, trois émiriens), deux missions d’enseignement, 80 jours de mission et des souvenirs à la pelle.

Une image “choc” lui revient en mémoire : mai 2008, les premiers travaux pour le siège de l’université, le désert, la ronde des camions, la chaleur terrible, le vent de sable. Le nouveau bâtiment est inauguré en 2011 par François Fillon. Sorbonne Abu Dhabi est inscrit désormais dans la pierre, dans une zone d’urbanisation nouvelle, proche du centre ville (photos sur Google Images).

C’est en 2008 que Michel Fichant s’engage dans l’aventure de Sorbonne Abu Dhabi. Il s’est mobilisé pour que Georges Molinié soit élu président de Paris Sorbonne Paris IV contre Jean-Robert Pitte, candidat à sa réélection et un des initiateurs de l’université émirienne en 2006. “Georges Molinié n’était pas très chaud et je lui ai proposé de devenir son chargé de mission pour Abu Dhabi“. Photo : Georges Molinié au centre, Michel Fichant à droite.

“Le résultat dont nous sommes le plus satisfaits : l’université Sorbonne Abu Dhabi est non seulement sur ses rails, mais est une université que les Emiriens se sont appropriés (”une université émirienne ayant une coopération exclusive avec la Sorbonne“). Ils savent que le président Barthélémy Jobert poursuivra la même politique que Georges Molinié” (le mot du nouveau président). En 2016, la reconduction du Traité de coopération internationale créant l’université constituera une nouvelle étape, celle de la consolidation irréversible. Mais d’ici là des projets importants de développement doivent être concrétisés (cf. infra).

Les points forts. Les errements et les doutes de la première phase, dont ce blog s’est fait l’écho, appartiennent au passé. Le nombre d’étudiants progresse régulièrement : 800 étudiants espérés à la rentrée 2012 et un objectif réalisable de 1.000 avant 2016. Une répartition équilibrée en termes d’origine géographique : un tiers d’étudiants en provenance des émirats et pays voisins, un tiers venant du Moyen-Orient entendu au sens large, un tiers “autres”, dont un noyau stable d’étudiants parisiens en mobilité de courte durée et de jeunes français dont les parents expatriés travaillent dans la zone. Tous les inscrits paient les mêmes droits d’inscription.

Une offre de formation diversifiée et adaptée, en licence (tronc commun en 1ère année) et en master. Formations en Humanités, Sciences humaines et sociales, Droit, économie et gestion (en coopération avec Paris 5 pour ces dernières disciplines). Une sorte d’année zéro pour l’apprentissage du français, langue des cours de licence. Une meilleure gestion des parcours étudiants : les formations qui n’ont pas cinq inscrits lors de la rentrée sont fermées temporairement et les étudiants sont aiguillés dans les filières proches. Des diplômes validés et édités par Paris.

Le corps professoral et technique. En déclin, les missions enseignantes de courte durée : recrutement plurisemestriel ou pluriannuel des enseignants français, directeurs et chefs de département à temps plein et présents sur place. Une équipe administrative en voie de renforcement. Des financements que la plupart des universités françaises aimeraient avoir et quelques retombées financières pour la Sorbonne.

De fort bonnes conditions pour les étudiants, niveau élevé des droits d’inscription oblige : formations aux effectifs limités, enseignants de qualité, auditorium de 700 places, équipements top niveau (en langues, en musicologie), bibliothèque aux fonds en constante progression, service Vie étudiante dont un service d’orientation, activités culturelles et sportives, résidence universitaire… On peut regretter toutefois l’absence de données sur le devenir professionnel des anciens élèves.

Les projets de développement. Le bilan est fort satisfaisant. Plusieurs points cruciaux méritent, cependant et bien normalement, de trouver une issue consensuelle d’ici 2016. Le premier est celui des enseignements scientifiques. Les Émirats Arabes Unis semblent être intéressés par une extension des formations vers les Sciences. Paris 6 Pierre et Marie Curie a, dès le début 2010, montré qu’il était prêt à s’engager dans des conditions qui doivent encore être actées par les deux partenaires : cursus en mathématiques et physique, recrutements pluri-semestriels ou pluriannuels pour les enseignants français expatriés, enseignements en langue anglaise. Les enseignements pourraient commencer à la rentrée 2013.

Le deuxième point crucial est celui de la langue d’enseignement dans les cursus de licence de Lettres, Sciences humaines et sociales. Il serait paradoxal de faire ces enseignements en langue anglaise, contenus des enseignements et défense de la francophonie obligent.

Troisième point crucial : celui du développement des filières professionnelles pour mieux correspondre aux souhaits exprimés par les étudiants et par les partenaires émiriens. Développement qui induirait l’enseignement en langue anglaise, un investissement encore plus fort des chefs de département, une évolution de la composition du corps professoral (recrutement de professionnels autochtones). Une licence professionnelle Tourisme est annoncée mais son programme n’est pas, à ce jour, en ligne. Plusieurs masters ont déjà une orientation clairement professionnelle. Le Master Histoire de l’Art et Métiers des Musées a saisi une opportunité exceptionnelle : “Pas moins de sept musées, dont le Louvre Abu Dhabi, sont actuellement en chantier pour la seule ville d’Abu Dhabi“.

Quatrième point crucial : celui de la recherche. Sorbonne Abu Dhabi n’a pas de centre de recherche ; les projets ne sont encore qu’embryonnaires. “Les attentes locales ne se sont pas encore manifestées“, constate Michel Fichant.

Cinquième point crucial, un point franco-français qui devra être réglé avant la négociation de la reconduction du Traité de coopération. En 2006, les Emiriens connaissaient encore mal les universités parisiennes : ils ont alors, tout à fait logiquement, approché la Sorbonne. Le président de Sorbonne Abu Dhabi est donc le président de Paris 4. Pour les cursus en droit, économie et gestion, un accord a été passé avec Paris 5. Mais ces deux universités se retrouvent aujourd’hui dans deux PRES et deux IDEX différents. Quelle présidence française pour Sorbonne Abu Dhabi devenue, avec les sciences, une université pluridisciplinaire ?

Michel Fichant ne voit pas d’autre solution que celle d’une présidence assurée par Sorbonne Université : Paris 2, 4 et 6. Ce qui supposerait d’évincer courtoisement Paris 5 et de faire assurer les enseignements de droit par Paris 2 Panthéon Assas. Les statuts de ce PRES prévoient désormais que le président ne peut être président d’une des universités membres. C’est une fonction dessinée  pour Louis Vogel qui, fin août 2012, ne sera plus président de Paris 2. Louis Vogel de nouveau président du PRES à compter de l’automne 2012 ; il pourrait devenir en 2016 président de Sorbonne Abu Dhabi. Louis Vogel au CV de quatre présidences : Paris 2 Panthéon Assas, CPU, PRES Sorbonne Universités, Sorbonne Abu Dhabi… Un programme, un défi, une ambition, une chance pour le professeur de droit privé ?

Strasbourg, 4 juin 2012. Michel Fichant au Café Brant et devant le Palais universitaire

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Pierre Dubois

Quiz. Le 1er cycle et le professeur

Je viens de lire le premier article d’un numéro spécial d’avril 2012 d’une revue de Sciences humaines et sociales. J’en tairai le nom jusqu’à la découverte des bonnes réponses au Quiz. Ce numéro porte sur l’enseignement supérieur. L’article sur la réforme du premier cycle, de la licence en particulier. Le lecteur du blog connaît  mon désaccord profond avec les propositions formulées dans chacun des trois paragraphes cités. Projet d’Instituts d’Enseignement Supérieur oblige (105 chroniques sur les IES).

Un vrai débat sur la réforme de l’ensemble des formations post-bac aura-t-il lieu lors des Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche qui devraient se tenir à l’automne. Geneviève Fioraso en a confirmé la tenue. J’en doute plus que jamais ! Et pourtant ce débat est crucial !

Quiz. Le professeur des universités, auteur de l’article, a occupé de hautes responsabilités dans l’enseignement supérieur. Il en occupe de plus hautes encore depuis peu. Question 1. Qui est-ce ? Quelles sont ses responsabilités passées et présentes ?

“Nous souhaitons que les élèves et futurs étudiants puissent organiser leur parcours le plus tôt possible, à partir de la 2de. Cela implique que les universités apportent plus massivement leur contribution à la construction du projet personnel et professionnel des lycéens, dès la classe de 2de et de 1re. Il convient également de passer d’une orientation actuelle, actionnée en terminale au moment du choix d’inscription dans le supérieur, à un processus progressif d’auto-évaluation et de bilan de compétences des élèves, puis des étudiants. Il nous semble clair que la poursuite d’études vers le supérieur, devenue quasi automatique pour tout bachelier, suppose à la fois de rendre le jeune étudiant plus responsable de sa réussite, mais aussi de le soutenir dans ses études”.

Question 2. La poursuite d’études vers le supérieur est-elle devenue “quasi-automatique” ?

“Pour mieux adapter le système de formation supérieur aux attentes et aux possibilités des élèves et des étudiants, un effort doit être fait pour rendre ces parcours d’études plus lisibles, fluides et sécurisés. C’est un travail nécessaire dans chaque établissement d’enseignement supérieur. Mais c’est aussi un enjeu de coopération ! C’est pourquoi nous proposons de mettre en place des « schémas régionaux d’enseignement supérieur et de recherche » destinés à garantir la cohérence de l’ensemble de l’offre post-bac sur un territoire : licence, IUT, BTS, classes préparatoires aux grandes écoles et autres formations ne relevant pas du ministère de l’Enseignement supérieur. Dans ce cadre, il nous parait indispensable d’organiser des passerelles entre les différentes formations et institutions”.

Dans la région d’origine de l’auteur, le schéma d’enseignement supérieur et de recherche existe depuis des lustres. Question 3. Quelle est cette région ? Contenus du schéma ?

“Les travaux menés ont mis en évidence l’urgence d’une profonde évolution dans la conception des maquettes de formation de licence. Il a été proposé de partir davantage des compétences visées et non de programmes établis à priori. Cette approche par les compétences et les finalités ne doit pas conduire à quelque instrumentalisation que ce soit ; elle vise à garantir aux étudiants un socle de connaissances conforme aux exigences scientifiques et adapté aux ambitions d’employabilité ou de poursuite d’études“.

Programmes nationaux et/ou référentiels de compétences ? Accès à l’emploi ou poursuites d’études après la licence ? Débattre ! Question 4. Les groupes de travail sur les référentiels de compétences pour chaque diplôme se sont-ils réunis et quel en est le résultat ?

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Pierre Dubois

Fioraso et le transfert de technologie

3ème chronique sur les Sociétés d’accélération du transfert de technologie (SATT) et plus particulièrement sur la SATT Conectus Alsace. Chronique du 30 avril 2012 : “Transfert de technologie filialisé”, du 25 mai 2012 : “Non aux contrats de droit privé”. Contre l’avis de l’intersyndicale Agir, le Conseil d’administration de Strasbourg a voté la convention entre l’université et la SATT Conectus.

Agir a donc décidé de porter le débat au niveau national et demande à la nouvelle Ministre, Geneviève Fioraso, de remettre à plat le dossier des SATT (communiqué du 11 juin 2012). La SATT ne doit pas devenir, au prétexte qu’elle risque de n’être pas pérenne et d’utiliser rapidement le capital dont elle est dotée, un organisme de gestion de la totalité des contrats publics de recherche : ceux­‐ci sont le résultat direct du travail des chercheurs, souvent initiés et négociés par ceux­‐ci… Les établissements publics, actionnaires de la SATT, parfaitement capables de gérer ces contrats de recherche et les embauches de contractuels, n’ont pas à y transférer leurs personnels, le fonctionnement d’une telle société étant peu compatible avec une gestion des ressources humaines affectées à la recherche“.

Le transfert de technologie, Geneviève Fioraso connaît : elle en a été actrice dans sa région. En clôture du congrès du réseau Curie, le 6 juin 2012, elle y a consacré une de ses premières allocutions publiques (communiqué du MESR). Approche pragmatique, prudente. Pas sûr que la Ministre, qui sera élue députée le 17 juin, aille spontanément bien loin dans la remise à plat des SATT. Extraits de son allocution.

Le passage de l’invention à l’innovation est rarement linéaire, il demande du temps, de l’énergie, l’audace de porteurs prenant des risques et ayant le goût de entrepreneuriat, un contexte économique favorable, l’adéquation aux usages et besoins du marché. Tout cela passe par des dispositifs simples, lisibles, efficaces, mis en œuvre par des professionnels ayant le sens du projet et des partenariats…

“Les dispositifs, ce sont les outils dont les territoires, les régions, l’État, l’Europe se sont dotés au fil des années. Ils sont nombreux, trop nombreux de l’avis général, et les Investissements d’Avenir, aux objectifs souvent louables, n’ont fait que renforcer le mille-feuilles existant, au détriment de la lisibilité et de l’efficacité nécessaires. Cette complexité explique d’ailleurs la difficulté de mise en œuvre concrète, sur le terrain des dispositifs des IRT, SATT, IEED, IHU, IDEX, ainsi que des procédures juridiques très lourdes les Partenariats Public Privé”…

Les chantiers en cours, notamment celui des Sociétés d’accélération de transferts technologiques, seront menés dans cet esprit pragmatique, de recherche de simplification, d’adaptation aux écosystèmes régionaux et aux stratégies de site. Un travail important a été engagé par les acteurs de terrain et il ne sera pas remis en cause”…

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Pierre Dubois

Paris 8, Paris 10… Paris Lumières !

Les universités de Paris Ouest Nanterre la Défense et Paris 8 Vincennes Saint-Denis ont décidé de se PRESser… dans la PRESSipitation. Il n’est jamais trop tard pour mal faire. Les PRES sont obsolètes, ne sont plus un outil adéquat de coopération. 65 chroniques du blog sur les PRES.

Les deux universités n’ont-elles pas d’autres chats à fouetter ? Paris 10. Daniel Cohn-Bendit, personnalité extérieure du CA de Paris 10, devrait mettre son grain de sel dans les financements de la formation continue (Dany et le financement de Nanterre). Paris 8 traîne son “Grand amateurisme“ juridique en matière d’organisation des élections universitaires.

Les Pôles de recherche et d’enseignement supérieur ont été créés en 2006. Paris 8 et Paris 10 ont donc attendu près de six ans pour enfanter… en urgence le PRES “Paris Lumières“. Souhaitons que Geneviève Fioraso prenne autant de temps pour s’interroger sur l’opportunité de ce nouveau PRES. Oser prendre cette dénomination fait sourire. Paris 10 se situe dans l’ouest parisien : PRES “Soleil couchant”. “Paris Lumières” comme si les deux universités avaient particulièrement brillé dans leurs succès aux investissements d’avenir ! Pourquoi pas “Les feux de la nuit” ? Je suis sûr que le lecteur imaginera d’autres noms pittoresques pour ce PRES “Phares éteints” ou “Éclipse du soleil” !

Le plus rocambolesque dans cette histoire de PRES, ce sont les conditions de son accouchement au forceps et dans une incroyable précipitation. Les deux Lumières. Jean-François Ballaudé, nouveau président de Nanterre et donc “Soleil levant”, mentionne-t-il, dans sa profession de foi pour être élu, le PRES avec Paris 8 ? Non ! Il affirme au contraire que les PRES sont des échecs ! Et pourtant il fait voter le “PRES 8-10″ par le Conseil d’administration du 14 mai 2012 : 19 voix pour, 4 voix contre et 4 abstentions.

Pascal Binczak, président sortant de Paris 8 et donc “Soleil couchant”, a fait voter le PRES par le CA finissant dans des conditions insupportables, au pas de charge, sans débat, et à la “Nuit tombante”, comme le raconte le Forum des étudiants de Sciences Po Paris 8. Le vote du CA sortant pourrait faire l’objet d’un contentieux. Merci surtout à MKD pour le signalement du blog “Débattre du PRES à Paris 8“. Lire en particulier la chronique de Pierre Gervais.

Le PRES raconté par un de nos correspondants à Nanterre. “Ce qui se passe à Nanterre est assez extraordinaire… Passage à toute vitesse d’une convention de PRES entre les 2 universités, avec les histoires que tu sais à P8 et des négociations de couloir entre le SNESUP et le nouveau président pour neutraliser les débats au CA. Le délégué SNESUP et le président sont apparemment cul-et-chemise et ont fait adopter le PRES en répétant à qui voulait l’entendre qu’il n’engageait que ceux qui voulaient faire quelque chose avec P8, qu’il ne serait pas fusionnel, etc. etc. Comme si une coquille vide organisationnelle restait longtemps vide. Un jour, il faudra bien le faire ‘vivre’, ce PRES, et ça nous coûtera. Le résultat de l’absence de négociation et de réflexion est une grande inquiétude de voir Nanterre voler en éclats : d’un côté les SHS qui ont des liens avec P8 (et des redondances, notamment en Master), et de l’autre le Droit-éco-gestion qui n’a aucun lien avec P8 et qui ne partage pas du tout sa stratégie pédagogique et scientifique. Même l’élu de rang A représentant du Droit de la liste Balaudé a voté contre, et une organisation étudiante au CA jusque-là hostile à la liste d’opposition s’est rangée à son avis ! Ceux qui osent poser des questions au CA se font traiter avec un grand mépris par le nouveau président… même si celui-ci prétend être toujours ouvert au dialogue. J’ai alerté plusieurs fois mes collègues d’UFR de ces risques et pointé l’ironie de voir le SNESUP encourager avec une hâte extrême la signature d’un PRES une semaine avant l’élection de Hollande, justifiant ainsi in extremis la politique de Pécresse jusque-là tant décriée… Peine perdue. Les gens ne comprennent pas ce qu’est un PRES et tout le monde croit que nous allons être mieux traités maintenant que nous y sommes”.

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Pierre Dubois

Paris 8, Paris 10… Paris Lumières !

Les universités de Paris Ouest Nanterre la Défense et Paris 8 Vincennes Saint-Denis ont décidé de se PRESser… dans la précipitation. Il n’est jamais trop tard pour mal faire. Les PRES sont obsolètes, ne sont plus un outil adéquat de coopération. 65 chroniques du blog sur les PRES.

Les deux universités n’ont-elles pas d’autres chats à fouetter ? Paris 10. Daniel Cohn-Bendit, personnalité extérieure du CA de Paris 10, devrait mettre son grain de sel dans les financements de la formation continue (Dany et le financement de Nanterre). Paris 8 traîne son “Grand amateurisme juridique en matière d’organisation des élections universitaires.

Les Pôles de recherche et d’enseignement supérieur ont été créés en 2006. Paris 8 et Paris 10 ont donc attendu près de six ans pour enfanter… en urgence le PRES “Paris Lumières“. Souhaitons que Geneviève Fioraso prenne autant de temps pour s’interroger sur l’opportunité de ce nouveau PRES. Oser prendre cette dénomination fait sourire. Paris 10 se situe dans l’ouest parisien : PRES “Soleil couchant”. “Paris Lumières” comme si les deux universités avaient particulièrement brillé dans leurs succès aux investissements d’avenir ! Pourquoi pas “Les feux de la nuit”. Je suis sûr que le lecteur imaginera d’autres noms pittoresques pour ce PRES “Phares éteints” ou “Éclipse du soleil” !

Le plus rocambolesque dans cette histoire de PRES, ce sont les conditions de son accouchement au forceps et dans une incroyable précipitation. Les deux Lumières. Jean-François Ballaudé, nouveau président de Nanterre et donc “Soleil levant”, mentionne-t-il, dans sa profession de foi pour être élu, le PRES avec Paris 8 ? Non ! Il affirme au contraire que les PRES sont des échecs ! Et pourtant il fait voter le “PRES 8-10″ par le Conseil d’administration du 14 mai 2012 : 19 voix pour, 4 voix contre et 4 abstentions.

Pascal Binczak, président sortant de Paris 8 et donc “Soleil couchant”, a fait voter le PRES par le CA finissant dans des conditions insupportables, au pas de charge, sans débat, et à la “Nuit tombante”, comme le raconte le Forum des étudiants de Sciences Po Paris 8. Le vote du CA sortant pourrait faire l’objet d’un contentieux.

Le PRES raconté par un de nos correspondants. “Ce qui se passe à Nanterre est assez extraordinaire… Passage à toute vitesse d’une convention de PRES entre les 2 universités, avec les histoires que tu sais à P8 et des négociations de couloir entre le SNESUP et le nouveau président pour neutraliser les débats au CA. Le délégué SNESUP et le président sont apparemment cul-et-chemise et ont fait adopter le PRES en répétant à qui voulait l’entendre qu’il n’engageait que ceux qui voulaient faire quelque chose avec P8, qu’il ne serait pas fusionnel, etc. etc. Comme si une coquille vide organisationnelle restait longtemps vide. Un jour, il faudra bien le faire ‘vivre’, ce PRES, et ça nous coûtera. Le résultat de l’absence de négociation et de réflexion est une grande inquiétude de voir Nanterre voler en éclats : d’un côté les SHS qui ont des liens avec P8 (et des redondances, notamment en Master), et de l’autre le Droit-éco-gestion qui n’a aucun lien avec P8 et qui ne partage pas du tout sa stratégie pédagogique et scientifique. Même l’élu de rang A représentant du Droit de la liste Balaudé a voté contre, et une organisation étudiante au CA jusque-là hostile à la liste d’opposition s’est rangée à son avis ! Ceux qui osent poser des questions au CA se font traiter avec un grand mépris par le nouveau président… même si celui-ci prétend être toujours ouvert au dialogue. J’ai alerté plusieurs fois mes collègues d’UFR de ces risques et pointé l’ironie de voir le SNESUP encourager avec une hâte extrême la signature d’un PRES une semaine avant l’élection de Hollande, justifiant ainsi in extremis la politique de Pécresse jusque-là tant décriée… Peine perdue. Les gens ne comprennent pas ce qu’est un PRES et tout le monde croit que nous allons être mieux traités maintenant que nous y sommes”.

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Pierre Dubois

Louis Le Grand sans vergogne

Mais que font donc Geneviève Fioraso, Vincent Peillon, Jean-Paul Huchon ? Deux grands lycées publics de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris, Henry IV et Louis Le Grand, se lancent dans des opérations en toute autonomie. La loi LRU a renforcé l’autonomie des universités : quelle loi accorde l’autonomie pédagogique et financière aux lycées publics ? Ceux-ci sont financés, hors masse salariale des fonctionnaires, par les régions : les initiatives des deux lycées figurent-elles dans le schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche pour l’Ile-de-France ?

Le lycée Henri IV lance un premier cycle universitaire avec Paris Sciences et Lettres (chronique : “ENS Ulm, Henri IV, têtes à claques“). Le lycée Louis le Grand annonce la création d’une Fondation pour recueillir des fonds privés (article du Monde du 10 juin 2012). De qui les proviseurs de ces lycées prestigieux se moquent-ils ? On ne peut les laisser agir en toute impunité. On ne peut admettre qu’ils entraînent leurs lycées dans une dérive libérale portée par l’excellence, les rentes de situation inégalitaires, le chacun pour soi et la concurrence pour tous, la complaisance de journalistes : “je crée les diplômes que je veux ; je recherche des fonds privés comme je l’entends”… Et ce pour pouvoir attribuer davantage de bourses aux plus méritants : stratégie honteuse de communication dévoyée ! Démagogie !

Les deux ministres et le président du Conseil régional doivent faire rentrer dans le rang les proviseurs de ces deux lycées. L’Éducation Nationale n’a pas besoin de gens qui agissent sans vergogne. Samuel Bliman, devenu le principal contributeur de ce blog, s’indigne lui aussi dans un texte qu’il m’a envoyé ce matin : “Quelques évolutions, hélas, prévisibles“.