Métaphore apicole : entreprises et grandes écoles même combat.

 

Pas de fruits ni de miel sans abeille, pas d’abeilles sans reine et sans ruche, pas de ruche sans apiculteur.

Les abeilles ont souvent été utilisées comme métaphore tant par les philosophes  et autres chercheurs en sciences sociales.

Les emplois et les fruits de la croissance sont en relation causale directe avec les entreprises et les entrepreneurs. L’essaimage est aussi une fonction sociale de l’entreprise. On s’étonne encore  que les conséquence de ces relations ne soient pas comprises et totalement intégrées par la classe politique qui donne à penser que l’emploi est un concept virtuel sans substrat organisationnel réel.

Et pour que ça marche, il faut qu’il y ait des essaims, des entrepreneurs. Ces derniers étant fortement engagés et impliqués.

Il faut donc tout faire pour que les entreprises existent et se développent. Il faut sauver nos ruches et nos apiculteurs !

Commençons  par arrêter de croire qu’un entrepreneur ne pense qu’à s’enrichir.

Il cherche d’abord à concrétiser de bonnes idées marchandes et  à servir intelligemment  des clients. Il cherche aussi une relative indépendance de fonctionnement, il souhaite être son propre patron, il cherche une forme de reconnaissance sociale de son travail. Il espère se développer et faire croitre son activité en faisant de judicieux investissements. Accessoirement il pense que ce qu’il construit pourra être utile à ses enfants, à la société… L’entrepreneur a des objectifs, une finalité, sous le regard de ses partenaires, de ses clients, des lois et règlements divers, et s’il fait fausse route il peut tout perdre.

Si tout se passe bien il se dit qu’il gagnera un peu d’argent, après avoir traversé beaucoup de moments difficiles, travaillé deux fois 35h par semaine, et payé beaucoup d’impôts et taxes diverses.

Et parfois, les abeilles le piquent. C’est la loi du genre.

Mais les édiles du pays de la « Raison raisonnante» préfèrent « l’emploi concept », à l’emploi réel, plus salissant. Ont-ils d’ailleurs jamais eu un emploi réel ? Car s’il y a bien un emploi virtuel c’est celui de politicien professionnel où le jeu consiste à mentir le plus longtemps possible pour se faire réélire. Quel politicien tient, dans les faits, ses engagements ? Est-ce leur faute, d’ailleurs, car quel électeur a envie d’entendre la litanie des dures réalités et la liste des sacrifices à faire, plutôt que de belles paroles sucrées sur un avenir doré? Demain on rase gratis,  les promesses sont notre miel. Et il n’y a pas de sanctions.

Cette démagogie frappe aussi dans l’enseignement supérieur public.

Car  tout doit être gratuit et pour tout le monde (mais qui paye en fait ?). Les étudiants entendent, en première lecture, « chic, cela ne coûte rien ». Si à l’issue il n’y a pas d’emploi, qui blâmer, le système n’est pas sous finalité, car la boucle formation-emploi n’est pas fermée. Les étudiants pensent alors en deuxième lecture « cela ne valait rien ! ».

Pour que la boucle soit bouclée, encore faudrait-il que ceux qui créent l’emploi  soient directement associés à a gestion des systèmes éducatifs. Difficile à entendre en France, le dispositif  ne leur faisant pas confiance, voire ne les reconnaissant pas, leur préférant des bureaucrates sans expérience de l’entreprise.

Il existe cependant des endroits où cette boucle vertueuse existe et fonctionne. Ce sont les grandes écoles. Et elles sont reconnues internationalement, quand elles ne sont pas classées les meilleures du monde dans leur catégorie (ex en Management). Et leurs dirigeants sont souvent des « entrepreneurs in academia ». Mais ce que l’on observe depuis des années c’est que, tout gouvernement confondu, en France, on ne cherche qu’à les faire disparaître du paysage. Elles sont politiquement incorrectes. L’attrition organisée  de la Taxe d’apprentissage en est un des symboles récents forts, mais malheureusement pas le seul.

Et des abeilles meurent aussi ! Après tout ce ne sont que des insectes, comme disent les fabricants de pesticides.

Nos gouvernements sont des skolicides, et par extension des économicides. C’est encore mieux que les néonicotinoïdes.

Il faudrait que ça change « dard-dard ».

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