Et pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait être porté à croire, » ce n’est pas leur insuccès qui a entraîné la disparition des écoles centrales, car il est remarquable qu’en si peu de temps et avec tant de difficultés de tous ordres, la plupart des écoles se soient ouvertes et que beaucoup aient connu une pleine activité « , comme le souligne Françoise Mayeur, une historienne très au fait de cette période.
Le lycée napoléonien
Avec Napoléon I, c’est le retour à l’ordre ( à un certain ordre ) après l’effervescence révolutionnaire, là comme ailleurs. D’où la création, en 1802, du lycée dit ‘’napoléonien’’.
Le temps des »études »
L’espace temps privilégié est celui de l’étude, des ‘’études’’ ( pour les internes, et même les externes ). La journée type du lycéen, durant tout le XIX° siècle se déroule selon l’horaire journalier suivant : 7 heures 30 en études ( de 6 H à 7 H 30, de 10 H à 12 H, de 13 H 30 à 14 H 30, de 17 H à 20 H ) pour 4 heures de classe ( de 8 H à 10 H et de 14 H 30 à 16 H 30 ). Et encore convient-il de savoir que les heures de ‘’classe’’ sont rarement des heures de ‘’cours’’ ( sauf en histoire et philosophie ) : on y corrige surtout des exercices et des devoirs qui ont été faits en études. C’était une époque – pourrait-on dire – où les élèves ‘’étudiaient’’ au lieu de ‘’suivre’’ des ‘’cours’’.
Les lycées et leurs études, au seuil du XXI° siècle
D’où d’ailleurs, en un certain sens, le célèbre rapport de l’historien Antoine Prost sous le ministère Savary, en 1983, intitulé de façon suggestive » Les lycées et leurs études, au seuil du XXI°siècle « , où figuraient des recommandations qui n’ont pas manqué de susciter alors de fortes réactions. » On en arrive à la conclusion que 4 heures de cours proprement dits par jour est un maximum à ne pas dépasser. Il n’est pas exagéré de dire que le dépassement de cette limite constitue une escroquerie pratiquée par les adultes aux dépens de la majorité des élèves. Et nous insistons bien sur le fait que cette exigence doit s’appliquer à la lettre : 4 heures de cours par jour, et non pas 24 heures par semaine, réparties en journées inégales » ( p. 101 ). » Dès maintenant, il faut assouplir les horaires des enseignements pour en réduire le total, et permettre le travail personnel des élèves, au domicile et/ou au lycée » ( p. 105 ). » L’aide au travail personnel est un des moyens les plus efficaces de lutte contre l’échec scolaire. Sa réalisation demande la création de petites salles, où l’on puisse commodément parler à huit ou dix au plus […]. L’influence du cadre spatial sur l’activité pédagogique est telle qu’il n’est pas possible de laisser les choses en l’état. Des locaux standardisés invitent à penser un enseignement standard ( pp.95 et 97 ). On a vu la suite…
Tout à fait passionnant ces archives du rapport A.Prot, sorties des cartons des années 80!
Oui, le temps passe; mais il arrive que le passé ne passe pas…