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Filières, hiérarchisations et dysfonctionnement – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

Filières, hiérarchisations et dysfonctionnement

Mise en place de la différenciation par les filières

Au début de la cinquième République, une différenciation dominante selon les filières a été instituée : création en 1963 du collège d’enseignement secondaire ( réunissant dans un même type d’établissement la ‘’voie longue’’ encadrée par des professeurs certifiés voire agrégés ; la ‘’voie courte’’ encadrée par des maîtres de cours complémentaires rebaptisés PEGC ; la voie ‘’transition-pratique’’ encadrée par des instituteurs spécialisés) ; et cette mise en filière du collège est prolongée dès 1965 par la mise en filières des lycées (filières générales A,B,C ; et filières technologiques F, G, H ).

 

Hiérarchisation quasi immédiate des filières

 

 

Les filières étaient présentées comme étant un cadre fonctionnel pour une bonne orientation qui tienne compte des aptitudes et des goûts des élèves afin de les préparer, dans des cursus adaptés, à des sorties diversifiées du système scolaire ( avant la vie active ou la poursuite d’études dans le supérieur ).

Mais elles ont été presque aussitôt hiérarchisées entre elles, les filières générales étant placées au-dessus des filières technologiques, et la filière ‘’C’’ ( dite maths-sciences, rebaptisée depuis ‘’S’’ ) planant au-dessus des autres filières générales ( ‘’A’’, littéraire, rebaptisée ‘’L’’ ; et ‘’B’’, sciences économiques et sociales, ‘’SES’’ ).

 

Le cas ‘’exemplaire’’ de la filière ‘’C’’ ( puis ‘’S’’ )

 

 

Cette filière dominante est convoitée bien au-delà de ce à quoi elle devait normalement ( fonctionnellement ) conduire, à savoir des orientations spécifiques requérant des capacités particulières dans le domaine mathématique et scientifique. Du fait de sa position dominante de filière d’excellence, elle ouvre pratiquement à tout ( et souvent en priorité ), ce qui conduit à des dysfonctionnements en chaîne du système.

On peut en citer – dans le désordre ! – quelques-uns, qui commencent à être bien connus. Seulement 44% des bacheliers S choisissent cette série par goût des sciences, et un tiers des titulaires de ce baccalauréat s’inscrit dans des formations autres que scientifiques ( alors même que l’on ne parvient pas actuellement à remplir la liste des postes ouverts au concours de l’agrégation de mathématiques, par exemple ).

 

Depuis un quart de siècle, on se targue d’en finir avec ces dysfonctionnements

 

 

Dès 1983, le rapport sur les seconds cycles soulignait que  » les études à dominante scientifique, détournées de leur finalité, servent en fait à définir une élite « . Depuis cette date, tous les rapports, tous les projets de réforme ont voulu  » rééquilibrer les filières et les séries  » en luttant contre la prééminence du bac ‘’scientifique’’ constitué en voie royale. Et la réforme de 1992, par exemple, institua la Seconde de détermination générale et technologique et simplifia les séries en les spécialisant davantage. Mais, quinze ans plus tard, il faut bien constater que la série ‘’S’’ a encore renforcé sa prééminence au détriment des deux autre séries générales, en particulier de la série ‘’L’’. Sans compter, la domination ’’générale’’ sur les filières technologiques, qui a bien des effets pervers ( en particulier en IUT où les bacheliers technologiques ne représentent que 30% des élèves, alors que les IUT leur étaient en principe destinés …)

 

Les mesures annoncées par Sarkozy ne sont sans doute pas à la hauteur

 

 

Dans ces conditions, les quelques mesures dites ‘’pragmatiques’’ annoncées par Nicolas Sarkozy ont peu de chances d’être à la hauteur du problème ( à l’instar de celles qui ont été mises en place précédemment ) parce qu’elles ne s’attaquent pas vraiment au système des filières lui-même, qui est vraisemblablement ‘’par nature’’ générateur de ces dysfonctionnements dans son processus récurrent de différenciation-hiérachisation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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