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« Agir en fonctionnaire » au capes et à l’agrégation. – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

« Agir en fonctionnaire » au capes et à l’agrégation.

L’évaluation de cette compétence fait l’objet depuis quelques jours d’une pétition qui demande au ministre de l’Education nationale de la « retirer au plus vite de l’ensemble des concours de recrutement de l’Education nationale, pour lesquels elle est actuellement programmée ».

Cette pétition, lancée notamment par des enseignants de philosophie du supérieur ( http://www.petitiononline.com/azby1111/petition.html ) a recueilli déjà plus d’un millier de signatures, surtout chez les philosophes et les lettres classiques, et assez souvent dans le supérieur ; mais pas seulement, loin s’en faut.

Les Arrêtés du 28 décembre 2009 prévoient pour les concours de l’enseignement secondaire d’une part une « leçon », d’autre part une « épreuve sur dossier » comportant deux parties. Cette épreuve sur dossier fait l’objet d’une préparation totale de deux heures trente minutes. La première partie dure une heure devant le jury ( présentation trente minutes, entretien trente minutes ) ; et la seconde partie ( qui porte sur la compétence « Agir en fonctionnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable » ) dure vingt minutes devant le jury ( présentation dix minutes, entretien dix minutes ).

La pétition fait valoir que si «  cette évaluation occupe en apparence une place mineure dans l’oral de l’agrégation ( 4 points sur 20 de l’épreuve orale où elle s’insère ), ou même à l’oral du CAPES ( 6 points sur 20 ), il est aussi prévu par les Arrêtés que lorsqu’une épreuve comporte plusieurs parties, la note zéro obtenue à l’une ou l’autre des parties est éliminatoire ». Les pétitionnaires concluent : « Nous ne pouvons admettre qu’un jury puisse éliminer des candidats, en supputant dans le cadre d’une épreuve orale aux contours opaques leur incompétence en matière d’éthique et de responsabilité […]. Enfin cette disposition nous paraît des plus dangereuses car elle suggère une volonté de contrôle des consciences, étrangères à notre tradition républicaine. Les concours de recrutement ne sauraient évaluer que les compétences disciplinaires et les aptitudes pédagogiques des candidats ».

Il est à noter que la définition de cette compétence ( « Agir en fonctionnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable » ) figure dans l’annexe de l’Arrêté du 19 décembre 2006  portant sur le cahier des charges de la formation des enseignants. Cette définition est, à notre connaissance, reprise telle quelle dans l’annexe du  projet d’Arrêté qui doit paraître à la fin de ce mois.
On peut en citer le préambule ( décliné ensuite en ‘’connaissances’’, ‘’capacités’’ et attitudes’’ plus ou moins précises ; cf JO.300 du 28 décembre 2006 ) : « Agir en fonctionnaire de l’Etat de façon éthique et responsable. Tout professeur contribue à la formation sociale et civique des élèves. En tant qu’agent de l’Etat, il fait preuve de conscience professionnelle et suit des principes déontologiques : il respecte et fait respecter la personne de chaque élève ; il est attentif au projet de chacun ; il respecte et fait respecter la liberté d’opinion ; il est attentif à développer une attitude d’objectivité ; il connaît et fait respecter les principes de la laïcité, notamment la neutralité ; il veille à la confidentialité de certaines informations concernant les élèves et leurs familles. Il exerce sa liberté et sa responsabilité pédagogique dans le cadre des obligations réglementaires et des textes officiels ; il connaît les droits des fonctionnaires et en respecte les devoirs. L’éthique et la responsabilité du professeur fondent son exemplarité et son autorité dans la classe et dans l’établissement ».
Un dossier à suivre. Rendez-vous à la fin du mois, lors de la parution prévue du nouvel Arrêté.

Commentaires (3)

  1. Moustachu

    De plus en plus, dans certains lycées, le chef d’établissement cherche à museler la parole des enseignants même dans les conseils de classe … interdiction de critiquer la réforme par exemple !…
    Je suis certainement mauvaise langue mais je pense que cette épreuve vise à recruter de bons petits soldats.

  2. Etienne

    On peut aussi voir la chose dans l’autre sens. Est-il admissible que la fonction publique et encore plus l’enseignement public ne véhicule pas les valeurs républicaines, démocrates et laïques telles qu’elles sont édictées par l’Etat? Évidemment chacun se sent porteur de ses propres valeurs. Mais ce n’est pas de ça qu’il est question, et si chacun pouvait substituer ses propres convictions à celles de l’Etat, ce serait la foire d’empoigne. Voir Faurisson qui enseignait les théories révisionnistes au nom de la liberté d’expression. Vous voyez bien qu’elle a une limite, celle-là et que vous n’êtes (et moi non plus) pas prêt à l’accorder à tous : Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Critiquer la politique du gouvernement est un droit de chaque citoyen, critiquer les réformes un droit des salariés et de leurs représentants. Mais il ne me paraît pas si invraisemblable que les fonctionnaires soient plutôt réservés en public, qu’ils véhiculent les valeurs de l’Etat, ce qui n’est pas assimilable au militantisme pour l’exécutif en place.

  3. andré

    C’est en effet une bonne question à se poser Etienne

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