Après avoir longtemps stagné autour de 4,5%, le taux de jeunes filles parmi les élèves d’écoles d’ingénieurs s’est mis à monter de façon continue à partir de 1968-1969 pour atteindre environ les 24,5% en 2003-2004. Mais c’est, désormais, à nouveau la stagnation…
Il y a d’abord eu une montée assez rapide puisque l’on est passé du taux de 4,5% à celui de 11% de 1968 à 1978 ( + 7,5% en dix ans ) ; cette montée s’est encore accélérée ensuite de 1978 à 1988 puisque l’on passe alors de 11% de jeunes filles parmi les élèves d’école d’ingénieurs en 1978 à 21% en 1988 ( + 10% en dix ans ) ; puis la progression de ce taux s’est ralenti très sensiblement pour n’atteindre que 24,5% en 2003 ( + 3,5% en quinze ans ). Et, depuis, c’est la stagnation ; voire un léger effritement.
Qui est capable de percer ce mystère ‘’féminin’’, qui ne semble d’ailleurs pas émouvoir grand monde ?
Une étude sur les ingénieurs de moins de trente ans réalisée par le cabinet de conseil Global Contact pour Orange, avec notamment les statistiques du Conseil national des ingénieurs scientifiques de France ( CNISF ) et des données de la Conférence des grandes écoles ( CGE ) ainsi que de l’Apec nous apprend que les voies d’accès aux écoles d’ingénieurs ont évolué, ainsi que les modalités d’obtention du diplôme.
Ainsi, en 2002, 80% des ingénieurs étaient issus d’une « prépa intégrée » à l’école ou d’une classe préparatoire. Six ans plus tard, cette proportion a baissé de six points pour les moins de trente ans. Parallèlement, l’accès via les DUT ( diplômes universitaires technologiques ) a augmenté de 2 points entre 2002 et 2008. L’étude montre aussi que la proportion d’élèves obtenant leur diplôme sous statut d’apprenti s’accroît ( 6% des ingénieurs de moins de trente ans contre 2% pour l’ensemble des ingénieurs ) comme celle passant par la formation continue ( 11% contre 8 % ).
L’obtention du diplôme d’ingénieur, souligne à juste titre l’enquête, est ainsi plus souvent conçue comme une étape à l’intérieur même d’une carrière. Mais ne serait-ce pas aussi une voie d’explication pour rendre compte de la nouvelle stagnation ( voire régression ) du taux de jeunes filles, puisque l’on sait qu’en général ce type de parcours est plus facilement emprunté par les hommes que par les femmes ?
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Ah les femmes!