Une note d’information de février provenant du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche nous apprend que le nombre des femmes dans les écoles d’ingénieurs a quasiment triplé en 20 ans ( de 1988 à 2008 ) passant de 10200 à plus de 29000, tandis que dans le même temps l’effectif total d’inscrits dans ces écoles a simplement un peu plus que doublé ( passant de 52000 à 108000 ).
« Globalement, la population masculine inscrite dans une formation d’ingénieurs a progressé à un rythme de 3,2% en moyenne, tandis que la population féminine a cru à un rythme moyen de 5,4% ». L’évolution annuelle entre 1988 et 2008 du nombre de femmes a toujours été supérieure à celle des hommes ( à deux exceptions près : en 1988 et 1997 ).
On assiste donc à une ‘’grignotage’’ lent mais continu de ce qui reste encore un ‘’bastion masculin’’ ( contrairement aux facultés de droit ou de médecine, et davantage encore à l’Ecole de la magistrature, qui étaient autrefois aussi des ‘’bastions masculins’’ mais où désormais les femmes sont largement majoritaires ).
Ce ‘’grignotage’’ lent mais continu ( et qui semble désormais quasi inexorable ) a commencé dans les années qui ont suivi mai 68. Jusque là, et depuis pas mal de temps, les femmes représentaient bon an mal an 4% des effectifs inscrits dans les écoles d’ingénieurs. Leur taux de présence atteint 9% en 1975 ; 14% en 1980 ; 18% en 1985 ; 20% en 1990 ; 22% en 1995 ; 23% en 2000 ; 25% en 2005 ; 27% en 2008.
Certes, comme j’ai pu le montrer pour 1988 lorsque j’ai conduit des recherches précises en vue de mon ouvrage sur « L’histoire de la scolarisation des filles » paru alors chez Nathan, les taux de jeunes filles peuvent être très différents selon les spécialités des écoles d’ingénieurs. Ils étaient alors de 6% en mécanique-métallurgie ; de 12 % en électricité-électronique ; de 14% en aéronautique, BTP, mines, géologie ; de 19% en textile ; de 29% en physique-chimie ; de 39% en agriculture et industries alimentaires. Il serait sans doute intéressant de savoir ce qu’il en est aujourd’hui. Peut-être que certains le savent ? On attend leur concours.
Connaissez-vous l’étude sur les femmes ingénieurs http://www.orange.com/fr_FR/presse/communiques/att00017753/mutationnelle2010.pdf
de Claudine Schmuck (financée par Orange et effectuée à partir des chiffres de l’enquête annuelle du CNISF)?