Vivons-nous une période annonciatrice de temps nouveaux ? Toujours est-il qu’en moins de cinq jours se sont succédé les ‘’ouvertures’’ de trois des principaux syndicats d’enseignants pour une nouvelle donne des politiques scolaires. Cela ne forme pas encore un concert symphonique, mais il n’est pas interdit de penser que l’harmonie vienne.
Le 29 août, l’excellent site ‘’ToutEduc’’ indique que « le Snes n’est ‘’pas fermé à des discussions’’ sur les missions et le statut des enseignants à condition qu’il y ait relance de la démocratisation de l’enseignement. C’est ce que répondent ses trois responsables, interrogés par ToutEduc sur l’après 2012, Nicolas Sarkozy ayant annoncé une refonte du statut, et Martine Aubry une ‘’refondation du système éducatif’’ […]. Le Snes souhaite un enseignement secondaire pour tous, général, technologique ou professionnel, et une obligation scolaire portée à 18 ans, avec, à terme, un objectif de 100% au niveau bac ».
Le 30 août, le SE-Unsa indique dans son communiqué de presse de rentrée que «les personnels se refusent à entrer dans un modèle en construction qui a pour objectif de changer la nature même de l’Ecole. Un modèle où la concurrence, la performance, le management seraient les maîtres mots d’un système éducatif concurrentiel dans lequel l’éducation deviendrait un bien de consommation […]. Dans le même temps les personnels perçoivent les limites d’un modèle républicain qui ne tient plus ses promesses et qui n’est plus en capacité d’offrir à chaque élève les voies de son épanouissement personnel et professionnel […]. Notre système éducatif est à la croisée des chemins, conclut le SE-Unsa. L’Education est un droit. Il doit être garanti par l’Etat et relève d’une mission de service public. Il faut tout à la fois cesser l’hémorragie des emplois et refonder l’Ecole de la République ».
Le 2 septembre, le SGEN-CFDT plaide dans sa conférence de presse pour « un contrat entre la Nation et son Ecole » et souligne que « la nécessité de changer l’Ecole » s’impose comme une évidence dans toute la société. Le SGEN-CFDT se prononce pour « un Grenelle de l’éducation ». Il faut mettre tous les acteurs autour de la table, précise-t-il, « y compris les acteurs économiques car les autres forces sociales ont des points de vue à faire valoir. Et il faut prendre le temps du débat ».
Le 24 août, Martine Aubry a rencontré les principaux syndicats de l’Ecole pour un premier échange de vues ( j’y étais avec Bruno Julliard, car nous sommes chargés tous deux du dossier ‘’éducation’’ dans l’équipe de campagne de Martine Aubry ) : le SGEN-CFDT, l’UNSA-Education ( avec sa composante SE-Unsa) et la FSU ( avec sa composante SNES ).
Il devrait y avoir une suite assez rapide, comme l’a précisé Martine Aubry elle-même dans l’interview qui est parue dans le ‘’Monde’’ du 1° septembre : « Je souhaite engager avec eux, dès le lendemain de la primaire, une large concertation. Les sujets, nombreux , sont sur la table et seront au cœur du contrat que nous passerons avec eux ». La perspective de Martine Aubry est en effet ( cf sa « Lettre aux Français » ) de « refonder notre système éducatif aujourd’hui en crise » et, pour cela, de « proposer dès 2012, après un débat national, une loi cadre qui définira les orientations fixées à notre école et le nouveau pacte éducatif entre la nation et l’ensemble des professionnels de l’éducation ». Et il apparaît qu’il convient de commencer la réflexion et la concertation le plus tôt possible.
Merci M.Lelièvre de reprendre ainsi la synthèse de Touteduc, (excellent site en effet de M.Bouchard). On commence à y croire un peu, à cette grande réflexion sur l’école. Enfin et super. Il serait peut-être intéressant d’intégrer aussi les réflexions sur l’ouverture de l’école sur son territoire et vice-versa. Voir les projets de la Ligue, de Ph.Joutard. La récente plateforme de la Ligue me semble une belle piste, sur la maison des savoirs et de la formation…