Dans la ligne d’’’ouverture’’ évoquée dans le billet précédent, les syndicats de gauche – de façons certes plus ou moins affirmées – ont réagi à la publication hier des ‘’Regards sur l’éducation de l’OCDE’’ et à la proposition de François Hollande de recréer 60000 postes d’enseignants en demandant non seulement des moyens mais aussi des transformations de l’Ecole.
C’est particulièrement net pour le SE-Unsa qui a tout de suite réagi à la proposition de François Hollande en demandant par la voix de son secrétaire général Christian Chevalier : « Quel projet veut-on pour l’éducation ? Une fois qu’on l’a, on voit comment on peut le financer » ; mais aussi pour le SGEN-CFDT, par la voix également de son secrétaire général Thierry Cadart : « On espère tous que l’on sorte de ce carcan budgétaire qui ne permet rien ; mais personne ne dit qu’il faut remettre les postes exactement là où ils étaient il y a cinq ans ».
En réaction à la publication hier des « Regards sur l’éducation de l’OCDE », Guy Vauchel, secrétaire national du SGEN-CFDT a réagi ( selon le « Café pédagogique » de ce 14 septembre ) en soulignant qu’ « il faut en finir avec l’égalité formelle des chances, faux nez de la sélection, et faire valoir pour tous les jeunes leur droit à l’éducation. L’effort quantitatif est sans doute utile mais ne suffira pas. Il faudra aussi repenser la conception même de la transmission des connaissances et de l’acquisition des compétences dans notre système éducatif ».
Christian Chevalier , secrétaire général du SE-Unsa, après avoir affirmé avec force que « si on ne fait pas toujours mieux avec plus, ce qui est sûr, c’est qu’à force de faire avec moins , on finit par faire moins bien » a souligné quelques points topiques où il faut absolument que cela change : « le démantèlement de l’éducation prioritaire, la quasi disparition de l’éducation précoce, l’assouplissement de la sectorisation et l’’’exfiltration’’ des plus ‘’méritants’’ vers des établissements plus favorisés renforçant cette tendance lourde de notre système éducatif à ‘’soutenir l’excellence’’ ».
Enfin, Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp a déclaré que « non seulement l’école est victime d’un sous-investissement, mais qu’en plus elle est ‘’championne’’ des inégalités laissant pour compte les élèves issus des milieux défavorisés ». D’où sa conclusion : « la réussite scolaire de tous les élèves impose un nouveau projet éducatif qui concilie quantité et qualité. Il faut investir dans la transformation de l’école. La maternelle, le travail en équipe, les ’’plus de maîtres que de classe’’ dans les école qui concentrent les difficultés scolaires, la formation en constituent les clefs majeures ».
Ce même jour, ‘’le hasard faisant bien les choses’’, le Conseil économique, social et environnemental ( CESE ) a rendu public son projet d’avis :« faire de l’école et du collège la priorité », notamment « en confortant l’école maternelle dans sa mission et en favorisant la socialisation des 2-3ans ». Le CESE recommande aussi de « refonder l’éducation prioritaire » en y « concentrant les moyens pour agir de façon intensive », de « rendre réellement professionnelle la formation initiale des futurs enseignants » et de « faire un effort massif de formation continue des personnels ».
Mais ce sont précisément, pour l’essentiel, les priorités nettement ( par rapport aux autres candidats aux primaires citoyenne ) affirmées par Martine Aubry dans son projet pour « refonder l’Ecole » à partir de ce qui devrait être ses fondations assurées ( à savoir l’Ecole obligatoire, et d’abord le primaire ).