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Vers une évolution du rôle pédagogique des inspecteurs? – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

Vers une évolution du rôle pédagogique des inspecteurs?

Le CTM du 20 juin s’est prononcé en faveur de l’abrogation du décret ‘’Chatel’’ du 8 mai dernier sur l’évaluation des enseignants ( qui renforçait  considérablement le rôle des chefs d’établissement ). Mais il apparaît qu’il ne saurait être question de revenir au statu quo ante.

Au même CTM du 20 juin, le nouveau ministre de l’Education nationale – Vincent Peillon – a indiqué qu’ « il faut reposer la question des missions des inspecteurs ( ils doivent être prioritairement dans les classes ) et des IGEN » en soulignant que « le décret Chatel confondait les missions de l’inspection et celles de l’administration ».

On peut d’ailleurs sans doute soutenir que cette « confusion » est partie prenante d’une lente et longue évolution à l’œuvre au sein du système éducatif français. La séparation initiale entre la hiérarchie administrative et la hiérarchie pédagogique tend en effet à s’estomper. D’abord parce que la prise en charge des conditions matérielles des établissements scolaires par les collectivités territoriales ( en raison de la décentralisation ) a tendu à réduire l’importance du périmètre de pouvoir de la hiérarchie administrative. Ensuite parce que, dans le cadre de la déconcentration, de nombreux pouvoirs de gestion pédagogique ont été accordés aux rectorats et aux inspections pédagogiques qui se doivent de participer au cadrage des projets d’établissement et à l’impulsion des nouveaux dispositifs pédagogiques. Du coup, l’organisation et les missions de la hiérarchie pédagogique ont été revus, notamment pour les IPR (les inspecteurs pédagogiques régionaux), qui sont désormais – depuis 1990 – sous la tutelle des recteurs. En définitive, l’évolution tend à « pédagogiser » (en quelque sorte) la hiérarchie administrative, alors même qu’il est demandé à la hiérarchie pédagogique d’intégrer les dimensions administratives et financières.

Nombre de syndicats ont tenu à faire savoir qu’il ne saurait être question d’en rester au statu quo. Sébastien Sihr ( secrétaire général du Snuipp ) a déclaré que la décision prise au CTM du 20 juin réglait « un lourd contentieux » en soulignant que le Snuipp est « attaché à une évaluation formatrice déconnectée du déroulement des carrières ». Christian Chevalier ( secrétaire général du Se-Unsa ) s’est prononcé nettement pour que le « dossier soit repris »

Selon l’excellent site « ToutEduc » les sections du Snuipp ( syndicat des enseignants du primaire appartenant à la FSU ) et du SNPI ( syndicat d’inspecteurs appartenant à la FSU ) de Seine Saint-Denis ont fait une déclaration publique intéressante et détaillée sur le sujet. « Nous attendons de la loi de programmation sur l’éducation qu’elle engage un certain nombre de changements dans les conditions de travail des enseignants du premier degré et de leurs inspecteurs afin que l’évaluation des enseignants puisse véritablement servir les ambitions républicaines de l’école […] Du côté des enseignants, il faut rendre possible la co-intervention et le regard mutuel sur les pratiques, et le « Plus de maîtres que de classes » doit permettre de rompre avec la situation du maître seul en classe ». De plus, « la formation initiale et continue doit intégrer le travail en équipe et les dynamiques collectives ». Quant aux inspecteurs et à leurs équipes, ils doivent davantage participer « à la vie pédagogique des écoles ». Ce qui suppose sans doute une réflexion sur « le nombre d’enseignants placés sous la responsabilité d’un même inspecteur et la prise en compte de la spécificité des territoires ». Il faut de plus que les enseignants bénéficient « d’une formation professionnelle initiale et continue solides », que l’évaluation soit « dissociée de l’avancement » et « centrée sur l’analyse des pratiques pédagogiques et didactiques ».

Commentaires (4)

  1. bernard-desclaux

    Bonjour,

    Il me semble que beaucoup de pays ont abandonné l’évaluation individuelle des enseignants (au moins pour ce qui concerne le secondaire ou son équivalent), et les fonctions des « inspecteurs » se sont transformés dans l’accompagnement, le conseil technique, l’audit, voire l’intervention.

    En tout cas il me semble qu’on ne peut pas raisonner à l’identique pour les inspecteurs du primaire et du secondaire (si on maintien cette distinction, les premiers ayant une fonction de gestion des écoles, ce que n’ont pas ceux du secondaire.
    Bernard Desclaux

  2. Tatsou

    « Une évaluation […] déconnectée du déroulement des carrières »
    Ce qui fait donc des enseignants une exception au sein de la fonction publique et d’une manière générale au sein de l’ensemble du monde du travail…
    Exception justifiée ou pas ?

  3. Sirius

    Une évaluation « déconnectée du déroulement des carrières », « dissociée de l’avancement » vous semble-t-elle le meilleur moyen de faire progresser l’école, M. Lelièvre ?
    On aimerait avoir votre position, de façon claire et argumentée.

  4. Jean-Marie Gogue

    Je lis régulièrement vos articles sur Mediapart. Je pense que l’expérience de quatre ans que j’ai conduite avec une inspectrice de l’enseignement primaire il y a quinze ans peut vous intéresser.
    http://www.fr-deming.org/afed-F38.pdf

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