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La lutte contre les stéréotypes sexistes: une nouveauté? – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

La lutte contre les stéréotypes sexistes: une nouveauté?

Le ‘’marronnier’’ de la journée de la femme du 8 mars a été l’occasion pour la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem ( qui a signé il y a un mois, notamment avec le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon, une « convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons » ) de prétendre que l’on allait enfin s’ « attaquer à un angle mort des politiques conduites pour les droits des femmes jusqu’à présent », à savoir « les stéréotypes sexistes qui sont véhiculés par la société et souvent reproduits par l’école » ( lundi dernier, sur le site du SE-UNSA ).

Faux ? Dès 1975, en effet, à l’occasion de « l’Année internationale de la femme », des associations féminines ont posé publiquement le problème du contenu des manuels scolaires afin de déceler et dénoncer les stéréotypes sexistes. Le ministre de l’Education nationale Alain Savary s’est montré particulièrement sensible à cette question, et un arrêté ad hoc ( intitulé « Action éducative contre les préjugés racistes » ) a été pris le 12 juillet 1982 qui insiste, dans son article premier, sur la « mention destinée à combattre les préjugés sexistes qui est ajoutée, à compter de la rentrée scolaire 1982-1983, à l’ensemble des programmes pour toutes les disciplines et activités éducatives ainsi que pour tous les niveaux d’enseignement des premier et second degrés ».
Mais il faut bien dire que le problème s’avère loin d’être résolu pour autant . Ainsi, en 1997, un « Rapport au Premier ministre [ Alain Juppé ] sur la représentation des hommes et des femmes dans les livres scolaires » ( publié à « La Documentation française » ) a conclu sur la persistance des stéréotypes sexistes dans les manuels scolaires malgré les mesures prises au début des années 1980.
Dans un ouvrage paru en 2001 aux PUF sous le titre « L’histoire des femmes publiques contée aux enfants » ( écrit en collaboration avec ma femme, alors déléguée régionale aux droits des femmes en Picardie ) j’ai pu moi-même montrer que la place des femmes ( très minorée et biaisée) est restée quasi inchangée tout au long du vingtième siècle dans les manuels d’histoire du primaire… Et la lecture cursive de nombre de manuels actuels n’est pas de nature à infirmer ce diagnostic pour l’essentiel.

Vrai ? Ce qui est apparaît en réalité nouveau, c’est que le vecteur privilégié n’est plus le vecteur des manuels ( sur lequel les ministres ont en définitive peu de prises ), mais un dispositif quelque peu nouveau, et surtout l’engagement d’une formation ( initiale et continue ) des enseignants dans la « lutte contre les stéréotypes de genre ».
La nouvelle convention interministérielle signée en févier 2013 annonce en effet « la création d’un programme ’’ABCD’’ de l’égalité’’ qui s’adresse à l’ensemble des élèves de la grande section de maternelle au CM2 et à leurs enseignants, et vise à déconstruire des stéréotypes de genre » . Il est prévu qu’ « une documentation pédagogique , coproduite par le ministère du droit des femmes et le ministère de l’éducation nationale, sera mise à la disposition des enseignants sous forme physique et numérique ».
Surtout, il est dûment prévu – et c’est indéniablement une nouveauté – « Une formation à l’égalité pour les enseignants » : « un module spécifique ’’lutte contre les stéréotypes de genre dans les pratiques professionnels sera prévu dans le cahier des charges des futures écoles supérieures du professorat et de l’éducation qui ouvriront à la rentrée 2013 ». Et la formation continue n’est pas oubliée : « cette thématique sera également déclinée dans la formation continue de l’ensemble des personnels de l’éducation nationale […] . Des outils de formation en ligne seront établis et mis à disposition sur les sites disciplinaires et généralistes du MEN ».
Acceptons–en l’augure, en espérant que cela sera enfin de nature à ‘’’faire bouger les lignes’’…

Commentaires (5)

  1. CHAPEL

    je travaille dans un milieu ultrafeminisé
    90% de collègues féminines
    quand certaines « ayatollah » (sic et resic)cesseront -elles d’avoir une image déformée du « mec » ce pelé ,ce galeux cet ennemi?

  2. CHAPEL

    L4ESSAI EST CONCLUENT BONSOIR
    MAIS ETES VOUS FEMINISTE CHERE COLLEGUE? PERMETTEZ MOI D’EN DOUTER

  3. Julie

    Bonjour,

    Quand acceptera-t-on enfin qu’il y a des différences entre les personnes et que certaines de ces différences peuvent être fortement liées au genre. Je suis une femme, Ingénieur en mécanique et j’ai exercé ce métier avec plaisir pendant 15 ans dans un milieu très masculin sans rencontrer de problème particulier.
    Le seul problème auquel j’ai été confrontée, et je l’impute à la négation des différences, c’est que le rythme d’une carrière doive se calquer et être jugé selon un modèle au « masculin neutre » :
    – lorsqu’il a été envisagé de me confier un poste de management pour lequel on me reconnaissait toutes les compétences y compris la maturité, mes 27 ans ont été un frein (trop jeune) : ne pourrait-on accepter qu’une jeune femme puisse être plus mûre que ses collègues masculins au même âge, et que les critères d’âge pourraient être différents ?
    – lorsque je me suis investie dans l’éducation de mes 3 enfants, je suis restée très impliquée dans mon activité professionnelle mais je disposais de moins de temps à y consacrer. Progresser moins vite durant cette période que les collègues qui font d’autres choix d’investissement de leur temps, ne me paraît pas anormal. Par contre, pourrait-on considérer qu’il s’agit là d’une preuve de responsabilité (même si elle est parentale)et non d’un manque d’engagement.
    – lorsque, les enfants ayant grandi, j’ai retrouver de la disponibilité à consacrer à l’activité professionnelle, il était apparemment trop tard pour prétendre évoluer. Selon les critères masculins, appliqués à tous par la négation des différences, le potentiel semble devoir s’être exprimé avant 45 ans.
    Je pense que dès l’école l’acceptation des différences devrait permettre à chacun d’avancer dans sa scolarité à son rythme plutôt qu’en fonction de son année de naissance. Certains avanceraient plus rapidement pendant l’enfance et ralentiraient à l’adolescence, d’autre au contraire prendraient leur temps dans l’enfance pour accélérer au sortir de l’adolescence.

  4. Laïla

    Bonjour,
    Je suis vivement intéressée par toutes ces problématiques (lutte contre le sexisme, contre l’homophobie à l’école). Je souhaiterais entrer en contact avec vous. Comment faire ?
    Laïla

  5. Casquette Snapback

    lorsque je me suis investie dans l’éducation de mes 3 enfants, je suis restée très impliquée dans mon activité professionnelle mais je disposais de moins de temps à y consacrer.

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