En mai 2007 Nicolas Sarkozy est élu président de la République. La question de l’autonomie des universités figure en bonne place du programme gouvernemental et comme une mesure phare de la »rupture ».
Le texte initial est vivement contesté par les syndicats étudiants, l’UNEF et la FAGE, en particulier sur certains points auxquels ils sont très sensibles. Dans un souci d’apaisement, le président de la République Nicolas Sarkozy fait retirer du texte, présenté le 4 juillet 2007 en Conseil des ministres, les points les plus sujets à polémiques : le caractère optionnel de l’autonomie ( certaines universités auraient pu choisir »l’autonomie », et d’autres non ), la sélection en première année de master ( à bac+4 ) et la limitation des conseils d’administration à 20 membres.
Rebaptisée « loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) », la loi sur l’autonomie des universités ou « loi Pécresse ( du nom de la ministre de l’enseignement supérieur ) est votée le 10 août 2007, la gauche se prononçant contre en déplorant l’absence d’ « une véritable réforme de l’université ».
Les présidents d’université voient leurs pouvoirs renforcés. La loi élargit les possibilités pour les universités de recourir à des fonds privés, notamment par le biais de créations de « fondations universitaires » dont les ressources proviennent de donations, legs ou mécénat.
Cette disposition, ajoutée à la possibilité offerte aux présidents de désigner les personnalités extérieures siégeant au CA, cristallise les inquiétudes exprimées notamment par nombre d’étudiants dans des assemblées générales qui se multiplient courant novembre 2007. Une majorité d’universités se retrouvent partiellement ou totalement « en grève » voire « bloquées ».
Le gouvernement, face à l’accusation de »désengagement », annonce des mesures financières. Le 28 novembre, le Premier ministre François Fillon signe, avec la Conférence des présidents d’université, le lancement d’ « un contrat national pour la réussite des universités » qui prévoir cinq milliards d’euros supplémentaires en cinq ans. Et la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, choisit d’accélérer les deux réformes très attendues des bourses et de la « réussite en licence ».
Le principal syndicat étudiant, l’UNEF, se retire de la « Coordination nationale « qui coordonnait les luttes étudiantes ». Et les mouvement d’opposition cessent rapidement
Il est un peu surprenant que ne soit pas mentionné l’accord passé entre Nicolas Sarkozy et l’Unef, avant l’élection présidentielle de 2007.
Le candidat Sarkozy s’était assuré de ne pas avoir d’opposition frontale à sa réforme des universités en promettant de ne pas instaurer une sélection à l’entrée et de ne pas augmenter les droits de scolarité.
Ces points fondamentaux étant réglés, l’Unef a pu jouer le jeu d’une opposition « de façade », pour faire croire qu’elle s’opposait à la réforme.