L’affaire serait pourtant entendue comme l’indique sans retenue le titre d’un récent article du « Figaro : « ces métiers dont personne ne veut : professeur, carrossier, psychomotricien ». Ce serait établi »mathématiquement » par le baromètre Jobintree : « au 4ème trimestre 2013, le métier d’enseignant se retrouve en première place des métiers avec le moins de candidatures » . C’est du moins ce que met en avant ce site d’emploi après avoir analysé 75000 offres et 720000 actes de candidature sur la période octobre-décembre 2013, son directeur enfonçant le clou « le métier de professeur renvoie une mauvaise image, bien que ce soit un emploi dit »secure » » .
Sur quelles bases de données (et recueillies dans quelles conditions) ? Mystère . Sans compter qu’affirmer que le rapport entre le nombre d’actes de candidature et le nombre d’offres est un indicateur d »’attractivité » relève d’un simplisme méthodologique terrifiant (ou d’une mauvaise foi patente) car bien d’autres »facteurs » peuvent entrer en jeu dans ce type de rapport »mathématique ».
Rappelons d’abord l’importance du »vivier » existant pour tel ou rel type de concours et de disciplines. Car « l’emploi dit secure » de professeur s’obtient en principe par un concours que l’on doit préparer durant une année ( ce qui est tout autre chose que d’envoyer un CV comme signe de la volonté d’aboutir) après avoir atteint le niveau d’un »master »( ce qui n’est quand même pas rien).
Et lorsque l’on examine les résultats aux concours externes du Capes et de l’agrégation de la session 2013, on est saisi par la complexité de la signification que l’on peut accorder – par exemple – au rapport entre le nombre de postes offerts aux concours et le nombre de présents effectifs aux épreuves d’admissibilité ( selon les disciplines, en particulier). C’est davantage un problème qu’une réponse….
Il y a eu en moyenne 2,4 présents pour un poste offert au concours externe du Capes (14 865 pour 6135 postes offerts). Ce n’est pas, en moyenne, un »taux de sélectivité » élevé, mais le risque d’échouer ( après un effort en principe d’une année) était plus élevé que celui de réussir… Si, dans certaines disciplines, le rapport a été singulièrement bas ( et préoccupant), comme en lettres classiques (0,6 présent pour un poste offert !), en allemand (1,2), en éducation musicale (1,3), en mathématiques (1,4), en lettres modernes (1,5), en anglais (1,9) ; le risque d’échouer et de »perdre une année » a été foncièrement dominant dans nombre d’autres disciplines : en sciences physiques et chimiques ( 4,5 présents pour un poste offert), en espagnol (5,2), en italien (6,2), en philosophie ( 8,2).
On aura remarqué que certains de ces résultats vont en sens inverse de ce que l’on pourrait entendre comme des caractéristiques de »l’attractivité » : par exemple, alors qu’en général les élèves qui font de l’allemand ou du latin ( et plus encore du grec) sont plus sélectionnées et moins nombreux en classe que ceux qui font de l’espagnol ou de l’italien, c’est en lettres classiques (0,6) et en allemand (1,2) qu’il y a le moins de présents aux épreuves d’admissibilité par rapport aux nombres de postes offerts, alors que c’est l’inverse en espagnol (5,2) et en italien (6,2). Et l’on a prétendu que ce rapport entre le nombre de postes offerts et le nombre de candidats mesurait sans problème »l’attractivité » du métier ? Foutaises !
Le risque de perdre une année de préparation au concours (sans le résultat attendu et espéré…) et nettement plus grand, en moyenne, pour le concours externe de l’agrégation que pour le CAPES externe : 6,1 présents aux épreuves d’admissibilité pour un poste offert au concours externe de l’agrégation (9645 présents pour 1589 postes offerts), contre 2,4 au CAPES.
Si certaines disciplines se distinguent encore une fois par un »taux de sélectivité » relativement faible : les lettres classiques (2,5), l’éducation musicale ( 3,1), les mathématiques (3,9), il paraît difficile de prétendre que le métier de professeur agrégé manquerait d »’attractivité » ( compte tenu en particulier de l’effort nécessaire pour réussir ce type de concours) dans nombre de disciplines où le risque d’échouer apparaît foncièrement élevé : histoire (8 présents pour un poste offert), physique -chimie (8,1), philosophie (9,3), sciences de la vie-sciences de la terre (9,4), arts plastiques ( 9,7), éducation physique et sportive ( 9,7).
Sans compter, in fine, certaines disciplines que d’aucuns n’envisagent même pas un seul instant ( et pourtant bien à tort car le problème du rapport offre-demande est complexe, ainsi que celui de l »’attractivité » du métier de professeur et de ses » indicateurs ») : sciences industrielles de l’ingénieur ( 10 présents aux épreuves d’admissibilité pour une place offerte), économie et gestion (12).
Merci pour cette chronique!
Quand on remonte dans le temps, on voit qu’il y a une donnée qui détermine très largement le nombre de candidats professeurs : c’est le nombre de postes mis au concours dans les 4 années précédentes. Très logiquement, les étudiants ne se précipitent pas si on leur envoie un message fort : on n’a pas besoin de vous! Quand on augmente le nombre de postes, au bout de deux ou trois ans, on voir le nombre de candidatures augmenter fortement, c’est la troisième fois en 50 ans que cela se produit.
Il faut bien sûr ajouter l’effet brutal produit par la suppression sous Sarkozy de l’année de formation payée après le CAPES: l’allongement d’un an des études non payées a eu un effet dissuasif, j’en ai été témoin en première ligne.
Avec l’augmentation des postes et le retour de la formation en alternance, les candidatures vont augmenter mécaniquement, on en voit déjà les effets.
J’ajouterais que le recrutement des enseignants se fait généralement avant la rentrée des classes, c’est à dire avant septembre, et que par conséquent il ne reste plus beaucoup de candidats (ni beaucoup de postes) au 4ème trimestre de l’année. Ne pas prendre en compte cette spécificité de période de recrutement me semble totalement incongru. Il faudrait comparer ce qui est comparable, par exemple les candidatures sur une année entière, incluant les enseignants reçus aux concours (public ou privé).
Article comme d’habitude d’une démagogie et d’une mauvaise foi sans limite…
Au dernier concours du capes en maths, 1/3 des postes n’ont pas été pourvus. 1210 postes, 817 admis. Pas de crise d’attractivité mais bien sûr : 7332 candidats présents aux épreuves écrites en 1999, 1613 en 2013.(source :http://capes-math.org/data/uploads/rapport_2013.pdf)On mesure le chemin parcouru en terme d’attractivité et ce en à peine plus d’une décennie…
Non seulement le nombre de candidatures s’est effondré, mais la qualité de celles-ci est également en chute libre et ce dans toutes les disciplines. Le CAPES de maths est supposé s’addresser à des bac+5 en maths, aujourd’hui les sujets d’écrit sont à la portée d’un bon taupin voire d’un bon élève de prépa HEC, soit un bac+1/+2 en maths…Mais monsieur Lelièvre nous dira que ce n’est pas grave car de toute façon les concours sont une énorme injustice à supprimer. Certes.
Pour revenir sur les mathématiques, le manque de candidats s’explique par un mécanisme fort simple : les grandes écoles draînent aujourd’hui la quasi-totalité des meilleurs élèves dans la discipline, et ces derniers ont accès à la sortie à des niveaux de rémunération atteignant facilement le double voire le triple de ce que gagne un professeur débutant. (plus des perspectives de carrière sans commmune mesure avec ce que peut offrir un poste un ZEP)
Il n’y a donc qu’une seule solution pour redresser la barre : payer davantage les professeurs de mathématiques que les autres, raisonnement qu’on peut étendre à toutes les disciplines en manque d’attractivité. (le cas des mathématiques restant le plus criant vu l’abondance de débouchés bien rémunérés)
A) le rectorat de Versailles recrute sur ce fameux site :
http://www.jobintree.com/offre-emploi/emploi-en-essonne-4860/professeur-de-matieres-litteraires-4008756
Comme quoi, même l’éducation nationale utilise ces sites de « mauvaise foi » et de « foutaises », méthodologiquement douteux. Vous devriez avertir le rectorat de Versailles qu’il accorde sa confiance à des guignols pour son recrutement.
B) si les étudiants qui font de l’allemand et des langues anciennes sont si peu nombreux à passer le CAPES, c’est peut-être parce qu’ils ont d’autres possibilités d’emploi. L’allemand est une langue recherchée en entreprise, et les langues anciennes offrent la culture générale et la maîtrise de la dissertation nécessaires pour passer d’autres concours de la fonction publique (souvent bibliothécaire/conservateur). Vue sous cet angle, la différence que vous notez s’explique, et confirme la perte d’attractivité du métier.
Allez, pour comparer, le rapport de jury de conservateurs de bibliothèques de la fonction publique territoriale (l’équivalent d’une agrégation) :
http://www.cnfpt.fr/sites/default/files/e12.03.bilan_concours.pdf
Presque 20 candidats présents par poste. Niveau d’étude majoritaire : bac+5 ou plus.
Le concours équivalent dans la fonction publique d’Etat :
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2013/78/2/Concours_cons_HR_2013_280782.pdf
36.5 candidats présents par poste, même niveau d’étude.
Et maintenant, tenez-vous bien, le concours de bibliothécaire de la fonction publique d’Etat (globalement niveau CAPES) :
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/diplome/24/1/rapport_jury_concours_de_bibliothecaire_session_2013_255241.pdf
77 candidats présents par poste. SOIXANTE-DIX-SEPT ! A comparer aux 0.6 candidats par poste au CAPES de lettres classiques et au 1.5 en Lettres modernes.
Je n’encombrerai pas mon message d’autres preuves, mais on aurait des résultats comparables pour tous les concours des trois fonctions publiques qui concurrencent ceux de l’enseignement.
Je suppose que Monsieur Lelièvre, maintenant, nous trouvera des raisons très convaincantes et très savantes pour nous expliquer que le CAPES de Lettres Classiques, avec 0.6 candidats par poste, est en réalité beaucoup plus sélectif et attractif que le concours de bibliothécaire d’Etat, avec 77 candidats par poste. Son aveuglement peut aller jusque là, j’en suis sûr.
PS : j’aurais dû écrire « était plus sélectif » car, naturellement, la réponse du ministère fut de supprimer le CAPES de lettres classiques pour masquer l’ampleur du désastre. Quand le thermomètre descend aussi loin en dessous de zéro, il est plus facile à casser.
Vous mélangez tout (à dessein?) Je n’ai nullement dit que le site était lui-même de « mauvaise foi », mais l’invocation unilatérale d’un soi-disant indicateur d’attractivité. Ni plus ni moins. Et ce que vous avancez comme arguments n’invalide en rien ma mise en cause. J’aimerais que vous expliquiez pourquoi il y a si peu de candidats par poste en lettres classiques, et beaucoup plus proportionnellement en italien ou en espagnol ( et cela en cohérence avec la seule »explication » par »l’attractivité »…)
Encore une fois, parce que les diplômés de lettres classiques ont plus d’ouvertures devant eux : conservateurs de bibliothèques, conservateurs du patrimoine, bibliothécaires et agents du patrimoine (soit dans la fonction publique d’Etat, soit dans la fonction publique territoriale). Un solide cursus de lettres classiques prépare bien aux épreuves de ces concours — culture générale littéraire, artistique et historique, maitrise de la dissertation, sans compter les versions elles-mêmes, qui offrent plus de bonus que les épreuves en langues vivantes. Les diplômés d’espagnol et d’italien sont moins bien préparés à ces épreuves.
Vous auriez dû remarquer, plutôt, que les langues ayant une valeur directe sur le marché du travail (anglais, allemand) voient leur CAPES se dépeupler, tandis que ceux d’espagnol et d’italien se portent un peu moins mal. Cela veut dire que les candidats choisissent d’abord des carrières en entreprise avant de se tourner, en désespoir de cause, vers l’enseignement.
En outre, « beaucoup plus proportionnellement en italien ou espagnol » n’a pas de sens si on compare à d’autres concours, comme celui de bibliothécaire d’Etat, avec ses 77 candidats présents par poste. De ce point de vue, 0.6, 2.4 ou même 6.2 candidats par poste suivant les matières restent des écarts minimes par rapport à des concours 15, 20 ou 30 fois plus sélectifs. Ce sont tous les CAPES que les candidats fuient en nombre, avec juste quelques petits écarts somme toute mineurs suivant les disciplines.
Et le risque de « perdre une année » n’est pas moins « foncièrement dominant » dans ces concours à fort taux de sélection (qu’on prépare aussi, figurez-vous). Alors, pourquoi des candidats préfèrent-ils un concours avec 1.3 % de réussite à un concours avec 50 ou 60 % de réussite ? Simplement parce que ces métiers leur apparaissent beaucoup plus attractifs que celui de professeur — assez attractifs pour qu’ils travaillent et tentent les concours même avec peu de chances de les obtenir.
Ou plutôt, disons-le franchement, parce que l’alternative, devenir prof, les effraie tellement qu’ils préfèrent se lancer à corps perdu dans des filières à 98 % bouchées. Il suffit de discuter avec des étudiants, de lire leur regard quand on leur suggère d’enseigner pour voir toutes ces statistiques s’éclairer d’un coup. Tout sauf prof ! Prof, beurk ! Holà, non ! Je ne suis pas fou/folle ! ma soeur est prof, elle en est à sa troisième dépression ! Ma mère est prof, elle m’a dit de faire autre chose à n’importe quel prix ! Ma copine prof s’est encore fait traiter de sale pute ! Je ne veux pas déménager loin de mon copain/ma copine ! C’est trop mal payé ! Et puis, une fois qu’on est prof, on ne peut plus rien faire d’autre après !
Rappelons pour finir, tout de même, au bout du compte, n’oublions pas, que la France traverse une période de chômage de masse particulièrement brutale et douloureuse, et que même dans ces conditions, un métier qui garantit la sécurité de l’emploi n’attire qu’une proportion réduite de candidats (proportion réduite tant par rapport aux chiffres des décennies précédentes qu’aux concours comparables). C’est quand même la preuve indéniable du manque d’attractivité du métier de professeur.
Pourquoi devenir enseignant, du second degré en tout cas? Ou bien parce que c’est une promotion par rapport à la situation sociale de ses parents (c’est devenu rare), ou bien au contraire parce qu’on a épuisé les chances voire les désirs de promotion par rapport à la situation sociale de ses parents (ce ne doit pas être rare), par désir d’être humainement utile plus que rentable, par goût de la communication, parce qu’on accepte la modicité de la rémunération, d’une part en n’étant pas profondément désireux de consommation, de l’autre en échange d’une certaine liberté = plus de temps, pas de contrôle sur le dos, à condition de savoir que l’autonomie peut très bien se révéler n’être que de la solitude, que la vérification de son utilité est très difficile. Cela peut être un bon compromis avec la contrainte de devoir gagner sa vie « sans la perdre », du moins complètement.
@Jean :
Ce que vous dites là est en partie vrai, l’ennui est que les « idéalistes dévoués » sont de plus en plus rares aux concours et que le recrutement concerne désormais en majorité des étudiants pour lesquels professeur n’est pas autre chose qu’un choix par défaut ou un métier que l’on choisit pour le temps libre (d’où la féminisation qui grimpe en flèche)
On peut bien sûr penser, comme monsieur Lelièvre, que cela n’aura aucune incidence sur les résultats de notre système éducatif. Et faute d’arriver à recruter en mathématiques notamment, on a trouvé un remède fort simple : diminuer le nombre d’heures dans la discipline. Quatre heures de maths par semaine en première S…
A tout ce qu’on déjà dit Pierre-Henri et étudiant, j’ajoute quelques petites remarques.
Qu’appelez-vous, cher Claude Lelièvre, le « niveau master »? Pour préparer le CAPES, il suffit à nouveau d’avoir une licence et de s’inscrire en première année de master. Et contrairement à ce que vous semblez suggérer, cette année-là n’est pas perdue lorsqu’on rate le concours puisqu’on obtient le M1.
Il n’en va pas de même à l’agrégation qu’on ne présente plus si l’on n’a pas un master complet et où l’année de préparation est vraiment perdue en cas d’échec. La vraie question est donc : pourquoi ce concours beaucoup plus difficile et beaucoup plus sélectif est-il plus « attractif » que le CAPES? Et cette question, vous n’y répondez pas.
Comparé à lui-même le CAPES est aujourd’hui beaucoup moins attractif qu’il y a 15 ans : le nombre de candidats n’a cessé de baisser depuis 1998.
Comparé à l’agrégation, le CAPES est globalement 3 fois moins attractif alors que ce devrait être le contraire. Pourquoi? Parce que ceux qui aujourd’hui présentent l’agrégation espèrent échapper au secondaire et obtenir un poste à l’université. Et quand ce n’est pas le cas, ils démissionnent, j’ai plusieurs exemples à votre disposition.
Seuls les plus nuls des étudiants passent aujourd’hui le CAPES – ou ceux qui ont un besoin d’argent aussi extrême qu’urgent tout en pensant prendre la fuite dès que possible. La vérité, c’est que plus personne ne veut enseigner dans le secondaire parce que 30 ans de réformes que vous avez soutenues en ont fait un enfer.
On a donc dans l’ordre d’attractivité des concours (je m’en tiens aux concours) : 1. Les concours administratifs. 2. l’agrégation 3. Le concours de professeur des écoles (parce que les candidates espèrent avoir moins de problèmes de discipline) 4. Le CAPES en dernier recours et faute de mieux.
Merci cher Pedro Cordoba pour ces précisions ou réflexions. Mais vous avez quelque peu perdu de vue les grandes différences de fait entre disciplines ( cf mon billet introductif)…
Je m’en étais tenu aux différents concours. Il y a en plus – mais seulement en plus – les différentes entre disciplines. Elles sont assez faciles à comprendre compte tenu de l’élément déterminant : la désaffection croissante pour le CAPES. Plus une discipline est réputée « facile », plus elle attire d’étudiants médiocres à la fac. Exemple que je connais bien: l’espagnol. Ceux qui insistent finissent par obtenir la licence grâce aux nombreux dispositifs de « démocratisation » : compensation, validation, etc. Et ceux qui se résignent, faute de mieux, à enseigner dans le secondaire se présentent au CAPES. Dans les disciplines plus « difficiles » ou offrant d’autres débouchés, le nombre de candidats se réduit beaucoup plus vite.
La question des disciplines est aussi fort intéressante à un autre niveau : non pas le choix de la discipline à enseigner (dans le secondaire) mais la discipline d’origine parmi les lauréats du CRPE. Je ne sais pas ce qu’il en est en ce moment mais il y a quelques années, ceux qui obtenaient les plus mauvais résultats étaient les licenciés de sciences de l’éducation, de psychologie et de sociologie. Bref les trois piliers du pédagogisme constituaient le brelan des nuls.
Il y a enfin une donnée intéressante pour le CAPES. C’est que malgré la chute gigantesque du nombre global de candidats , il y a un sous-groupe dont les effectifs augmentent constamment : celui des candidats au CAFEP alors que ce concours est beaucoup plus difficile pour le ratio postes/candidats. Encore une attractivité à l’envers donc. Quitte à enseigner dans le secondaire, faisons-le dans le privé. C’est ce que se disent des étudiants de plus en plus nombreux et qui le seraient bien davantage si le ministère ouvrait les postes en fonction de la demande des familles. Tout plutôt que le collège unique, voilà ce que se disent à la fois les profs et les parents. C’est l’attractivité de l’enseignement public lui-même qui se réduit comme peau de chagrin. La réussite de la démocratisation saute aux yeux.
A ce que dit Pedro à la fin du message 10, il faut ajouter la concurrence de la fonction publique territoriale, qui a su rafler en silence les meilleurs candidats potentiels au CAPES et à l’agrégation. Entre un poste de bibliothécaire dans une médiathèque communale, un poste d’agent du patrimoine parmi les vieilles pierres des châteaux de province, l’organisation d’expositions dans les musées locaux et l’enfer du collège (pour un salaire dérisoire comparé aux conditions de travail et aux responsabilités, avec une obligation de mobilité que refusent désormais massivement les candidats), le choix est vite fait.
Les différences entre les disciplines ne peuvent et ne doivent pas être vues comme des différences d’attractivité. Faire ce raccourci est une preuve de notre capacité à faire dire ce qu’on veut à des chiffres dont nous n’avons qu’une compréhension partielle, et pour lesquels nous n’avons pas tous les moyens à disposition pour les analyser. Pour preuve ce paramètre que je n’ai vu nulle part (j’ai peut-être loupé un passage) et qui je pense doit avoir son importance:
en 2013, pour le concours de l’agrégation, les dates limites d’inscriptions étaient pendant l’été (au mois de juillet si je me souviens bien) tandis que l’annonce du nombre de poste à pourvoir s’est révélé très tardif (octobre ou novembre). Je ne sais pas pour vous, mais avant de m’inscrire à un concours, je regarde le nombre de places à pourvoir et le nombre de candidats les années précédentes. Ainsi, des disciplines avec une grosse augmentation du nombre de places (par exemple les maths) voient leur « taux de selectivité » en forte baisse et celles qui perdent de nombreuses places (ou bénéficient d’une réforme en profondeur: qui a dit les sciences industrielles de l’ingénieur ??) ont un « taux de sélectivité » en hausse !!
Attendez les résultats de la session 2014, ce coup-ci, les inscriptions étaient closes en septembre (toujours un peu avant l’annonce du nombre de postes par contre …).
Que ce soit pour un professeur d’italien ou d’une autre langue, pour les personnes désirant apprendre un langue. on peut le faire par skype. Sur le site https://preply.com/fr/skype/italienne-tuteurs les professeurs proposent leurs services. Les apprenants comparent et choisissent le prestataire de son choix.